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Messages

Affichage des messages du octobre, 2018

Soulèvements

« Ce qui nous soulève? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les cœurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. Les soulèvements ne vont jamais sans des pensées , qui souvent deviennent des phrases  : on réfléchit, on s’exprime, on discute, on chante, on griffonne un message, on compose une affiche, on distribue un tract, on écrit un ouvrage de résistance. » - Extrait du texte de George Didi-Huberman, commissaire de l’exposition Soulèvements , présentée à la Galerie de l’UQAM, jusqu’au 24 novembre prochain. À voir donc, pour tous ces corps en mouvement, pour ces photos de Françoise Sullivan exécutant Danse dans la neige (1948) dans une posture de battante, et, autre moment très fort, cette vidéo de Michèle Lalonde récitant «  Speak

En rafale… (3)

Un homme qui pose des questions est à son affaire. Une femme qui pose des questions, elle, ne se mêle pas de ses affaires… À quel moment dans l’Histoire, on a décidé qu’il n’y avait que des winners et des losers dans la vie ? Est-ce en lien avec le machisme, ou c’est juste à cause des Canadiens ? En plus d’apprendre à dire les Québécois et les Québécoises , M. Legault parviendra-t-il à parler de pauvreté, de culture, d’environnement et de transports en commun ? Car on part de loin en titi, non ? Maintenant qu’on a un conseil des ministres paritaire, est-ce que le gros bon sens, l’écoute et l’empathie siégeront également à l’Assemblée nationale ? Parlant de gros bon sens, la laïcité… Ça ne se fait pas dans les deux sens ? Au fait, était-ce une idée de GND de Tenir tête à la reine d’Angleterre ? Ou celle à Manon ? ( Manon! Manon! Manon! ) Sous un saule pleureur, il m’arrive de verser une larme ou deux. C’est de sa faute, ou je ne suis qu’une soul pleureuse ? C’est moi

Nature morte

Ça bouge, ça grouille et ça chatouille en dedans à force de regarder cette mosaïque d’images lumineuses présentée à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts. Ça dérange également le regard, perturbe la conscience, sème la confusion. « C’est quoi au juste c’t’affaire là ? Chu pas sûre de comprendre… C’est mort ou c’est vivant ? » Des objets inanimés qui s’animent sous nos yeux, des papillons épinglés qui battent mollement des ailes, des portraits aux allures spectrales qui bougent les yeux, l’air ébahi, des natures mortes dévorées par des tortues, des serpents et des insectes, des animaux empaillés qui vibrent encore, des squelettes, des crânes et des ossements qui regorgent de moelle vivante, un globe terrestre métallique complètement vide tournant à vide, et j'en passe. Bizarrement, en l’observant un bon moment, ça semble représenter le monde dans lequel on vit. Juste un peu de vie qui grouille encore, des ailes qui battent parfois, mais vraiment pas for

Mal-être, malaise et mourir de rire

Oui, le moment fut intense, lourd, malaisant. Non pas en raison du « J’ai un peu le goût de me crisser en feu ces temps-ci » d’Hubert Lenoir, mais du « On ne dit pas des affaires de même ! » de Dany Turcotte, sur le plateau de Tout le monde en parle , dimanche dernier… Bang !   L’art de clore un sujet difficile, lourd de sens et de portée, de clouer le bec à son invité, qui semble par la suite avoir battu en retraite, et ce, pour le restant de l’émission. « Parlez-en à votre médecin » qu’ils disent, mais surtout pas à M. Turcotte, qui, pourtant sensible à différents sujets tabous, n’a pas toujours les interventions les plus pertinentes. Ce n’est pas sa tâche de jouer au psy, vous me direz. J’en conviens, mais tout de même… gros, gros malaise. Alors que certains avancent qu’il aurait fallu « peut-être même fai[re] une joke poche. Parce qu’il faudrait arriver à en rire, des fois, de ça, pour foutre un coup de pied dans le tabou que ça représente, le fait d’avoir envie de se crisser e

En rafale… (2)

Une femme qui pose des questions est gossante. Un homme qui pose des questions, lui, a des « couilles » ( Les couilles sont mortes, vive les gonades! ) … On attend quoi pour démanteler l’Église catholique, qui ressemble pas mal à un énorme réseau international d’abuseurs, de prédateurs, de pédophiles et de facilitateurs, en plus de leur ridicule créationnisme ? Au fait, pourquoi on a appelé cette proéminence laryngée, la pomme d’Adam ? Est-ce parce que le véritable pouvoir d’Ève ne passait pas dans gorge ? … (Et ça semble encore dur à avaler. On est bien en 2018, right ?) Qui a dit qu’on n’arrêtait pas l’évolution ? Maintenant que Jean-Philippe Wauthier aura son émission quotidienne l’été prochain , Radio-Canada proposera-t-elle en revanche une vraie émission intelligente avec les deux femmes qui ont été flushées ? …  Makonnen-McQuade! Makonnen-McQuade ! Makonnen-McQuade ! ( Le sot dimanche ; Deux hommes en or, deux femmes invisibles ) Quand on se lève un matin d’octobre

En rafale...

