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Messages

Pour en finir avec Cendrillon (2)

Pour clôturer leur saison 2022-2023 en grand, les Grands Ballets canadiens de Montréal nous proposent un autre classique insupportable, sexiste et passé date, un « ballet classique chatoyant », un « spectacle magique pour toute la famille », Cendrillon . Ben voyons donc.  Il existe maintes versions de ce conte très ancien, inspirant différents films, ballets, pantomimes et opéras. Plusieurs œuvres chorégraphiques ont vu le jour durant les périodes préromantique et romantique du XIXe siècle, il y a de cela plus de 200 ans. Et le ballet Cendrillon qui s’inscrivit au répertoire classique, sur la musique de Sergueï Prokofiev, est lui aussi basé sur le conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du XVIIe siècle et repris par les frères Grimm au XIXe siècle. Déjà, ça part mal.  Bien connu du grand public, le récit met en scène une orpheline, petite « chatte des cendres » qui, grâce à ce mariage avec un prince charmant, parvient enfin à se sortir de la mi
Messages récents

Journée nationale des Patriotes

Plus d’une centaine de personnes étaient présentes au parc Laurier afin de prendre part à cette marche organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.   « Vous êtes indépendantistes, vous autres, les gars ? », ai-je demandé aux jeunes hommes (photo ci-haut). « Oui ! »  « C’est rare ça… »  « Non, c’est très commun, madame ! »  « Eh ben… Tant mieux. »  *** Outre l'habituel Capitaine Québec (pu capable), quelques politiciens étaient évidemment présents...  Les députés de Québec solidaire, Ruba Ghazal, Gabriel Nadeau-Dubois et Alexandre Leduc Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon ( aka PSPP)  *** « Regarde, il y a une parade des Patriotes ! », a lancé un homme à son fils, tous les deux se promenant en bicycle.  « Ouin, petite parade », ai-je rétorqué avant de m’en aller... Indépendance ! ----- Photos  : Sylvie Marchand, parc Laurier, Montréal, 22 mai 2023. Fil de presse  : Une marche organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste , La Presse.

La CAQ, miroir du Québec

Ce gouvernement très majoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), au sommet duquel trône le chef et premier ministre François Legault, est sans contredit à l’image du Québec : consensuel, tranquille et bleu pâle caquiste virant sur l’aqua – plus dilué que ça, c’est semi-transparent.  Non, on ne fait pas de vagues à la CAQ comme au Québec. Les membres, les ministres, les députés et les délégués de ce parti savent rentrer dans les rangs, quitte à être plates, ennuyants, sans colonne vertébrale et sans éclats.  Pas de chicane dans ma cabane, comme on dit, pas de cochon dans mon salon non plus et, surtout, pas de bisbille dans la famille. Icitte, on n’aime pas ça. Dans ce « petit Québec », cette « belle province », on n’aime ni les altercations, ni les confrontations, ni les discussions trop corsés, encore moins les interminables argumentations. Mieux vaut suivre comme des moutons. Et c’est ce qu’ont gentiment fait les pseudos militants de la CAQ durant ce congrès qui se tenait à Sherb

Je me souviens du 9 mai 2018

Les promesses phares du gouvernement Legault tombent comme des mouches les unes après les autres. Les paroles s’envolent, les élus restent – alors que leur élection reposait sur bon nombre de ces promesses électorales, justement.  Une de ces promesses fondamentales de la Coalition avenir Québec (CAQ), si elle était élue en 2018 ? La réforme du mode de scrutin. Oui, on s’en souvient. C’était même bien plus qu’une promesse mais un engagement, signé de surcroît, par les différents partis de l’opposition. À cette époque, qui semble déjà lointaine, il s’agissait d’ailleurs d’une « priorité » pour M. Legault, le meilleur « compromis » possible pour notre démocratie, pour les régions, pour l’ensemble de la population – pas juste l’affaire de « quelques intellectuels ».  Le mercredi 9 mai 2018, en effet, M. François Legault, alors chef du deuxième groupe d’opposition, entouré de ses collègues « des oppositions », M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Gabriel Nadeau-Dub

La CAQ – Faire plus. Faire pire.

