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Messages

La grande Petrowski

Je capote. Je dirais même que je suis déchirée à l’intérieur. La grande Petrowski quitte La Presse ? Au revoir ? ... What the fuck ? Ça ne se peut pas. Ben voyons don' ! Ce n’était même pas une possibilité dans mon esprit. Ce journal, à mes yeux, ne peut fonctionner sans Petrowski. La grande dame de la culture québécoise fait partie des meubles, du paysage urbain, et Déesse sait qu’on en a grandement besoin. Oui, on a toujours besoin, et peut-être même plus que jamais, de femmes comme Nathalie Petrowski, une grande gueule qui n’a pas froid aux yeux, qui n’a pas peur de se mouiller, avec son franc-parler, de critiquer, de s’insurger sur la place publique, malgré les tomates qui lui seront forcément balancées. Alors oui, je capote. C’est tout mon intérieur qui pleure. Méchant « cadeau » de Noël… Ah non c’est vrai, fuck Noël. Même que je dis que les fans de Petrowski, les vrai-e-s, celles et ceux qui ont bu tous ses mots, lu et relu ses textes, ceux qu'on trouve du ...

Au diable pareil...

Eh bien, il semble qu'un simple billet , fignolé rapidement entre deux sales besognes, fait réagir... Non, je ne le savais pas (je n'ai pas de tablette). Oui, je suis souvent en retard sur les nouvelles (je lis des livres). Et oui, mon cher monsieur, je travaille (mais le bonheur basé sur la surconsommation frénétique ne m'intéresse pas). Et en passant, madame, ce blogue est plein de billets de ce genre... Lire les commentaires dans La Presse+ . Finalement, je vous laisse avec les mots d'un grand penseur de notre siècle, qui, ce matin, m'écrivait ceci : « Noël, la saison des hypocrites. » Tout est là.  Fuck Noël... Et bonne année grand-mère.

Madame Béatrice

Madame Béatrice est une dame d’un âge certain qui vit depuis longtemps dans la pauvreté, la misère absolue et la solitude la plus complète. Lorsque nous habitions sur la même rue, dans le quartier Centre-Sud, elle résidait alors dans une maison de chambres, j’avais visité la sienne. Pendant plus d’une décennie, j’ai observé cette femme aller et revenir de la Place Dupuis, où elle passe généralement ses journées, quelque part dans le coin des restos, histoire de voir des gens, de socialiser un tantinet et de jaser avec des amis. Été comme hiver, madame Béatrice avance d’un pas ferme et déterminé, tête baissée, tenant sa sacoche très fort sous le bras, comme si elle affrontait des bourrasques de 100 km/hre, ou détenait le ballon de football et devait rejoindre la ligne de but sans se faire faucher. Elle marche aussi vite qu’elle parle, à la vitesse de l’éclair, c’est dire toute l’énergie qui l’anime. Si vous lui adressez la parole, elle la prendra fièrement et s’empressera de vous r...

En rafale… (4)

Un homme qui pose des questions cherche la vérité. Une femme qui pose des questions, elle, cherche la chicane… On appelle notre planète la Terre-Mère. Est-ce parce que c’est une femme qu’on la néglige, l’exploite et en abuse autant depuis si longtemps ? Si la nécessité est la mère de l’invention, le père, lui, c’est qui au juste, pis y fait quoi pendant ce temps-là ? C’est tout de même incroyable cette histoire : «  Une pilote partie de Montréal aurait vu un phénomène lumineux inexpliqué  ». Quoi ?! Une femme aux commandes ? … Autre histoire inusitée : Un photojournaliste québécois arrêté à Cuba . « Selon lui, les policiers ont fait référence au contenu de conversations téléphoniques qu'il avait eu juste avant avec Mme Soler elle-même [une dissidente] et avec un journaliste critique du régime. » Attends, t’as parlé à des dissidents cubains au téléphone ?? Allô-oo ? … (Je ne parlerai de mes années à Cuba qu’en présence de mon avocate.) ...

