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Messages

Affichage des messages du mai, 2018

Leçon guerrière

Si vous luttez pour une cause qui vous tient à cœur, menez une chaude lutte sur une base régulière contre une injustice, une institution, une inégalité, une iniquité, un Boys Club  ou autre fléau de société, vous aurez alors besoin d’un arsenal bien complet. Des munitions certes, sous forme de faits et de données pertinentes, mais aussi quelques notions de psychologie. Sinon vous risquez de tomber à plat au combat, pis encore, de dériver lentement vers un état quasi-comateux frôlant la dépression. Rempart psychologique dans l’art belliqueux  Plusieurs affirment, lorsqu’on entreprend un combat, qu’il faut s’armer de patience. La patience c’est bien, mais ce n’est pas tout. Ça prend également de l’acharnement, de l’entêtement, une bonne dose d’énergie ainsi qu’une tête de cochon ou de bovidé, car, comme un taureau exalté, il vous faudra maintes fois foncer sur la cible ou l’adversaire tête baissée. Les suffragettes, par exemple, ont dû frapper à la porte du Parlement pendant 14 ann

Lean in ?

Lean in ? Oui mais faites attention aux décolletés par exemple mesdames. Lean in ?  Oui je veux bien, mais as-tu vu le gros bureau entre les deux qui sépare la femme de l’homme ? Elle doit avoir l'air de sa secrétaire pour élever monsieur et son gros ego. Lean in ? On voudrait bien mais il y a un incorrigible  Boys Club  qui se tient dans la porte, fiers comme des paons, la queue brillant de ses belles couleurs flamboyantes, faisant tantôt la roue en se citant lui-même, courant tantôt dans tous les sens comme des poules pas de tête, lamentablement arrogants, condescendants et toujours sur la défensive quand vient le temps de parler aux femmes. Lean in ?  Euh… oui, mais surveillez les mains longues, le harcèlement et ces phallus qui sortent spontanément des pantalons apparemment. (Qui souffrent réellement de "l’envie du pénis" vous croyez ? Ça ressemble plutôt à « l’envie d'exhiber mon pénis à tout prix », alors que personne n’a rien demandé, messieurs.)

Avez-vous dit l'hypocrisie des Grands Ballets ?

Hypocrisie des Grands Ballets ? Quoi ?! ... Eh oui, le vrai mot est enfin sorti du sac. Il émerge glorieusement de cette ombre lourde et oppressante qui n'a d'égal que le rayonnement de la prestigieuse institution québécoise internationale, les Grands Ballets canadiens de Montréal.  Un poids tellement grand, affligeant une communauté de danseuses et de chercheurs que plusieurs préfèrent se taire, ou encore témoigner sous le couvert de l'anonymat, démontrant par là même la toute-puissance que s'est accordée une compagnie de ballet classique qui abuse de sa notoriété, de sa réputation, de cette image féerique aveuglant lamentablement le public, construite à coups de fabuleuses campagnes de propagande (leur "ode à la femme", mon œil  en est un autre bel exemple), de beaux discours creux et arrivistes, tout ça pour doubler les opportunités de financement (arts et santé ensemble, c'est payant) et ainsi  Faire bouger le monde. N'importe comment.   Busine

Le sot dimanche

Oui j’ai remarqué le changement. Je l’ai tout de suite vu pendant l’annonce promo en regardant les nouvelles avec Céline Galipeau ( Céline! Céline! Céline! ). Sur-le-champ, j’ai pensé : « N’importe quoi », accompagné d’un sacre ou deux. En gros, simonaque que ça ne vole pas haut. C’est décourageant et d’un ridicule, d’une absurdité qui fait mal à mon féminisme, mon humanisme et mon progressisme (le vrai là). En septembre dernier, mon coup de gueule Deux hommes en or, deux femmes invisibles portait sur la faible présence des femmes dans le créneau « les vraies questions ». Du même coup, sans la nommer, j’avais écorché l’émission Le beau dimanche « dans laquelle monsieur trône derrière son beau bureau à l' American talk-show , tandis que madame, elle, est assise à l'écart, quelque part sur le sofa, symbole des femmes et des minorités visibles en retrait de la discussion, des vrais enjeux...  aïe, aïe, aïe, mais c'est quoi ce bordel? » Et voilà que dimanche dernier, lo