Connaissez-vous le slogan de la Coalition avenir Québec (CAQ) ? Faire plus. Faire mieux.  Et pourtant, depuis quelques semaines maintenant, plus elle en fait, plus la CAQ en arrache.  En matière de brouillon et du « faire à peu près », la volte-face concernant le troisième lien autoroutier Québec-Lévis est dure à battre. Même si l’abandon de ce gigantesque tunnel est une excellente nouvelle pour plusieurs citoyens, une très large partie de la campagne électorale du gouvernement Legault, et donc des résultats des dernières élections, reposaient bel et bien sur la réalisation de ce mégaprojet de quelques milliards de dollars.  Plus incroyable encore : les arguments très approximatifs du premier ministre François Legault, tant à l’adoption qu’à l’abandon de ce projet. Avec ou sans études, la CAQ misait pourtant très gros sur ce tunnel. Alors que M. Legault est reconnu pour être un homme d’affaire aguerri et un comptable expérimenté, il semble prendre plusieurs décisions au pif et au resse

TV: Le monde à l'envers, svp

Beaucoup de choses nous énervent au plus haut point, dans cette émission, à commencer par la musique. Mais qui a créé ce jingle insupportable ? Et pourtant, malgré ces quelques défauts ici et là, on espère sincèrement que l’émission Le monde à l’envers , présentée sur les ondes de TVA, reviendra lors de la prochaine saison.  Enfin un débat télévisé au Québec. Un vrai. Avec des gens capables d’argumenter intelligemment des deux côtés. Et voir, en plus, Richard Martineau débattre en présence d’un « influenceur », de la « papesse des wokes » ou encore d’une ancienne députée de Québec solidaire ? Oui, on en veut d’autres.  Car après quelques émissions, on s’habitue à tout ce qui tombe sur les nerfs et les rabettes dans cette émission. On s’accoutume à cette musique insupportable. On se familiarise même aux farces plates de l’animateur, M. Stéphan Bureau, qui se prend par moments, disons-le franchement, pour un brillant humoriste, un stand up américain vraiment génial et comique, alors qu

Jour de la Terre

Le Jour de la Terre, au Québec, c'est pas mal toujours la même affaire chaque année. Des milliers de gens se présentent pour une « manifestation » (lire marche docile et inutile), des politiciens se pointent au début du rassemblement, des journalistes sont là pour les prendre en photo et leur poser des questions insignifiantes, la police encadre le tout (en plus de quelques gars des services « secrets »), et après quelques minutes de mini-entrevues et de clichés, tout ce beau monde lève les pattes et c’est terminé. Merci, bonsoir, ils sont repartis. La fin du monde s’en vient ? Pas grave. On va aller jaser pis prendre un café sur le chic Plateau français.  Toujours les mêmes faces, les mêmes journalistes, les mêmes militants, les mêmes photographes, le même gars d’ Infoman (le farmer de Sainte-Anne-de-la-Pérade, là), les mêmes « organisss » (communistes, socialistes, syndicalistes,  toute le kit ), une ou deux pancartes originales, un chien déguisé en hot-dog, pis c'est ça...

La fin des faibles et des affamés

On l’a observé entre autres durant la pandémie : il ne suffit que d’une crise, majeure ou mineure, pour mettre en relief les iniquités et les inégalités socioéconomiques, un écart qui ne cesse d’ailleurs d’augmenter entre les pauvres et les riches.  Le 5 avril dernier, en effet, il n’aura fallu que quelques heures, après une panne de courant généralisée à Montréal, pour remettre tous les individus de notre société à leur place. Météo fracassante, pluie verglaçante, branches et arbres tombés, coupures d’électricité, frigo à vider, pertes de nourriture, commerces de quartier fermés, et nous voilà soudainement dans un état criant de précarité. Qu’allons-nous manger durant les prochaines heures dans cette petite noirceur ? Et si cette panne ne durait qu’une heure ? Courage, c’est semaine pascale, « prions ensemble le Seigneur » … Tant s’en faut.  Plusieurs riches et parvenus de la rue ont tout de go sauté dans leur voiture, fui la ville à vive allure afin de se mettre à l’abri et au chaud