Lettre ouverte à François Lambert

Pendant des jours, je me suis répétée : « Oublie ça, ça ne donne rien. » J’ai même fait brûler de l’encens, chanté maintes fois l’insupportable toune «  Let it go  », fait de la méditation transcendantale (enfin presque) et dormi plusieurs nuits là-dessus. Rien à faire. Des jours plus tard, ça me gossait encore à l’intérieur. Car lors de votre passage à l’émission Tout le monde en parle , M. Lambert, vous avez parlé des pauvres, de ces assistés sociaux qui « profitent du système », et maintes fois à travers votre chapeau. Et ça, ça m’énerve au plus haut point. Je vous le dis d’emblée, M. Lambert, vous parlez de tout et de rien en même temps, sans connaissance de cause, en évoquant tantôt « l’aide de dernier recours », les assistés sociaux de « génération en génération », ceux qui « profitent du système » en plus des paradis fiscaux, comme si tout ça était la même affaire, sorte de bouillabaisse dont vous seul connaissez la ...

Être ou ne pas être… libre

Dans la vie, ou bien t’as du temps, ou bien t’as de l’argent. T’as rarement les deux en même temps. Généralement parlant, s’entend. Ces temps-ci, moi, j’ai beaucoup de temps. Je gagne juste assez d’argent pour payer le loyer et de quoi manger. Pour le reste, j’en ai rien à cirer. Je suis maître et maîtresse de ma vie, the captain of my soul … Et non, je ne vis pas « au crochet » de la société - je vous emmerde. J’ai commencé à vivre ainsi, il y a belle lurette, alors qu’on me cassait sans cesse les oreilles, de tous bords tous côtés, me priant d’arrêter de danser, de m’amuser, de voyager, de faire des folies, et de me trouver une vraie job. « Tu ne feras jamais d’argent comme ça », me disait mon grand frère, du haut de sa grosse job à Wall Street. « Pis so fucking what !?  », ai-je rouspété pendant des années. D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours fait à ma tête (et à mes pieds). Je crois qu’on appelle ça un esprit libre. Mais quand on est une femme, c’...

Être ou ne pas être… malade

Si vous n’allez pas bien ces temps-ci, que vous souffrez d’anxiété, d’éco-anxiété, de déprime saisonnière, d’un burnout, de dépression majeure, d’idées suicidaires, et le reste, d’abord, sachez que vous n’êtes pas seul-e. Même que c’est la nouvelle normalité. L’effritement de la norme  Il y a quelques décennies, en psychologie comme en médecine psychiatrique, on retrouvait la « norme », qui déterminait ce qu’était une personne en santé, et le reste était dit « anormal », incarné par les « fous » et les « déviants », soit des individus affectés par un trouble, une maladie quelconque. Autrement dit, il y avait le village et le fou du village. Après quelque temps toutefois, on découvrait généralement, chez les gens dits « normaux », nombreux secrets de famille, drames, travers, perversions, maladies, etc., mais ça c’est une autre histoire. Les autres, eux, lesdits « malades », étaient pour leur part pris en charge ou inte...

Soulèvements

« Ce qui nous soulève? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les cœurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. Les soulèvements ne vont jamais sans des pensées , qui souvent deviennent des phrases  : on réfléchit, on s’exprime, on discute, on chante, on griffonne un message, on compose une affiche, on distribue un tract, on écrit un ouvrage de résistance. » - Extrait du texte de George Didi-Huberman, commissaire de l’exposition Soulèvements , présentée à la Galerie de l’UQAM, jusqu’au 24 novembre prochain. À voir donc, pour tous ces corps en mouvement, pour ces photos de Françoise Sullivan exécutant Danse dans la neige (1948) dans une posture de battante, et, autre moment très fort, cette vidéo de Michèle Lalond...

En rafale… (3)

Un homme qui pose des questions est à son affaire. Une femme qui pose des questions, elle, ne se mêle pas de ses affaires… À quel moment dans l’Histoire, on a décidé qu’il n’y avait que des winners et des losers dans la vie ? Est-ce en lien avec le machisme, ou c’est juste à cause des Canadiens ? En plus d’apprendre à dire les Québécois et les Québécoises , M. Legault parviendra-t-il à parler de pauvreté, de culture, d’environnement et de transports en commun ? Car on part de loin en titi, non ? Maintenant qu’on a un conseil des ministres paritaire, est-ce que le gros bon sens, l’écoute et l’empathie siégeront également à l’Assemblée nationale ? Parlant de gros bon sens, la laïcité… Ça ne se fait pas dans les deux sens ? Au fait, était-ce une idée de GND de Tenir tête à la reine d’Angleterre ? Ou celle à Manon ? ( Manon! Manon! Manon! ) Sous un saule pleureur, il m’arrive de verser une larme ou deux. C’est de sa faute, ou je ne suis qu’une soul pleureuse ? C’est moi ...