Sexe, mensonges et aveuglement volontaire

Alors que des allégations d’agressions sexuelles pèsent sur l’ancien magnat du rire Gilbert Rozon, il affirmait néanmoins en février dernier  : « Je suis désolé si quelqu’un a pu se sentir offensé par un propos déplacé. Je n'ai jamais fait l'amour à quelqu'un si une personne me dit non. Jamais. »  Propos déplacé? Faire l’amour ? Attendez là, il est question de présumées agressions sexuelles, relevant fort possiblement d’ «  une mécanique de séduction agressive avec utilisation de son pouvoir à la clé  ». Rien à voir avec des propos déplacés ou même l’amour. Wake up and smell the coffee mon vieux. L’ex-chef d’orchestre Charles Dutoit , quant à lui, « a catégoriquement nié les faits et il s'est dit particulièrement horrifié que quelqu'un l'accuse de viol. » « Horrifié » ? On parle pourtant d’une « pluie de dénonciations » ainsi que d’une pétition concernant un « climat de travail insupportable » qui ressemble drôlement à de l’abus de pouvoir et psychologiq

« Who do you think you are? »

Combien d’individus se font rabrouer par des commentaires comme « Tu te prends pour qui toé au juste ? », ou encore, yes mam , « Who do you think you are ?  ». Sous le couvert d’une question, il s’agit en réalité d’une affirmation maquillée. Lumière sur cette tactique relationnelle du dominant.e-dominé.e. De domination-soumission à relation égalitaire  La relation de domination existe dans nombreux rapports animaux, et donc humains, tantôt entre les espèces - le chien chasse le chat, le chat la souris, alouette –, tantôt à l’intérieur d’une même espèce. Entre les individus, comme entre les sexes, ce rapport de force peut aussi bien être musculaire, et donc physique, que psychologique, ce dernier surgissant bien souvent, mais non exclusivement, d’une relation d’autorité déjà existante; un entraineur envers ses joueurs ou athlètes, une professeure envers un élève, un député et une stagiaire, une patronne envers un employé, you get the gist. Or la relation dominante, elle, débute

Être ordinaire

Les pubs nous invitent constamment à se démarquer du lot, à s’élever au-dessus de la mêlée, à être « plus ». Partout, invariablement, c’est le dépassement de soi qui compte. Et pas moyen d’avoir la paix, même cinquante pieds sous terre. Dans le métro, elles sont placardées ici et là, et encore là, ma foi... « Visez haut », nous suggère un certain collège. « Le succès est à votre portée », nous lance un cabinet d’avocats. Et, why not coconut , « Devenez un héros de la recherche », alors qu’il s’agit en fait de recruter des participants pour des études cliniques. Fabuleuse propagande pharmaceutique. Même pas besoin d’un doc ou d’un post-doc et vous serez un « héros de la recherche » en devenant un rat de laboratoire qui gobe des médicaments dont on ignore encore les effets secondaires. Pis quoi encore ? Dans les années 70, les Québécois chantaient «  On est 6 millions, faut se parler  » (1975) dans leur salon, en buvant de la bière. Robert Charlebois, lui, «  Je suis un gars ben ord

Porter à gauche, à droite, comme à l’extrême centre

À quelques mois des élections, et après un long suspense, M. Alexandre Taillefer affiche finalement ses couleurs politiques : « Je confirme que je serai le président de la campagne électorale pour le Parti Libéral du Québec. Pas une décision facile mais elle s'impose par l'importance des enjeux. Les positions progressistes de Monsieur Couillard me rejoignent. Merci de commenter respectueusement. », a-t-il annoncé sur son compte Twitter. Pas besoin de souligner que les commentaires suivant cette annonce coup-de-poing-sur-la-gueule-des-vrais-progressistes étaient loin d’être élogieux, mais néanmoins respectueux, ou presque. Progressistes les positions de Couillard? I don’t think so …  En janvier 2017, lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle , M. Taillefer affirmait qu'« … il est temps aujourd’hui qu’on revoit la façon de faire, la façon de gouverner et [de] s’assurer qu’on mette dans les postes-clés les bonnes personnes, les gens qui connaissent leur

Call me a bitch

En janvier 2001, j’ai fait une de mes manifs-solo comme je les appelle. Le principe est simple, une situation m’indigne profondément, je me lève, je passe à l’action. C’est plus fort que moi, c’est viscéral. Et comme j’emprunte habituellement cette voie… Cette fois-là, ça se passait au palais de justice de Montréal, durant le procès très médiatisé du boxeur Dave Hilton. Tous les soirs aux nouvelles, on nous montrait le cirque médiatique. Mais ce soir-là, une image en particulier me percuta de plein fouet, une mère avec sa fille de 12 ans demandant un autographe au célèbre boxeur… Le hic avec cette scène ? L’athlète en question était accusé d’agression sexuelle sur des fillettes . À quoi pensent ces gens ? Go figure . Car pendant ce temps, deux jeunes filles, elles, devaient chaque jour s’ouvrir l’âme, le cœur et les tripes pour raconter leurs histoires d’horreur comme le sont toujours les cas d’abus. L’admiration de l’accusé d’un côté, l’humiliation des victimes de l’autre, ces