Des problèmes de riches

Depuis le dépôt du budget Girard , le 21 mars dernier, on broie du noir. Pas facile de voir que le gouvernement Legault favorise de nouveau les mieux nantis de ce presque-pays en leur accordant des baisses d’impôt. Non seulement ce gouvernement est fier d’avoir baissé l’impôt malgré les critiques , mais le premier ministre François Legault, répétons-le, méprise profondément les pauvres .  Et c’est ainsi pas mal partout. Chaque jour qui passe, on nous parle sans cesse de la fameuse « classe moyenne » qui « souffre », en plus d'entendre inlassablement jacasser des riches de même que les plus privilégiés de notre société dans les médias comme à la télé. Pourtant, selon Revenu Québec , la majorité des Québécois (65%) ont des revenus inférieurs à 50 000$ par année – le revenu des femmes demeurant encore inférieur à celui des hommes : « Au Québec, le revenu moyen après impôt des particuliers était de 40 100 $ en 2020, une hausse de 31 % par rapport à 2005. En 2020, les femmes gagnaient e

Les femmes vieillissantes

« Avec l’expérience de la vieillesse, les femmes meurent vivantes. Je l’ai traité de misogyne. C’était cruel mais vrai. » C’est l’écrivaine française Karine Tuil qui écrivait ces mots dans  Les choses humaines (Gallimard, 2019). Cette phrase est dure à lire et fait mal. Imaginez dans la vraie vie.  Dès la trentaine bien sonnée, beaucoup de femmes commencent sérieusement à s’inquiéter. Et elles ont raison de s’en faire. On le sait depuis longtemps. On l’a appris très jeune, progressivement, inconsciemment ou non : les femmes vieillissantes ne sont pas du tout valorisées dans notre société. Ces femmes vieillissantes, ces « mortes-vivantes », ne sont clairement plus dans la fleur de l’âge. Leurs pétales sont un peu ou pas mal fanés, leurs plus belles années sont définitivement passées. Cachez ces vieilles femmes que l’on ne saurait voir.  Un homme vieillissant, lui ? Bah, pas de souci. Il est peut-être vieux mais toujours vigoureux et en vie. Certes, il a grisonné un peu, a pris des peti

Peur des mots ou prudence ?

Manifestement, toutes les féministes ne pensent pas de la même façon, et c’est tant mieux. Or, à lire le récent texte de Françoise David ( Encore la peur des mots! ) paru vendredi dernier dans Le Devoir , il semble n’y avoir qu’une seule perspective féministe qui vaille ou prévale au Québec : celle prônée maladroitement par la Fédération des femmes du Québec (FFQ).  Au cours des dernières années, la FFQ (de même que le Collectif 8 mars dont il est issu) a pourtant perdu beaucoup de plumes, de membres et de crédibilité aux yeux d’un bon nombre de Québécois, femmes et hommes, qu’ils se disent féministes ou non, et qui ne se reconnaissent tout simplement plus dans un discours féministe qui s’éloigne des enjeux qui préoccupent une majorité de Québécoises.  Mme Françoise David a beau être « ahurie » et renversée par la position de la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, qui n’a pas appuyé la motion de Québec solidaire , d’autres féministes, elles, pendant ce temps

Sale Montréal

C’est le mois de février. Un autre hiver interminable. C’est plate et la ville est sale. Et si, en plus, par malheur, obligation financière ou bonne conscience environnementale, vous utilisez sur une base régulière les transports en commun de la Société de transport de Montréal (STM), vous broyez sans doute du noir ces temps-ci.  Que ce soit dans les stations de métro, les autobus ou aux alentours des abribus, l’état des lieux comme l’étendue de la décrépitude sont visibles à l’œil nu. C’est décourageant et désolant sans bon sens. Non seulement Montréal est sale et peu invitante, mais apparait peu sécuritaire par endroits.  Faute de ressources suffisantes pour les accueillir, bon nombre de sans-abris et de personnes aux prises avec de sérieux problèmes de consommation et/ou de santé mentale ont envahi des lieux communs, des espaces publics et des stations de métro. Il faut bien se réchauffer quelque part et peut-être même dormir un brin. Les effluves du désespoir et d’urine sont inclus