Une femme qui pose des questions est une « faiseuse de troubles ». Un homme qui pose des questions, lui, est compétent. Et comme je (me) pose beaucoup de questions… Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi 679 000 personnes ont regardé le premier épisode de XOXO, mais on n’a pas encore 10 000 signatures pour la réforme du mode de scrutin ? Le tiers des électeurs-rices au Québec qui ne sont pas allés voter… Est-ce les mêmes qui regardent de la télé poubelle ? Pourquoi, moi, je n’ai pas le droit de donner du sang simplement parce que je me trouvais en Angleterre lors d’un épisode de vache folle, mais la fille dans le métro qui mâche sa gomme de cette façon a le droit d’en donner, elle ? Quelques jours après avoir décliné son invitation à « sortir avec », le voisin d’à côté m'a traitée d’« ostie d’grosse vache » … Ça donne vraiment le goût d’aller prendre un verre en tête à tête, pas vrai ? ( Les narcissiques sont parmi nous ) Le chauffeur d’autobus parle de l’été des Indie

Les trolls - le Ça en cavale

En psychanalyse, on retrouve les notions du Moi, du Surmoi et du Ça. Pour faire très court : «  Le moi est l’intermédiaire entre le ça pulsionnel et l’idéal du moi que l’on appelle surmoi.  » En d’autres mots, le Ça est le moteur des pulsions primitives inconscientes régies par le principe de plaisir, comme la pulsion de mort. Le Surmoi incarne quant à lui l’autorité, les restrictions, les valeurs parentales intégrées. Alors que le Moi, lui, tiraillé entre les deux, se déploie et se modifie en fonction des contraintes, externes comme internes. Or depuis l’arrivée de l’internet, en particulier des réseaux sociaux, le Ça a trouvé un espace virtuel accessible et plutôt fertile à son expression, voire au « passage à l’acte » à peine voilé des pulsions agressives les plus sombres de la nature humaine, sans contrôle ou réglementation, autrement dit, sans Surmoi virtuel. Dans un tel contexte, le Ça se manifeste alors sans complexe, se met en représentation, s’exhibe outrageusement, voire s

Il s’appelle Izzy…

Il est jeune. Il est beau. Et il bouge comme un dieu grec, un danseur naturel, en duo, que dis-je, en symbiose avec sa guitare électrique. Voilà seulement trois semaines qu’il est débarqué à Montréal, et pourtant, voilà maintenant trois fois que les vrombissements de son instrument m’appellent au loin (comme le cri du mâle avisant les femelles dans les parages), retentissant tantôt devant la Place des arts, tantôt au métro Mont-Royal, et aujourd’hui encore, à la Place Émilie-Gamelin. Chaque fois, complètement hypnotisée par ce musicien en mouvement, je reste là à l’écouter, à l’observer de très près, pantoise, voire en pâmoison, la bouche ouverte, vibrant de joie, tapant du pied et cognant de la tête - et non, généralement parlant, « la madame » constamment à boutte de toute ne se pâme pas si facilement que cela. Mais là, elle a même sorti son Kodak, un événement en soi, pour finalement, après trois sons de cloche de la vie, immortaliser ce moment. Car voyez-vous, Izzy, 19 an

Le terrain, le terrain, le terrain...

À la marche des femmes en mars dernier, j’avais croisé Manon Massé – voir Tout le monde en parle (pas) . Je lui avais dit, le plus sérieusement du monde : « T’inquiète avec les sondages, ils sont complètement déconnectés de la réalité... les médias aussi d’ailleurs. La vague orange s’en vient. » Le reste de la conversation, elle, m’appartient. Et hier soir, tranquille chez nous, en regardant les résultats de cette élection, je riais dans ma barbe - et Manon sans doute dans sa moustache – à voir la face de l’insupportable animateur de Radio-Canada s’insurger contre les sondages, pour conclure : « On va devoir faire une introspection... » Bon, enfin quelque chose d’intelligent, de pertinent, déclarée par M. Roy à la télévision. Encore faut-il le faire ce travail d’introspection, mesdames et messieurs. Car durant la campagne, ces « experts » disaient tout, rien et n’importe quoi. À quand des citoyen-nes sur ces panels pour vous ramener dans notre dure réalité ? Pour ma part, je pers