Bienvenue dans « l’écosystème de la pauvreté »

Les indigents au Québec, c’est bien connu, font partie d’une espèce à part, quasi invisible, inaudible et pas du tout sexy. Les miséreux fréquentent leur propre milieu à eux, quelque part dans les méandres obscurs de la cité, les bas-fonds de la société, et les autres, eux, les opulents et la « classe moyenne », le leur, ces deux écosystèmes entrant rarement en contact, sauf quelques jours avant Noël, générosité orchestrée servant habituellement de mécanisme de déculpabilisation pour nombreux bien nantis, avant de se gaver dans la surconsommation frénétique sous le couvert d’une fête religieuse qu'ils ne pratiquent pas. Mais voilà qu’une initiative montréalaise cartographiera « la faim à Montréal »  : « À Montréal, le taux d'insécurité alimentaire est de 11% alors qu'il est de 8% ailleurs au Canada ». L’aide alimentaire : une question  d’effort,  d’économie et de code postal  Contrairement aux vôtres, nos banques, elles, sont débordées. Même qu’il en manque des banqu

Les sondages, les leaders et le peuple

Le dernier sondage Ipsos-La Presse confirme les avancées de la CAQ en vue des prochaines élections au Québec. Même si les jeux sont loin d’être faits – nombreux sondages se sont révélés peu fiables dans le passé -, une portion des résultats apparaisse néanmoins fort intéressante, voire significative, la perception du peuple envers les chefs potentiels : « un électeur sur cinq (21%) préfère choisir "aucun d’entre eux" et 17% demeurent indécis. » Trente-huit pour cent des Québécois-es hésiteraient donc face aux leaders potentiels (c’est beaucoup), tandis que l’appui à la souveraineté, lui, tournerait autour des 31% (c’est peu). Le peuple et son chef… Ça fait penser à Pierre Falardeau qui, en 1994, écrivait ceci : « Comme si la lutte de libération nationale n’était pas en soi, un projet de société. Le bateau coule et des passagers veulent discuter de l’aménagement intérieur de la chaloupe. Ramons câlice ! On discutera ensuite de la couleur de la casquette du capitaine ou d

Les narcissiques sont parmi nous (2)

L’accès à La Presse + nécessitant une maudite tablette que je ne possède pas, j’ai développé, depuis quelque temps déjà, une longue et fastidieuse « tactique de recherche des pauvres » - nécessité et inventivité seront toujours de joyeux compères - qui consiste à parcourir les réseaux sociaux de ce monde, notamment de nombreux journalistes et personnalités publiques, en quête de quelques précieux articles, chroniques, opinions et informations. Quelqu’un a-t-il dit accès à l’information ? … Bref, ce long exercice de fouille acharnée impliquant plusieurs détours dans l’espace virtuel « des internets » m’expose à toutes sortes d’infos inutiles, futiles, voire TMI comme diraient les jeunes, too much information . Cette pénible technique d’accès à l’information journalistique (ça sonne bizarre, vous ne trouvez pas?) m’a fait découvrir un monde dont j’imaginais l’existence mais n’avais jamais observé d’aussi près, n’étant pas active sur les réseaux sociaux, soit l’univers égocentriq

Saucisses, pas saucisses…

J’étais complètement dans le champ. Pendant quelques jours, observant cette vague accrue de visiteurs impromptus sur ce blogue, j’ai cru que les autorités cubaines étaient sur mon cas pour avoir blasphémé contre Fidel Castro dans l’une de mes récentes chroniques. (Vous excuserez cette tendance paranoïaque qui m’habite, c’est un reliquat de mes quelques années passées sur l’île caribéenne en forme d’alligator.) J’avais tout faux, donc, comprenant par la suite qu’il s’agissait simplement de M. Patrick Lagacé - fiou ! – qui revenait sur mon billet TLMEP – l’homme blanc, cette étoile dans sa chronique À bas les « partys de saucisses »  : « Je comprenais la frustration de Mme Marchand, écrit-il, une seule femme dans une émission qui compte huit invités, c’est… peu. Cependant, je trouvais que ma correspondante faisait un mauvais procès à l’équipe de Guy A. Lepage et de sa rédactrice en chef Carole-Andrée Laniel, pour une raison bien simple : prendre UNE émission, celle du 11 mars 2018,