La danse interdite

Un couple iranien a été condamné à dix ans et six mois de prison pour avoir dansé sur la place publique. Le crime commis ? «  Une femme n’a pas le droit de danser en public en Iran. Le duo a été reconnu coupable d’"encouragement à la corruption et à la prostitution publique", ainsi que de "rassemblement dans l’intention de perturber la sécurité nationale".  » « Corruption », « prostitution publique », perturbation de l’ordre social comme de la « sécurité nationale », pour les ultrareligieux, la danse a toujours eu le dos large. Impliquant directement le corps – un corps vivant, en mouvement, mais s’opposant néanmoins à l’esprit, dans une perspective dualiste –, la danse est encore trop souvent associée, à tort, à la déraison, à la folie, à la débauche, à la perversion et, forcément, à la damnation. On n’a entre autres qu’à penser au film américain Footloose (1984) dans lequel un jeune homme (Kevin Bacon) découvre que la musique et la danse sont proscrites dans le v

La MOI société

  Avez-vous vu la plus récente campagne publicitaire de l’Ordre des comptables professionnels agréés (CPA) du Québec ? Elle est parfaite. Insupportable certes, mais néanmoins "géniale". Elle convient tout à fait à notre société individualiste où règne le MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI…  Moi ?  En grande pompe – et dans beaucoup trop de métros –, la campagne publicitaire de l’Ordre des CPA du Québec a été lancée en janvier 2023. Les affiches et les vidéos sont apparues partout. On y voit des individus, de beaux et jeunes individus dis-je, se demander avec étonnement « Moi? ». Oui, toi. Qui ça, moi ? Oui, toi, le grand ! Deviens CPA, on compte sur toi. Non, non, « le monde des affaires » compte sur toi. Rien de moins. Le monde entier t'attend. Oui, toi. Moi, moi, moi, on est bel et bien rendu là. Ça ne date pas d’hier, vous me direz, mais ça va de pire en pire. Il faut s’adresser directement au moi de l’individu, aujourd’hui, parler tout de go à son gros ego, si vo

La dissidente à la fleur

J’aime les femmes qui dérangent, toutes les femmes qui dérangent, même celles avec lesquelles je ne suis pas d’accord – à moins qu’elles incitent à la violence, à la criminalité ou à croire à des théories imbéciles ou complotistes. Faut être réaliste et pragmatique, même dans nos plus beaux idéaux.  J’aime les femmes qui s’expriment ouvertement et intelligemment. J’aime les femmes qui se révoltent, qui revendiquent, qui perturbent les normes (sociales, patriarcales, capitalistes, entre autres). Bref, j’adore les dissidentes, les effrontées, les révoltées et les rebelles de toutes les sortes.  Et depuis quelques mois déjà, j’ai une nouvelle idole, une autre femme insoumise, indocile et intraitable qui s’ajoute à ma longue liste d’insurgées, de féministes enragées, d’anarchistes ou de rebelles écœurées : la dissidente iranienne Masih Alinejad.  Masih! Masih! Masih!  Masih Alinejad est une journaliste devenue activiste par la force des choses, des injustices vécues à répétition et des iné

Le Noël des pauvres

Ah, le plaisir de visionner vos films des Fêtes préférés sur la chaîne de Radio-Canada... Oups, c'est semblable à l'information en continu sur RDI - Quoi qu'il arrive... sauf pour les pauvres . Et les 40 ans de Ciné-cadeau à Télé-Québec alors, n'est-ce pas fantastique, magnifique ? C'est-tu pas beau, ça, cette programmation de Cinéma en fête, chers amis ? C'est ce qu'on disait : Fuck les pauvres.