Passer au contenu principal

Cher Québec

Cher Québec,

Ce 24 juin, comme chaque année, nous allons te célébrer. C’est normal, c’est ton anniversaire, la Fête nationale du Québec. Cette journée-là, on est particulièrement fiers d’être Québécois. Mais sache qu’on pense également à toi le restant de l’année.

Sache aussi qu’après toutes ces années, on ne t’a pas oublié. Et un jour, cher Québec, nous ferons de toi un pays. Oui, oui, un pays. Bientôt, plus tôt que tard, une majorité de Québécois voteront OUI, avant qu’il ne soit trop tard. 

Il est vrai qu’après deux échec référendaires, nous avons eu de la difficulté à nous en remettre, à panser nos blessures collectives, à guérir. Mais comme tu le sais sans doute, cher Québec, ces échecs s’expliquent en grande partie par d’innombrables tromperies, mensonges, trahisons, obscènes mises en scène, manipulations, supercheries, et le reste – tout cela orchestré contre le peuple québécois. Car dans le pays d’à côté, le Canada, on aime célébrer toutes les cultures du monde entier, sauf la nôtre. Le mépris, je te dis, le mépris de notre nation ! 

Oui, il en a fallu, du temps, pour encaisser les coups, les déceptions, pour comprendre, analyser et décortiquer tout ce qui s’était passé, mettre en lumière les nombreuses manœuvres fédéralistes et dénoncer les maintes violations de nos droits les plus fondamentaux, comme celui à l’autodétermination. 

Mais aujourd’hui, 29 ans après le référendum du 30 octobre 1995, le moment est venu de nous relever, de nous retrousser les manches et de reprendre fermement le flambeau de ton indépendance. D’autant plus que, cette fois-ci, personne du « Rest of Canada » ne prendra des avions, des autobus, des trains et des voitures en masse pour venir nous dire à quel point ils nous « aiment » et tiennent à nous. Ça n’arrivera pas. Restez chez vous ! 

Car cette fausse déclaration d’« amour » du 27 octobre 1995, sur la Place du Canada, n’était rien d’autre qu’un affront envers le peuple québécois, nos lois, notre libre choix. Ce fameux et factice « Love-In » n’était dans les faits qu’une minable magouille fédéraliste, une outrageuse ingérence financière et politique, en somme, une insultante et colossale fraude électorale commise sous nos yeux. Le mépris, je te dis. Et disons-le maintenant, cette Place du Canada disparaîtra. Le moment venu, on la renommera. 

Mais pour le moment, cher Québec, la priorité est de faire de toi un pays. Rien n’est plus important que ta souveraineté, ta reconnaissance, ton indépendance. Pour la survie des Québécois, pour la sauvegarde de notre langue, de notre culture, de notre histoire, de notre voix. Sans pays, nous sombrerons. Le peuple québécois s’éteindra lentement, sournoisement, noyé par ce courant mondialiste multiculturaliste, emporté par cet assommant raz de marée migratoire totalement indifférent à notre cause. 

Alors voilà, l’heure a sonné. C’est le temps de se déguédiner ! – oui, oui, c'est désormais dans le dictionnaire et accepté. Le moment est venu de passer aux choses terriblement sérieuses, de s’organiser et de réaliser enfin ton indépendance, cher Québec. Oui, NOUS, les Québécois – « Est Québécois celui qui accepte de l’être. Dans toutes les circonstances. Et même quand ça va mal… », écrivait Pierre Bourgault dans Oui à l’indépendance du Québec (Éditions Quinze, 1977). Tous ceux et celles qui vivent sur ton territoire, qui se disent et se sentent Québécoise et Québécois, cher Québec, pourront voter OUI et faire de toi un pays. « Oui, et ça devient possible ». 

En terminant, cher Québec, je te laisse avec les mots fort inspirants d’un de tes premiers ministres : « La souveraineté est un geste d’affirmation. Le Québec possède une histoire, une langue, une culture, des institutions et une pratique de la solidarité et de l’ouverture qui le distinguent des autres nations. Seule la souveraineté permettra aux Québécoises et aux Québécois d’être pleinement reconnus pour ce qu’ils sont et de parler de leur propre voix sur la scène internationale. »

Ces bons mots sont de l’actuel premier ministre du Québec François Legault. Du temps qu’il avait encore le courage de ses idées, de ses ambitions et de ses rêves de jeunesse dans « Le courage de changer – Un projet de pays pour le Québec ». C’était il y a vingt ans, avant qu’il perde son courage, le pauvre. 

Or le courage, nous, nous l’avons encore ! Nous n’avons rien abandonné. Depuis le début, nous sommes restés fidèles à nous-mêmes, à nos principes, à notre mission, la main sur le cœur, le courage à la bonne place. Nous vaincrons ! 

Bonne fête, cher Québec ! 

*** 

Extrait de La question nationale (1991) de Pierre Bourgault (1934-2003) : 

« Cela dit, il faut souligner l’essentiel : l’indépendance n’est pas une fin, c’est un commencement. L’indépendance n’est pas une récompense, c’est un effort. L’indépendance n’est pas une panacée, c’est un instrument. L’indépendance n’est pas la garantie que nous ferons mieux que les autres mais elle nous donne le moyen d’en faire autant. »

-----

Photo : Sylvie Marchand, Fête nationale du Québec, Montréal, 2023

Messages les plus consultés de ce blogue

Les fausses belles femmes

Après les Femmes poupées, femmes robotisées , voilà maintenant de fausses belles femmes dans un factice concours de beauté. Totalement artificielles, ces femmes, vous comprenez, ces différentes images ayant été générées par l’intelligence artificielle (IA) - (lire  Miss AI - Un podium de beauté artificielle ). Pour faire simple, il s’agit en réalité d’une vraie compétition toute féminine de la plus belle fausse femme créée par des hommes. Vous me suivez ? Non, on n’arrête pas le progrès. Ce sont majoritairement des hommes qui se cachent derrière la fabrication de ces images de fausses femmes. Des créateurs masculins qui passent sûrement d’innombrables heures devant un écran d’ordinateur à créer la femme idéale (ou de leurs rêves, allez savoir), à partir, on s’en doute, de leurs désirs, fantasmes, idéaux et propres standards de beauté – la beauté étant dans les yeux de celui qui regarde évidemment. Une beauté exclusivement physique, rappelons-le.  Même le jury est artificiel – ...

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre...

Pour en finir avec Cendrillon

Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit ...

« Femme Vie Liberté » Montréal 2024 (photos)

Deux ans après la mort de Mahsa Amini, décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour le port « inapproprié » de son voile, le mouvement iranien « Femme Vie Liberté » se poursuit...  ----- Photos  : Sylvie Marchand, Montréal, 15 sept. 2024  À lire  :  Malgré la répression, de nombreuses Iraniennes ne portent pas de hijab ( La Presse , 14 sept. 2024)  Iran : deux ans après la mort de Mahsa Amini, la répression « a redoublé d’intensité » (Radio-Canada, 15 sept. 2024)

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle p...