Jeudi le 6 août 2015 avait lieu le premier débat télévisé entre les candidats aux primaires républicaines pour la Maison-Blanche. Sur la scène, que des hommes, dont Donald Trump, une vedette de téléréalité peu habituée à partager la scène et la lumière. Durant ce débat, celui qui allait devenir le 45 ième président des États-Unis en 2016 fut interrogé par l’animatrice et journaliste de Fox News, Megyn Kelly, sur son rapport aux femmes, lui citant au passage des insultes et des propos misogynes qu’il avait tenus dans l’espace public. Piqué au vif, Donald Trump déclara, après le débat, avoir été avait traité de manière « injuste » (« unfair ») par la populaire animatrice. Fidèle à son habitude, Trump s’empressa durant la nuit suivant le débat télévisé (à 3h40 du matin précisément) à déverser son fiel sur les réseaux sociaux, qualifiant la journaliste de « pas très bonne et professionnelle » et de « bimbo », soit une simple « pétasse »...
Chaque fois que je la croisais quelque part, dans une manif, une marche ou un rassemblement quelconque, je scandais toujours son prénom « Manon ! Manon! Manon ! », un poing de militante bien haut dans les airs. C’est à cause d’elle – ou grâce à elle, allez savoir –, que je me suis politisée il y a de cela plus d’une décennie. Manon Massé était partout dans mon ancien quartier, omniprésente dans le misérable Centre-Sud de Montréal. Je la croisais tantôt dans la rue, tantôt dans le métro, en bicycle, ou encore au Comité social du Centre-Sud, un centre communautaire où l’on trouvait des services de toutes sortes comme de l’aide alimentaire pour les pauvres, les moins nantis, les poqués, les amochés, les dépressifs, les endeuillés par suicide et autres miséreux de ce quartier défavorisé. Pendant des années, cette femme se présentait à chaque élection «provinciale» sans succès, sans jamais remporter la victoire. Par la même occasion, ses pancartes électorales étaient ...