Nature morte

Ça bouge, ça grouille et ça chatouille en dedans à force de regarder cette mosaïque d’images lumineuses présentée à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts. Ça dérange également le regard, perturbe la conscience, sème la confusion. « C’est quoi au juste c’t’affaire là ? Chu pas sûre de comprendre… C’est mort ou c’est vivant ? » Des objets inanimés qui s’animent sous nos yeux, des papillons épinglés qui battent mollement des ailes, des portraits aux allures spectrales qui bougent les yeux, l’air ébahi, des natures mortes dévorées par des tortues, des serpents et des insectes, des animaux empaillés qui vibrent encore, des squelettes, des crânes et des ossements qui regorgent de moelle vivante, un globe terrestre métallique complètement vide tournant à vide, et j'en passe. Bizarrement, en l’observant un bon moment, ça semble représenter le monde dans lequel on vit. Juste un peu de vie qui grouille encore, des ailes qui battent parfois, mais vraiment pa...

Mal-être, malaise et mourir de rire

Oui, le moment fut intense, lourd, malaisant. Non pas en raison du « J’ai un peu le goût de me crisser en feu ces temps-ci » d’Hubert Lenoir, mais du « On ne dit pas des affaires de même ! » de Dany Turcotte, sur le plateau de Tout le monde en parle , dimanche dernier… Bang !   L’art de clore un sujet difficile, lourd de sens et de portée, de clouer le bec à son invité, qui semble par la suite avoir battu en retraite, et ce, pour le restant de l’émission. « Parlez-en à votre médecin » qu’ils disent, mais surtout pas à M. Turcotte, qui, pourtant sensible à différents sujets tabous, n’a pas toujours les interventions les plus pertinentes. Ce n’est pas sa tâche de jouer au psy, vous me direz. J’en conviens, mais tout de même… gros, gros malaise. Alors que certains avancent qu’il aurait fallu « peut-être même fai[re] une joke poche. Parce qu’il faudrait arriver à en rire, des fois, de ça, pour foutre un coup de pied dans le tab...

En rafale… (2)

Une femme qui pose des questions est gossante. Un homme qui pose des questions, lui, a des « couilles » ( Les couilles sont mortes, vive les gonades! ) … On attend quoi pour démanteler l’Église catholique, qui ressemble pas mal à un énorme réseau international d’abuseurs, de prédateurs, de pédophiles et de facilitateurs, en plus de leur ridicule créationnisme ? Au fait, pourquoi on a appelé cette proéminence laryngée, la pomme d’Adam ? Est-ce parce que le véritable pouvoir d’Ève ne passait pas dans gorge ? … (Et ça semble encore dur à avaler. On est bien en 2018, right ?) Qui a dit qu’on n’arrêtait pas l’évolution ? Maintenant que Jean-Philippe Wauthier aura son émission quotidienne l’été prochain , Radio-Canada proposera-t-elle en revanche une vraie émission intelligente avec les deux femmes qui ont été flushées ? …  Makonnen-McQuade! Makonnen-McQuade ! Makonnen-McQuade ! ( Le sot dimanche ; Deux hommes en or, deux femmes invisibles ) Quand on se lève un matin d’octo...

En rafale...

Une femme qui pose des questions est une « faiseuse de troubles ». Un homme qui pose des questions, lui, est compétent. Et comme je (me) pose beaucoup de questions… Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi 679 000 personnes ont regardé le premier épisode de XOXO, mais on n’a pas encore 10 000 signatures pour la réforme du mode de scrutin ? Le tiers des électeurs-rices au Québec qui ne sont pas allés voter… Est-ce les mêmes qui regardent de la télé poubelle ? Pourquoi, moi, je n’ai pas le droit de donner du sang simplement parce que je me trouvais en Angleterre lors d’un épisode de vache folle, mais la fille dans le métro qui mâche sa gomme de cette façon a le droit d’en donner, elle ? Quelques jours après avoir décliné son invitation à « sortir avec », le voisin d’à côté m'a traitée d’« ostie d’grosse vache » … Ça donne vraiment le goût d’aller prendre un verre en tête à tête, pas vrai ? ( Les narcissiques sont parmi nous ) Le chauffeur d’au...

