Ça bouge, ça grouille et ça chatouille en dedans à force de regarder cette mosaïque d’images lumineuses présentée à l’Espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la Place des Arts. Ça dérange également le regard, perturbe la conscience, sème la confusion. « C’est quoi au juste c’t’affaire là ? Chu pas sûre de comprendre… C’est mort ou c’est vivant ? »
Des objets inanimés qui s’animent sous nos yeux, des papillons épinglés qui battent mollement des ailes, des portraits aux allures spectrales qui bougent les yeux, l’air ébahi, des natures mortes dévorées par des tortues, des serpents et des insectes, des animaux empaillés qui vibrent encore, des squelettes, des crânes et des ossements qui regorgent de moelle vivante, un globe terrestre métallique complètement vide tournant à vide, et j'en passe.
Bizarrement, en l’observant un bon moment, ça semble représenter le monde dans lequel on vit. Juste un peu de vie qui grouille encore, des ailes qui battent parfois, mais vraiment pas fort, des êtres vivants qui, tels des zombies, gargouillent frêlement d’énergie vitale, tentant de survivre, d’émerger, de se lancer, de se propulser, avant d’être bouffés tout crus, dévorés, assassinés, voire découpés encore vivants. Le monde dans lequel on vit est dur, féroce, brutal, violent. Est-ce bien ce que toutes ces images immondes et écœurantes représentent ? Ou est-ce seulement comment je me sens en-dedans ? Non… C’est l’argent qui mène le monde, et on va tous en périr dans pas longtemps.
C’est peut-être également l’automne, avec toutes ces feuilles colorées qui tombent, l'arrivée de l’Halloween ou encore du mois des morts qui mettent la table et l’ambiance dans l'espace-temps, rendant ainsi justice à cette œuvre de l’artiste Allison Moore, Wunderkammer, un cabinet de curiosités et de monstruosités qui nous attend, la grande noirceur annoncée de l’année.
En y pensant maintenant, ça évoque également Zombie Boy (Rick Genest), ce
« cadavre parmi les vivants » qui squeegeait sur St-Denis mais dont j'évitais timidement le regard, mort récemment avec son squelette étampé sur le corps, après avoir connu la gloire et flirté maintes fois avec la dame en noir.
Finalement, c’est peut-être juste moi la p’tite nature dans l’histoire, ou est-ce tout simplement ce qu’on appelle de la projection, docteur ? …
Je cherche des guerriers, fiers même la tête baissée
Des déjoueurs de menterie
Des aideurs de mal pris... Heille!
Ma gang de malades
Vous êtes donc où ?
Ma gang de malades
Vous êtes donc où ?
Ma gang de malades
Vous êtes donc où ?
(Extrait de La désise de Daniel Boucher)
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Manifestation : La Planète s’invite au Parlement - samedi 10 novembre 2018, 14h - Place des Festivals, Montréal… « If you miss it, you fucked up. »