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Messages

Affichage des messages du juin, 2021

La religion CH

Si des milliers de gens, des membres d’une secte, d’une religion ou d’un groupe  « extraordinaire », une gang d’antimasques, par exemple, des Juifs orthodoxes ou bien des Témoins de Jéhovah, s’étaient réunis de la sorte, jeudi soir dernier, au centre-ville de Montréal, les uns collés sur les autres, sans masque ni distanciation physique, en criant comme des malades, en se sautant les uns par-dessus les autres, tout en se faisant des « high five », et certains même de la casse, on se serait tous insurgé en beuglant : « bande de caves ! ».  Mais puisqu’il s’agit de hockey, du Canadien de Montréal, d’une autre sorte de religion, sportive celle-là, on n’a pas le droit de dire un mot. Deux poids, deux mesures sanitaires.  C’est pas pareil  À regarder les images de cette soirée du 24 juin dernier, il y a de quoi s’inquiéter, ou bien la pandémie est terminée et certains d’en nous n’avons pas encore reçu le mémo. (Lire entre autres COVID-19: les rassemblements monstres de partisans divisent

«Loto-Méno»: Véro, la ménopause et l’autre tabou

Je ne suis pas une fan de Véro, tant s’en faut. Les shows de variété, ce n’est pas ma tasse de thé, et l’animatrice chouchou du grand public, obnubilée par sa propre image, n’a jamais fait vibrer la moindre corde sensible en moi. J’ignorais donc que Véronique Cloutier parle de ménopause et de périménopause depuis des mois, et même des années, sur les tribunes qui lui sont offertes, de même qu’à son émission de radio.  Car Véronique Cloutier n’est pas seulement une richissime personnalité publique, une animatrice de télévision fort populaire au Québec, la reine de Radio-Canada avec sa propre plateforme Extra, c’est aussi une femme. Et aujourd’hui âgée de 46 ans, Véro parle de sa propre expérience (tumultueuse ma foi), de cette désorganisation hormonale qu’est la préménopause, et c’est tant mieux.  Dès les premières images de Loto-Méno , l’animatrice tente d'établir un lien avec le monde ordinaire, afin de nous montrer qu’elle est elle aussi une femme comme toutes les autres. On la

Cœur battant

Connaissez-vous cette femme ? C’est la danseuse et chorégraphe Anne Plamondon, sans doute le secret le mieux gardé (beaucoup trop même) au Québec…  La culture renaît La culture reprend ses droits sur ce silence pandémique, le Quartier des spectacles de Montréal ayant lancé la campagne Cœur battant . Les stations de métro du centre-ville sont placardées de ces belles affiches, une série de superbes photos en noir et blanc avec, en rouge, un cercle flou, leur logo. Les cœurs vibrent enfin pour les arts et la culture. Si vous ne prenez jamais le métro, eh bien, c’est le temps de s’y mettre, sinon, tant pis pour vous. On y retrouve quelques vedettes habituelles, bien connues de tous ; des comédiens, des humoristes, des musiciens et quelques danseurs aussi, à qui, malheureusement, on ne donne pas la parole dans la vidéo promo . What else is new? La danse a toujours été le parent pauvre des arts, et ses artistes, beaucoup moins connus. Mais deux danseuses font au moins partie du lot, dont A

Quittons le Canada !

On avait connu un peu de répit pendant la pandémie ; merci au coronavirus – les avantages d’un « virus à couronne »... Mais depuis quelques mois maintenant,  the Quebec bashing is back, baby .  Le mépris des Québécois n’est pas mort, même qu’il va très, très bien. Il a repris du poil de la bête canadienne, fédéraliste, nourrie d’un océan à l’autre par cette profonde incompréhension, cette rupture dis-je, qui nous sépare du ROC, the Rest Of Canada oui, se manifestant par un constant dénigrement des Québécois.  Au printemps dernier, c’était un certain professeur de l’Université d’Ottawa qui qualifiait le Québec d’« Alabama du Nord » et notre premier ministre François Legault de « suprémaciste blanc ». Juste ça. Il disait tout haut ce que bien des Canadiens anglais pensent tout bas.  Dernièrement, ce fut au tour de cet incroyable amalgame entre le drame islamophobe à London, Ontario, et la loi 21 du Québec portant sur la laïcité de l’État. (Lire Quel rapport avec la loi 21 ? La Pres

Les clins d’œil de François Legault

Avez-vous remarqué, durant les points de presse, les clins d’œil de François Legault ? Lorsque notre premier ministre est de bonne humeur et qu’il a d’excellentes nouvelles à nous annoncer, il fait de jolis clins d’œil aux journalistes devant lui. C’est de toute beauté.  « C’est-tu de la séduction ? », demanderait Brigitte (qui confond "profondeur" avec contrôle, gossage et picossage, mais je m’éloigne). Presque. Mais ça se veut d’abord sympathique.  Arme de séduction massive  Le clin d’œil est tantôt un mouvement réflexe de la paupière, tantôt un brillant outil de communication non verbale. Exécuté volontairement, le clignement de l’œil sert à établir un rapport, une complicité avec son interlocuteur. Il sous-entend une connivence, voire une entente tacite : « Toé pis moé, on se comprend, tu vois. On est dans la même gang. Cling!  »  Que ce soit pour séduire ou pour créer une complicité avec l’autre, le clin d’œil est toujours efficace. Ça peut certainement être très qué

La propagande par la danse

Pour bien des gens, la danse n’est qu’un simple divertissement, la libération des corps et des mouvements, pur plaisir corporel au son d’une musique agréable et entraînante. Parfois, en effet, la danse n’est que cela. Mais le domaine de Terpsichore, ainsi que tous les arts d’ailleurs, peuvent également servir d’efficaces outils de diplomatie comme de propagande.  De Louis XIV aux dictateurs  À la naissance même de la danse classique comme art de scène, on retrouve le roi danseur Louis XIV qui, au XVIIe siècle, savait épater la galerie, la cour et ses courtisans en se mettant en scène dans de prestigieux ballets, vêtu de costumes éblouissants, servant essentiellement à magnifier sa gloire. L’emprunt du nom Roi-Soleil ne fut en rien anodin. Ce brillant personnage de scène, qu’il incarna à quelques reprises dans des ballets de cour, permettait également d’envoyer un message clair quant à sa position au centre de son royaume, de même qu’à glorifier son image, en plus de devenir l’effig