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Messages

Affichage des messages du décembre, 2020

Agresser la femme qui dort

Gilbert Rozon a été acquitté des accusations graves portées contre lui d’avoir violé une femme durant son sommeil, se posant lui-même en « victime » dans cette affaire. Le comédien américain Bill Cosby droguait pour sa part des femmes à l’aide de sédatifs pour mieux les endormir et les violer en toute tranquillité.  Un répartiteur du 911 , lui, a profité du sommeil d’une policière pour l’agresser sexuellement lors d’un party. « Elle s’est réveillée, avec horreur, et l’a repoussé. »  Similairement, l’ex-député libéral Yves St-Denis a été trouvé coupable d’agression sexuelle en août 2019 pour avoir embrassé une femme durant son sommeil. « Même si son refus de dormir ensemble était clair, Yves St-Denis s’est rendu dans la chambre et a embrassé la victime dans son sommeil. Celle-ci s’est aussitôt réveillée en le repoussant. »  Agresser des femmes dans leur sommeil n’a strictement rien de nouveau. C’est non seulement un jeu d’enfant, une proie facile, mais une histoire pour enfant 

La femme-corps

« Être beau, être jeune, être mince… C’pas mêlant, chu toujours au régime ! »  Cette phrase, de mémoire, était une ligne de la très talentueuse actrice Dorothée Berryman dans Le Déclin de l’empire américain de Denys Arcand, sorti en 1986 – film qui avait violemment pété ma balloune de jeunesse et toute la naïveté qui l’enveloppait.  On demande sans cesse aux femmes tout cela : de rester belles, jeunes et minces. Malgré tous les progrès des dernières décennies, toutes les avancées féministes, malgré tous les beaux discours, les bonnes intentions, les batailles, les revendications, et ces maigres débuts d’émancipation féminine, on veut voir seulement des femmes jeunes, minces et belles.  Encore aujourd’hui, au XXIe siècle, la femme demeure un corps, sans plus, dénuée d’intelligence, de créativité, d’expérience. C’est essentiellement une femme-corps.  Et chaque fois qu’une femme ne correspond pas (ou plus) à ses trois critères bien précis, on la déchire sauvagement sur la place publ

Papa Legault et la société-enfant

« Legault nous a enlevé Noël ! », a lancé la brigadière à un homme quinquagénaire sur l’avenue Van Horne – (je me tiens aussi dans Outremont, toé Chose, pas juste dans Hochelag !) Ils ont commencé à discuter ensemble, c’était pas mal enflammé.  C’était d’ailleurs sur toutes les lèvres, jeudi et vendredi derniers : Noël, Noël, Noël !  « Quoi ? Noël est annulé ?! »  Ouais. Papa Legault a dit non. Après des semaines de tergiversations, de « contrat moral » avec la population, d’interminables questions des journalistes sur les rassemblements, le nombre possible d’adresses, de participants, de multiplications, de décorations, de chiffres exponentiels et toute le kit, papa Legault a tranché : On n’a pas été assez fins ces dernières semaines, on n’a pas eu de bons résultats au bulletin COVID-19. Fini, Noël !  Infantilisée de tous bords tous côtés, la société-enfant boude présentement dans son coin, pas contente de la décision de papa Legault.  Vraiment ? Vous êtes surpris, chers amis ?