Les trolls - le Ça en cavale

En psychanalyse, on retrouve les notions du Moi, du Surmoi et du Ça. Pour faire très court : «  Le moi est l’intermédiaire entre le ça pulsionnel et l’idéal du moi que l’on appelle surmoi.  » En d’autres mots, le Ça est le moteur des pulsions primitives inconscientes régies par le principe de plaisir, comme la pulsion de mort. Le Surmoi incarne quant à lui l’autorité, les restrictions, les valeurs parentales intégrées. Alors que le Moi, lui, tiraillé entre les deux, se déploie et se modifie en fonction des contraintes, externes comme internes. Or depuis l’arrivée de l’internet, en particulier des réseaux sociaux, le Ça a trouvé un espace virtuel accessible et plutôt fertile à son expression, voire au « passage à l’acte » à peine voilé des pulsions agressives les plus sombres de la nature humaine, sans contrôle ou réglementation, autrement dit, sans Surmoi virtuel. Dans un tel contexte, le Ça se manifeste alors sans complexe, se met en représentation, s’exhibe...

Il s’appelle Izzy…

Il est jeune. Il est beau. Et il bouge comme un dieu grec, un danseur naturel, en duo, que dis-je, en symbiose avec sa guitare électrique. Voilà seulement trois semaines qu’il est débarqué à Montréal, et pourtant, voilà maintenant trois fois que les vrombissements de son instrument m’appellent au loin (comme le cri du mâle avisant les femelles dans les parages), retentissant tantôt devant la Place des arts, tantôt au métro Mont-Royal, et aujourd’hui encore, à la Place Émilie-Gamelin. Chaque fois, complètement hypnotisée par ce musicien en mouvement, je reste là à l’écouter, à l’observer de très près, pantoise, voire en pâmoison, la bouche ouverte, vibrant de joie, tapant du pied et cognant de la tête - et non, généralement parlant, « la madame » constamment à boutte de toute ne se pâme pas si facilement que cela. Mais là, elle a même sorti son Kodak, un événement en soi, pour finalement, après trois sons de cloche de la vie, immortaliser ce moment. Car voyez-vous, Iz...

Le terrain, le terrain, le terrain...

À la marche des femmes en mars dernier, j’avais croisé Manon Massé – voir Tout le monde en parle (pas) . Je lui avais dit, le plus sérieusement du monde : « T’inquiète avec les sondages, ils sont complètement déconnectés de la réalité... les médias aussi d’ailleurs. La vague orange s’en vient. » Le reste de la conversation, elle, m’appartient. Et hier soir, tranquille chez nous, en regardant les résultats de cette élection, je riais dans ma barbe - et Manon sans doute dans sa moustache – à voir la face de l’insupportable animateur de Radio-Canada s’insurger contre les sondages, pour conclure : « On va devoir faire une introspection... » Bon, enfin quelque chose d’intelligent, de pertinent, déclarée par M. Roy à la télévision. Encore faut-il le faire ce travail d’introspection, mesdames et messieurs. Car durant la campagne, ces « experts » disaient tout, rien et n’importe quoi. À quand des citoyen-nes sur ces panels pour vous ramener dans notre dure...

Des coquelicots et du grandiose

À chaque fois, c’est pareil. À chaque manif, c’est la même chose. Les gens arrivent lentement, l’air inquiet, incrédule, un tantinet désorienté. « Cherchez-vous la manif, monsieur ? », demandais-je à l’homme au regard inquisiteur, en train de siroter un p’tit corsé dans les Jardins Gamelin. Consterné, il déclara tout de suite être « déçu du peu de gens présents ». « Ne vous inquiétez pas, monsieur. Dans quelques minutes, vous verrez, comme par magie, tout cela se mettra en branle. Ils sortiront de partout et de nulle part, et cette manif, soudainement, comme si de rien n’était, prendra forme. » « Hum... On verra si vous avez raison, mais permettez-moi d’en douter », répondit-il. « Bon, un autre défaitiste, crisse », pensais-je sans mot dire. Quand c’est rendu que même les gens qui participent à des manifs sont pessimistes, c’est que ça va mal à la shop de l’espoir et des grands changements à venir. En attendant la synergie, du momentu...