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Messages

Contenir le corps et le rire des femmes

Ce texte est disponible dans Le Devoir .
Messages récents

Les fausses belles femmes

Après les Femmes poupées, femmes robotisées , voilà maintenant de fausses belles femmes dans un factice concours de beauté. Totalement artificielles, ces femmes, vous comprenez, ces différentes images ayant été générées par l’intelligence artificielle (IA) - (lire  Miss AI - Un podium de beauté artificielle ). Pour faire simple, il s’agit en réalité d’une vraie compétition toute féminine de la plus belle fausse femme créée par des hommes. Vous me suivez ? Non, on n’arrête pas le progrès. Ce sont majoritairement des hommes qui se cachent derrière la fabrication de ces images de fausses femmes. Des créateurs masculins qui passent sûrement d’innombrables heures devant un écran d’ordinateur à créer la femme idéale (ou de leurs rêves, allez savoir), à partir, on s’en doute, de leurs désirs, fantasmes, idéaux et propres standards de beauté – la beauté étant dans les yeux de celui qui regarde évidemment. Une beauté exclusivement physique, rappelons-le.  Même le jury est artificiel – à l’excep

Cher Québec

Cher Québec, Ce 24 juin, comme chaque année, nous allons te célébrer. C’est normal, c’est ton anniversaire, la Fête nationale du Québec. Cette journée-là, on est particulièrement fiers d’être Québécois. Mais sache qu’on pense également à toi le restant de l’année. Sache aussi qu’après toutes ces années, on ne t’a pas oublié. Et un jour, cher Québec, nous ferons de toi un pays. Oui, oui, un pays. Bientôt, plus tôt que tard, une majorité de Québécois voteront OUI, avant qu’il ne soit trop tard.  Il est vrai qu’après deux échec référendaires, nous avons eu de la difficulté à nous en remettre, à panser nos blessures collectives, à guérir. Mais comme tu le sais sans doute, cher Québec, ces échecs s’expliquent en grande partie par d’innombrables tromperies, mensonges, trahisons, obscènes mises en scène, manipulations, supercheries, et le reste  – tout cela orchestré contre le peuple québécois. Car dans le pays d’à côté, le Canada, on aime célébrer toutes les cultures du monde entier, sauf la

Des femmes au pays des talibans

Avant l’arrivée des talibans, en août 2021, il y avait un Secrétariat d’État aux femmes à Kaboul, en Afghanistan. Mais peu de temps après l’arrivée de ces extrémistes islamistes intégristes armés, celui-ci a sauvagement été remplacé par le « ministère du vice et de la vertu » – autant dire le ministère de l’oppression des femmes, du sexisme et de la misogynie. Un enfer sur terre pour toutes les femmes.  Depuis la prise du pouvoir par ces fanatiques, les droits des Afghanes ont complètement disparu. Les femmes ont été chassées des écoles, des universités et de tous les milieux de travail autrefois possibles. Ces femmes n’ont plus le droit de sortir seules, de conduire une voiture, ni même de pratiquer des sports. Elles sont persécutées parce qu’elles sont femmes, tout simplement. Selon les talibans, ces hommes d’un autre temps, les hommes et les femmes ne peuvent œuvrer et évoluer dans le même espace. La « pureté » des femmes en dépend. C’est insupportable à entendre.  Tout cela semble

Votre appel n’est pas important pour nous

C’est devenu un véritable fléau. Un peu partout, dans l’espace public, de plus en plus de gens agissent comme s’ils étaient chez eux, dans leur salon ou, pire, dans leur salle de bain. Dans les transports collectifs, par exemple, il n’est pas rare de voir des gens qui se maquillent abondamment, se coupent les ongles (ark!), s’épilent les sourcils (ouache!) ou bien se pètent des boutons, carrément – « Bouge pas, Mario. Je l’ai, là ! » Aïe, aïe, aïe… Mais c’est   dé-gueu-las-se ! Faites ça à la maison, bout d’viarge !  D’autres, eux, gèrent leur vie personnelle sous nos yeux et oreilles, comme si chaque individu était devenu une mini-entreprise. Ils règlent des gros dossiers au téléphone, tiennent des réunions virtuelles juste à côté de nous, ou encore discutent d’affaires très personnelles avec un proche ou leur médecin – « C’est positif, vous dites ? ». Bonsoir, la discrétion. Elle est partie.  Déjà, en 2022, on notait que «  près des trois quarts des humains âgés de plus de 10 ans [av

