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Messages

Affichage des messages du mai, 2020

La « cola »

Suite à l'effondrement de l’ancienne URSS, Cuba s'enfonça, au début des années 90, dans une longue et pénible crise économique appelée, par le gouvernement castriste, la période «  especiale  ». C’est un peu comme l’austérité néo-libérale mais… en pas mal pire. Ayant déserté l’île cubaine en masse, les Russes laissèrent derrière eux des fabriques, des usines, des machines et toutes sortes d’équipement sans pièces de rechange. Les Cubains apprirent à nouveau à bricoler, à bizouner, à réparer n’importe quoi avec les moyens du bord. Au lieu de donner l’heure juste sur la gravité de la crise économique, cette appellation enjolivée, «  el período especial  », cherchait plutôt à leurrer les gens, en plus de faire appel au patriotisme de la population. Car une période spéciale se veut évidemment « spéciale ». Ce n’est donc pas ordinaire, la norme ou même juste la misère, c’est un effort « de guerre » populaire en temps de paix. Tout le monde était a...

Les autruches

Plusieurs citoyens ont cessé de regarder les points de presse du trio gouvernemental au Québec. Ils en avaient marre, apparemment, des interminables questions « négatives » des journalistes. Tous des rabat-joies. Voilà ce qu’on peut lire un peu partout ces jours-ci. Celles et ceux qui posent des questions, qui exigent des comptes, vérifient les faits et les données qui nous sont présentés ou encore nous présentent la dure réalité des CHSLD sont juste des « casseux de party », des gens négatifs, pessimistes, sombres. À écouter plusieurs de mes concitoyens, faudrait cesser de tout remettre en question, avaler la pilule gouvernementale qu’on nous sert sur une base régulière, la digérer en silence, docilement. Faudrait absolument rester positif. Faudrait rire et danser, halluciner des papillons, des licornes et des arcs-en-ciel, tout en se répétant nonchalamment « ça va bien aller » … Même qu’ils sont fort nombreux à vouloir «  Laissez danser le D...

L’Horacio Show: la danse de l’inconscience

Jusqu’à hier, je n’avais jamais entendu parler de Rod le Stod ( Thank God ). Et non, je n’ai pu regarder cette vidéo, cette ridicule « danse de confinement » jusqu’à la fin, tant ma mâchoire, complètement décrochée, et mon cœur, déjà lourd, me pesaient. Dès le début de cette crise sanitaire, contrairement à plusieurs de mes concitoyens, je n’ai pas su apprécier le glorieux personnage qu’est le Dr Horacio Arruda, directeur de la santé publique au Québec. Et depuis le fameux « ça n’a pas de crisse de bon sens » en fait, fallait s’attendre à ce que ça dérape facilement, et surtout, très rapidement. Faut croire que la popularité, le vedettariat, le fait d’être propulsé subitement dans l’espace public via la télévision montent particulièrement vite à la tête, même des scientifiques, c’est-à-dire des êtres prétendument logiques, rationnels, pragmatiques, réalistes et terre à terre. D'autant plus que M. Arruda souffre d’un sérieux besoin d’attention constante, médiatique depui...

La société distincte

Au début de ce Grand Confinement, la fierté québécoise s’est propagée plus rapidement que le virus. Même notre premier ministre François Legault, lors des premiers points de presse, l’a répété plusieurs fois : « Je suis pas mal fier d’être Québécois ». On a besoin de sang ? Pas de problème. Le PM a juste à faire appel au peuple québécois, et voilà, on y va. On remplit les banques de sang. On a besoin de bénévoles pour distribuer l’aide alimentaire ? Idem, pas de souci, juste à demander à la population de donner leur nom. Il faut respecter les consignes de santé publique ? T’inquiète, nous sommes les champions, nous autres, quand vient le temps de suivre des consignes et d’écouter les grands patrons, figurant en haut de la liste de tous les états, qui plus est. Oui monsieur, de quoi être fier de notre nation. Durant les premières semaines de cette pandémie, on s’est donc pété les bretelles. On avait confiance en nous, en notre société distincte. On allait montre...