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Messages

Affichage des messages du septembre, 2018

Des coquelicots et du grandiose

À chaque fois, c’est pareil. À chaque manif, c’est la même chose. Les gens arrivent lentement, l’air inquiet, incrédule, un tantinet désorienté. « Cherchez-vous la manif, monsieur ? », demandais-je à l’homme au regard inquisiteur, en train de siroter un p’tit corsé dans les Jardins Gamelin. Consterné, il déclara tout de suite être « déçu du peu de gens présents ». « Ne vous inquiétez pas, monsieur. Dans quelques minutes, vous verrez, comme par magie, tout cela se mettra en branle. Ils sortiront de partout et de nulle part, et cette manif, soudainement, comme si de rien n’était, prendra forme. » « Hum... On verra si vous avez raison, mais permettez-moi d’en douter », répondit-il. « Bon, un autre défaitiste, crisse », pensais-je sans mot dire. Quand c’est rendu que même les gens qui participent à des manifs sont pessimistes, c’est que ça va mal à la shop de l’espoir et des grands changements à venir. En attendant la synergie, du momentum, mais d’abord le départ officiel de cette trois

Un 22 septembre sur Terre

Montréal, samedi 22 septembre 2018 - L’été partait d’un bord, l’automne arrivait de l’autre, la campagne électorale prenait une pause en raison d’une tornade à Gatineau, et Mercure était apparemment en synchro avec Mars... je n’ai aucune idée ce que cela signifie, mais il semble que ce soit important en astrologie. Et encore ce samedi, des gens ont marché. Beaucoup même, avec leurs enfants, leurs bébés et leurs chiens. Le Devoir l’avait même mentionné comme un des événements «  à surveiller  » ce weekend : La planète s’invite dans la campagne* . Et pourtant, personne n’en a pas parlé. Les médias ont ignoré ce rassemblement, sans doute parce qu’il n’y avait pas de maudites vedettes mais que des citoyen-nes ordinaires, des vrais pourtant, en chair et en os, qui se sont déplacés pour canaliser, voire sublimer leur anxiété (oui, certains m’en ont parlé), mais d'abord exiger des partis politiques que non seulement ils parlent d’environnement mais qu’ils agissent au plus sacrant.

Manon, les coqs et le ressenti

Une autre belle illustration que nous vivons toujours dans une société machiste qui évolue à pas de tortue : la politique. Là où l’on a demandé aux femmes de se masculiniser, d’enlever leurs foulards, leurs bijoux, leurs accessoires et autres bébelles, et de faire comme les hommes, de se battre, de compétitionner, de parler comme eux. N’avait qu’à regarder ce « grand » débat des chefs (qui volait plutôt bas, vu de chez nous) pour voir à l’œuvre la « norme-testostérone » à son meilleur avec, dans le ring, une femme, Manon Massé (qu’on a féminisée en lui mettant un beau collier puisqu’elle a déjà une moustache) et trois hommes (Couillard, Legault et Lisée) en veston-cravate, qui s’en donnaient à cœur joie, baignant dans ces combats des coqs politiques depuis toujours, comme Obélix dans la potion magique. Ça pis la cour d’école... Déjà, cette manière de faire, de débattre sans écouter, d’arguer à s’époumoner, d’interrompre l’autre pour marquer des points à tout prix, de lui en fair

Révolution au Québec : le vrai pouvoir citoyen

Oui, on ira voter (par anticipation d’ailleurs – au total 8 jours pour voter ), même si nombreux citoyen-nes sont découragés et ne croient plus en rien. Or vous savez en quoi plusieurs citoyen-nes croient encore ? Qu’une réforme du mode de scrutin électoral changerait définitivement la donne. Puisque chaque vote compterait vraiment. J’en ai parlé à des vieux, à des jeunes, et à d’autres entre les deux. Et personne ne comprend pourquoi cela n’a pas encore été réalisé. Come on !  Une organisation non partisane, Mouvement Démocratie Nouvelle (MDN), lutte en ce sens depuis fort longtemps. Et c’est là, la véritable révolution qu’il faut mener au Québec, la réforme du mode de scrutin électoral. Maintenant. Sérieusement. Et oui, c’est populaire. Selon le sondage CROP de mars 2015, 70% des Québécoises et des Québécois sont en faveur à l’adoption d’un mode de scrutin proportionnel. Ce n'est pas rien. Trouvez-moi un autre enjeu où les Québécois-ses s'entendent à 70%... Seul

Si j’avais un char (électrique)...

En juillet dernier, Laura-Julie  Perreault, éditorialiste à La Presse , posait la question suivante : Mais où est la mairesse de la mobilité ? Où est-elle, en effet, la mairesse pour qui j’ai voté ? Et la mobilité, elle, on la cherche encore. « Une récente étude de la Communauté métropolitaine de Montréal, écrit la journaliste, permet de constater que les deux tiers des déplacements entre la maison et le travail se font toujours en voiture, soit le même taux qu'en 2001. Collectivement, il faut se demander ce qui justifie ce choix. Des lacunes dans les transports en commun ou une mentalité tout-à-l'auto nord-américaine dont nous avons peine à nous départir ? Dans le cas de la région de Montréal, c'est un joyeux mélange des deux. » Eh bien parlons-en des lacunes dans les transports en commun justement : 1h30, en pleine canicule et heure de pointe, pour se rendre de la station McGill à Pie-IX, en raison d’une panne majeure sur la ligne verte. En attendant les autobus, la si

La très moyenne séduction

C'est parti mon kiki. Depuis le début de la campagne électorale, tous les partis tentent de séduire les électeurs-rices, de flirter avec distinctes tranches de la société en leur faisant de belles promesses. Une pluie de promesses séduisantes, une averse, du vrai clientélisme, oui, maintenant que la question indépendantiste a été évacuée du discours politique – non, ça ne parlera pas fort de souveraineté cette année; à ce propos, lire La fin de la menace souverainiste  de Konrad Yakabuski dans Le Devoir . Or, rien n’est mort. Pas fort, mais pas mort. Et en attendant, fini les projets de société, fini la collectivité et les intérêts d’un peuple, on s’adresse aux individus - «  On est prêts à tout pour que tu votes!  ». C'est le slogan, reflet de notre société ultra-individualiste (voir Être ordinaire ). On tente entre autres de séduire les jeunes, les vieux, les familles et la « classe moyenne ». Les jeunes (18-35 ans) représentent «  une génération courtisée par les partis