« Le courage de changer », 20 ans plus tard

Il y a vingt ans, le 12 octobre 2004 précisément, un politicien rempli de courage, d’ambition et investi d’une importante mission publiait un document intitulé «  Le courage de changer – Un projet de pays pour le Québec  ».  Dans ce long texte bien senti, ainsi que dans un résumé publié sous forme de lettre d’opinion dans Le Devoir , le député de Rousseau de l’époque et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie et de finances, François Legault, écrivait ces mots : « Une sorte de malaise démocratique sévit au Québec en ce moment. Les citoyennes et les citoyens ont le sentiment de ne pas en avoir pour leur argent, d’être peu écoutés et de ne pas pouvoir faire confiance à une classe politique qui semble incapable de lui proposer un projet collectif stimulant. Un coup de barre s’impose si nous voulons atténuer les frustrations qui alimentent le cynisme de la population envers la politique. »  Vingt ans plus tard, force est de constater que ce « malaise démocratique » p

Giselle (encore)

Le ballet Giselle est de retour à la Place des arts, encore cette année - une œuvre créée en 1841, soit il y a 183 ans. « Intemporel », ce ballet ? Vraiment ? Même au XXIe siècle ?  C’est quoi, au juste, l’histoire de Giselle  ? La voici, de nouveau : Giselle, 15 ans, trompée, manipulée… 

Vapoter dans le métro

La scène se passe à la station de métro Pie-IX – ou «  Pie-Nine  » (Tarte No.9), comme disent les touristes et les anglos dans l’est de la ville. Mais elle aurait très bien pu se dérouler dans n’importe quelle station de la métropole, tellement ces épisodes sont devenus fréquents et habituels.  Une jeune femme passe devant le guichet d’accès du métro, tout en vapotant. La courageuse employée de la Société des transports de Montréal (STM), derrière sa guérite vitrée (heureusement), avisa la contrevenante sur-le-champ : « Il est interdit de vapoter dans le métro, Mademoiselle ! »  Mais « mademoiselle », elle, n’en a rien à faire des règlements de la STM, ni même de cet avertissement. Tout cela ne s’applique pas à elle qui veut vivre sa vie «  full , genre ». Déterminée, et surtout effrontée jusqu’au bout de ses longs ongles colorés, la jeune femme lance un doigt d’honneur à l’employée de la STM et poursuit son chemin avec toute l’arrogance et l’importance d’elle-même qui l’habitent.  Com

Féministe, Québec solidaire ? (2)

  Ce texte est disponible dans Le Devoir .

Féministe, Québec solidaire ? (1)

En entrevue avec la journaliste Nathalie Collard , la première co-porte-parole féminine de Québec solidaire (QS) Françoise David déclarait : « À ma connaissance, [QS] est le parti le plus à gauche en Amérique du Nord. Depuis sa fondation, il défend des principes féministes, écologiques, indépendantistes. Avec le temps s’est aussi ajoutée la défense des minorités. Ce sont les valeurs profondes de Québec solidaire qu’il porte encore. » Cette affirmation était peut-être vraie à l’époque où Françoise David et Amir Khadir étaient à la tête du parti. Mais est-ce encore le cas aujourd’hui ?  Au-delà de la « crise » que traverse la formation politique orange ces jours-ci, rappelons que Québec solidaire s’est opposé à l’adoption de la loi 21 portant sur la laïcité de l’État en 2019. Cette loi est pourtant appuyée par une majorité de Québécois.  Mais Québec solidaire choisit sciemment d’ignorer le « bon peuple », l’appui populaire majoritaire sur cette question, afin de défendre une infime minor

