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Messages

Affichage des messages du mars, 2019

Pouvoir et domination

J’étais repartie de la bibliothèque avec ma pile de livres sous le bras, déterminée à comprendre les mécanismes, les tenants et aboutissants du pouvoir et de la domination, histoire de fourbir mes armes contre ces nombreux crétins - les p’tits bullies insignifiants, les salopards, les tyrans, les boys clubs  de ce monde et les prédateurs en général. Sociologie de la domination, psychologie du pouvoir, et même, biologie du pouvoir. Quand madame veut savoir… Question d’agrémenter ces lectures, et ainsi nourrir ma flamme souverainiste – car rien n’est éteint, quoiqu’en disent certains -, j’avais également choisi, en lisière de cette petite étude « dominant-dominé », un ouvrage sur le nationalisme québécois, manifeste « tra[çant] les grandes lignes d’une réflexion systématique et critique sur la nature de la revendication nationalitaire dans le monde contemporain », un court texte paru en 1981, rédigé par nulle autre que Michèle Lalonde, et son collègue Denis Monière. J...

Giselle, 15 ans, trompée, manipulée…

«  Les ballets sont des rêves de poète pris au sérieux  » (1) Théophile Gautier (1811-1872), poète et auteur du ballet Giselle  *** Dans le cadre de leur saison « ode à la femme » ( « Ode à la femme », mon œil ), les Grands Ballets canadiens de Montréal nous proposent un « chef-d’œuvre classique intemporel », « l’apothéose du ballet romantique », oui, vous l’aurez compris, un autre classique sexiste imbuvable, obsolète et désuet : Giselle . Aimer « à la folie », ou, manipulation psycho-affective d’une mineure  Créé en 1841 par le fameux boys club de l’Opéra de Paris de l’époque (Marius Petipa et son petit groupe), le ballet Giselle reçut alors des critiques dithyrambiques, la danseuse étoile, Carlotta Grisi, qui y tenait le rôle principal, brillait par sa grâce et sa légèreté : « elle semble voler ». (2) (Soulignons au passage qu’en ballet classique, comme dans nombreux contes féeriq...

Un 15 mars sur Terre...

Les jours passèrent et se ressemblèrent péniblement, avec, toujours, ce merdique sentiment d’impuissance au ventre qui vous rogne l’âme, l’espoir et ce reliquat de survie. Puis est arrivé vendredi. Vendredi 15 mars, oui. Enfin, « un peu d’air pur dans toute cette marde », comme dirait Falardeau. « So-so-so, solidarité ! Sau-sau-sau, sauvons la planète ! »  Ils sont beaux, ces jeunes, tout de même. Beaux, sensibilisés, informés, concernés. Ils ont aussi beaucoup d’énergie. Jamais je n’avais vu une manif avancer si vite. Leurs pas étaient fermes, rapides, déterminés. Presque militaire, cette marche, mais dans la gaieté, la joie, les cris. Tassez-vous de d’là, ils arrivent. Des dizaines de milliers d’étudiant-es, des profs, des parents, des citoyennes et des citoyens du monde, et même des touristes, ont joint ce mouvement, cette marche mondiale pour le climat. Beaucoup de jeunes, cela va sans dire, des moins jeunes aussi et des pas mal moins jeunes égale...

Plat de résistance

« Vous faites quoi, vous, madame, dans la vie ? », me demanda la dame avec qui je jasais à l’arrêt d’autobus. «  Oh boy , comment dire… » Je lui ai résumé ça à pas grand-chose, à ces quelques tâches insipides qui permettent néanmoins de payer le loyer et quelques factures. Mais à l’intérieur de moi, au fin fond de moi-même, j’avais juste envie de lui balancer toute la vérité, la mienne en tout cas, de lui déclarer haut et fort, dans un élan profondément puissant, comme Michèle Lalonde récitant Speak White , tout ce qui m’habite en-dedans : Moé, madame, j’écris. Par pure nécessité je vous dirais, car je ne suis ni écrivaine, ni auteure, ni autrice. Je suis une artiste-militante, une ex-danseuse devenue blogueuse, par la force des choses et de la résistance . Je suis une féministe-anarchiste-en-câlisse, une chercheuse de troubles, comme une faiseuse de ce genre, une fière nullipare, une progressiste, une souverainiste, une indépendantiste… Yes indeed, you m...

Une fière nullipare parmi d’autres

J’avais 5 ans et c’était clair comme de l’eau de roche. Je me rappelle même où cela s’est produit, dans la cuisine de la maison rouge – il y a eu la rouge, la blanche et la grise, la maison de la mort. Appelez ça une révélation, une épiphanie, l’instinct, l’intuition, le destin, un « foudroiement karmique » ou autre, cela n’a aucune importance, car, du haut de mes 5 ans, j’avais déclaré en mon for intérieur : « Moi, je n’aurai jamais d’enfant ». Dans ma tête, mon corps, mon esprit, mon âme, ce dossier était réglé une fois pour toutes, et je n’avais même pas encore commencé la maternelle…  Erreur ! Ce fût en réalité, et à l’inverse, un dossier particulièrement pénible à traîner, à plaider, une vie durant. Car par la suite, j’ai passé mon enfance, ma puberté, mon adolescence, ma vie de jeune adulte et de femme adulte, bref toute ma vie quoi – contrairement à mon frère jumeau , soit dit en passant -, à devoir me justifier, à rendre des comptes à qui mieux...

Peuple, deboutte !

Ce court texte, écrit et envoyé à un journal à la mi-février, et puis à un autre (quelque peu modifié), alors que des profs à Montréal décidaient de joindre le mouvement étudiant pour la grève pour le climat , n’a jamais été publié – refusé, ignoré, snobbé, qu’en sais-je. Je le publie donc ici, en soutien à «  [t]ous ces rassemblements [qui] mettent la table pour la "grève du climat", le 15 mars prochain  », avec, en prime, une belle citation de Thoreau. Vous savez à quel point j’aime les citations de rebelles, d’anarchistes, de féministes, de marginaux et les autres. ***  Le 15 mars prochain, ce ne sont pas seulement les étudiantes, les étudiants, les enseignantes et les enseignants qui doivent débrayer et manifester, c’est le peuple entier… Deboutte, viarge ! À qui la rue ? À nous, la rue !  C’est maintenant ou jamais qu’il faut s’enlever la tête du sable, métamorphoser l’apathie en mouvement, se lever et prendre la rue, en tant que peuple uni, réuni, rass...