L’art de freiner la mobilité durable

Le 18 avril dernier, plus d’un millier de travailleurs du milieu culturel sont allés manifester bruyamment devant les bureaux du ministre responsable de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, à Montréal. Parmi les slogans scandés : « Pas de futur sans culture » et « Les artistes, c’est pas gratis ! »   Durant ce grand rassemblement réclamant une hausse des fonds accordés aux arts, la comédienne Sophie Cadieux a également pris la parole  : « Nous avons cette satanée habitude de bétonner au Québec. Des lieux, des agoras, des salles, des scènes, des expériences, mais quand vient le temps d’habiter ces lieux, mystérieusement on n’a plus les moyens… » Il est effectivement beaucoup plus facile (et payant) pour un politicien d’inaugurer un nouveau « centre des arts » quelque part au Québec, de couper un beau ruban, ou encore de prendre une jolie photo lors de la première pelletée de terre d’un projet, que d’annoncer des fonds qui serviront à animer lesdits lieux bétonnés, en l’oc

« Parlez-vous français ? »

Sans grande surprise, «  Le français perd du terrain dans les commerces à Montréal  » : « Des données rendues publiques lundi par l’Office québécois de la langue française (OQLF) démontrent que les clients de la métropole québécoise sont accueillis 71 % du temps en français uniquement, une baisse de 13 points de pourcentage en 13 ans. » Une baisse de 13 points, donc, un recul du français notable, en plus du « Bonjour/ Hi  » qui se répand tel un virus dommageable.  Mais selon l’Office québécois de la langue française, « [c]ela n’empêche cependant pas les clients d’être servis en français. » Ah non ? Êtes-vous sûrs et certains ? Vous êtes allés où, au juste, pour votre étude ?  « Toujours selon l’OQLF, seuls 2,6 % des commerçants visités sur l’île dans le cadre de l’étude n’ont pas pu s’exprimer dans la langue de Molière. Dans 7,3 % des cas, l’usage du français a été "provoqué", c’est-à-dire que l’observateur a dû demander d’être servi en français. Pour 90,1 % des usagers, c’es

La courageuse J.K. Rowling

La richissime auteure de la célèbre saga Harry Potter, J.K. Rowling, pourrait très bien choisir de se taire et de vivre tranquille dans sa big mansion de multimillionnaire, loin des critiques et des attaques gratuites en ligne. Mais cette femme a le courage de ses idées, est capable de les exprimer intelligemment et de dire tout haut ce que bien des gens pensent tout bas. On ne peut que saluer son courage. L'autre saga En juin 2020, J.K. Rowling a simplement souligné sur les réseaux sociaux qu’il existe bel et bien un mot pour désigner des « personnes qui ont des menstruations » ( people who menstruate ), soit des femmes. Les réactions n’ont pas manqué de fuser, incluant plusieurs illustres acteurs des films Harry Potter qui ont décrié son intervention, la jugeant « anti-trans ». (Lisez un résumé de cette saga ; Décryptage – J. K. Rowling, Daniel Radcliffe, Emma Watson… et le mouvement trans ) La célèbre écrivaine britannique savait pourtant, dès le départ, que toute cette affair

Ces jeunes femmes ultra voilées

Elles sont de plus en plus nombreuses sur l’île de Montréal. Un peu partout, dans la ville, elles se multiplient dans l’espace public. Elles sont clairement visibles à toutes celles et ceux qui lèvent les yeux de leur cellulaire. Et cette visibilité soudaine, est-elle intentionnelle ?  Ces jeunes femmes portent, non pas le hidjab, le voile islamique, mais bien l’abaya – soit un long vêtement traditionnel musulman couvrant tout le corps féminin. Couvertes de la tête au pied, ces jeunes femmes sont ultra voilées. Elles sont dans le métro ou se promènent au centre-ville de Montréal. Mais celles que l’on voit régulièrement fréquentent pour leur part un cégep à proximité. Elles ont quoi, 17, 18, 19 ans ?  En France, ils ont définitivement réglé ce problème. En août 2023, lors de la rentrée scolaire, la France avait annoncé l’interdiction du port de l’abaya et des vêtements religieux dans les écoles françaises . De fait, c’est l’ancien ministre français de l’Éducation nationale Gabriel Atta

«Rénovations de vedettes» et crise du logement

Dans l’une de ses récentes chroniques télé, le populaire chroniqueur Hugo Dumas écrivait qu’il allait « éviter » les nombreuses émissions de « rénovations de vedettes » proposées à la télévision ce printemps. Pour cause ? « Non merci à leurs problèmes mineurs de gens très à l’aise financièrement. Si j’étais de très mauvaise foi, je soulignerais le "mauvais timing" de ces émissions qui débarquent alors que le Québec vit une crise du logement sans précédent. Mais je n’irai pas là, quand même. »  Non ? Moi, oui. Suis-je pour autant de « très mauvaise foi » ? Mais non, Monsieur le chroniqueur. Juste très réaliste. Les deux pieds ancrés dans la dure réalité depuis de nombreuses années. Et cette pénible réalité, cette crise du logement sans précédent touche tout le Québec, pas juste Montréal. À preuve : «  Le Québec a besoin de 620 000 logements de plus d’ici 2030 pour retrouver un niveau d’abordabilité souhaitable. Pour y arriver, il faut doubler le rythme des mises en chantier,

« Hockey, Playoffs… and Other Animals »

En lisant un article fort intéressant dans Le Devoir  sur la place de l'anglais au détriment du français au Québec ( Roberge envoie l’OQLF vérifier la place du français dans le hockey junior majeur ), une publicité (pas mal ciblée, vous me direz) apparaît juste à côté. Trouvez l’erreur (ou les erreurs)...  Le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, devrait faire de même dans le milieu des arts et faire le ménage dans les fonds publics et les subventions qui servent à la création d’œuvres (chorégraphiques notamment) comme Cutting Through the Noise  (2024)   Plasticity/Desires (2024) On the Brink (2020) Breach (2019), et on en passe… Des créateurs d’ici, soit dit en passant, entre autres, un chorégraphe québécois diplômé de l’École de danse contemporaine de Montréal. Ces belles créations sont présentées à l' Agora de la danse située dans l'édifice Wilder ... Maudit qu'on hait ce nom insignifiant. ( Je me souviens...de Ludmilla Chiriaeff ) ----- Image : capture d'

L'autre pénurie

Dans une épicerie près de chez vous, il n’y a pratiquement plus de caissières. Non pas par manque de personnel, mais bien parce que les dirigeants de ces grandes entreprises fort lucratives réduisent sans cesse les heures de travail de leurs employés. Cette tactique a pour but de « couper dans les dépenses » et, surtout, d’inciter les clients à utiliser les caisses libre-service. Comme clients, nous travaillons dorénavant pour eux.  À l’instar d’un certain Starbucks à New York , dont les employés sont en « lutte pour des conditions équitables », les entreprises d’ici cherchent elles aussi par tous les moyens possibles à réduire les heures de travail de leurs employés, les laissant dans des conditions de travail toujours plus précaires et exécrables. Ne pouvant subvenir à leurs besoins de base avec un maigre emploi à temps partiel, plusieurs travailleurs n’ont d’autres choix que de quitter leur poste. Bye, bye, boss. Une roue sans fin dans la misère, la dèche et la précarité.  Dans une

Le marqueur «X», ou, qu’est-ce qu’une femme?

Avant même que le « comité de sages » sur l’identité de genre se prononce «  [l]es personnes s’identifiant comme non binaires pourront désormais demander que leur permis de conduire et leur carte d’assurance maladie soient marqués du sigle "X"…  ». À quoi sert ce comité, alors ?  « Mais d’abord : qu’est-ce qu’une femme? », demandait pertinemment la grande Simone de Beauvoir dans son ouvrage phare, publié il y a 75 ans cette année, Le Deuxième sexe (1949). « " Tota mulier in utero  : c’est une matrice", dit l’un », répondait-elle, citant ici Hippocrate, le père de la médecine occidentale. Et c’est ainsi, d’ailleurs, que la science différencia le sexe féminin du sexe masculin, par leur anatomie, leur physiologie, bref, par la biologie.  « Tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il y a dans l’espèce humaine des femelles ; elles constituent aujourd’hui comme autrefois à peu près la moitié de l’humanité… », poursuit la célèbre auteure et mère symbolique de nombreuses f