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Messages

Affichage des messages du mars, 2021

Utérus et santé utérine

Ils sont présents un peu partout dans la ville. Ils ne se cachent aucunement en fait, étant munis de belles grosses pancartes repérables. Chaque fois que j’en vois un, deux ou quatre, de ces chrétiens extrémistes anti-avortement, je me gâte et leur pose la même question.  Il y en avait quelques-uns auparavant qui se tenaient près des Promenades de la Cathédrale. Ils ont disparu depuis, ces fanatiques, sans doute en raison du coronavirus. Faut dire aussi que le centre-ville est sale, éventré, meurtri et pas mal tranquille.  Mais cette semaine, il faisait beau, et en traversant la ville à pied d’ouest en est, j’en ai aperçu trois au coin de Ste-Catherine et Berri, la chance. J’ai beau insister au fond de moi-même – « Laisse tomber, ma vieille ! Ça ne vaut pas la peine » –, mais c’est plus fort que moi, et clairement, ça vaut la mienne.  « Vous avez un utérus, vous autres, messieurs ? »  Et là, ça démarre. On me balance habituellement la même chanson : « Non madame, mais j’ai un cœur,

Les indices sociaux

Chaque fois que j’écoute les nouvelles, je me pose la même question : « À quoi ça sert de nous parler de ça ? C’est fini, tout le monde s’en fout ! » Je parle ici des indices du marché : « On termine avec les marchés, Gérald ? » Non !  Sincèrement, les mouvements et les fluctuations du NASDAQ, du TSX, du Dow Jones et le reste, en fin de journée, on n’en a rien à foutre. Et ceux que ça intéresse vraiment sont déjà PAS MAL au courant. Ils ont suivi ces hausses, ces baisses et toutes ces ridicules spéculations TOUTE la journée, le nez collé sur leur écran, jusqu’à la fermeture des marchés boursiers, comme de vrais obsédés, comme si leur vie en dépendait. « Ok, la cloche a sonné, les enfants, vous pouvez relaxer. »  Rendus à 18h30 ou à 22h30, ça ne sert donc plus à rien, sauf si c’était sous formes de prédictions ou de prévisions comme la météo : « Alors demain, le Dow Jones devrait grimper de plusieurs points, le taux de chômage va baisser, de même que la valeur du baril de pétrole, et l

La grande déception

On m’a déjà dit que tout était réglé, qu’on n’avait plus besoin d’être féministe, que l’égalité était atteinte, chose faite, une affaire du passé. Et pourtant, pourtant, il faut sans cesse recommencer.  À chaque crise (économique, sanitaire, sociale ou autre), ce sont d'abord les femmes de même que les plus vulnérables qui écopent.  On peut le lire et le constater partout depuis le début de cette pandémie : les plus pauvres s’appauvrissent, les êtres les plus fragiles font une psychose, une rechute, une crise d’anxiété ou autre. Les riches, pendant ce temps, s’enrichissent de plus belle (et dans certains cas, effrontément), tandis que les dominants « insécures », eux, c’est-à-dire peu sûrs d’eux-mêmes (ça va souvent ensemble d'ailleurs, l’insécurité intérieure et le besoin de dominer autrui) frappent encore plus fort, intimident davantage, agressent, violent, voire tuent sauvagement les femmes.  Malgré les prétentions féministes et supposément égalitaires de notre société et

Le mépris, chers amis...

Le mépris envers les gens pauvres et défavorisés est immense. Vous avez besoin d'un autre bel exemple ? La chronique de M. Patrick Lagacé Les édentés ( La Presse , 19 mars 2021). Quel texte méprisant ! Du haut de sa notoriété, de ses multiples tribunes, grisé par son immense pouvoir et son influence alpha, M. Lagacé regarde les autres de haut, les méprise ardemment, tel un tout-puissant : « Ta place dans la société, c'est de faire de la figuration. Les petits boulots dont personne ne veut, à des salaires minables pour des gens qui ne te voient pas. » Le chroniqueur vedette, tout en citant de belles études en psychologie pour bien ancrer sa lâcheté et son manque total d'empathie, fait aussi de jolis raccourcis. La pauvreté économique et la pauvreté d'esprit, même combat. Les pauvres, autrement dit, sont des imbéciles plus ou moins heureux qui ne savent ni lire ni écrire tout en faisant des doigts d'honneur à la société.  « C'est un échec social, ces milliers de

La pauvreté, cette prison (2)

Cela m’a frappée comme un quatre par quatre qui t’arrive en pleine face : Monsieur Richard Martineau qui parle de pauvreté ! (Lire L’autre pandémie qu’il faudrait aussi combattre , Journal de Montréal , 10 mars 2021) « N’est-ce pas ce que les pauvres ressentent à longueur d’année ? D’être séparés du monde ? », se questionne le chroniqueur vedette qui se sent « comme un enfant pauvre qui regarde des pâtisseries succulentes dans la vitrine d’une boulangerie, le nez collé sur la vitre, les poches vides » en voyant ses amis s’amuser en zone orange.  « Oui monsieur !, lui ai-je envoyé. Bienvenue dans notre minable réalité. » La pauvreté est effectivement un très long et lourd confinement -  La pauvreté, cette prison  ( Le Devoir,  14 août 2019). Et maintenant, vous comprenez. Car maintenant vous ressentez enfin, chers riches, privilégiés et parvenus, ce que cela implique de vivre, mieux dit, de survivre, dans un monde misérable rempli de restrictions, dans un confinement quasi-permanen

Surfemme

Surhomme  : Homme supérieur, libéré des normes sociales et agissant selon sa propre volonté de puissance. Être humain aux qualités exceptionnelles, qui se situe au-dessus de l'humanité normale. Synon., demi-dieu, génie.  ***  J’ai connu des artistes qui, lorsque venait le temps de monter sur scène, s’entouraient d’autres artistes moins talentueux qu’eux afin de mieux briller de tous leurs feux et ainsi brûler les planches.  Similairement, j’ai observé plein d’hommes, au fil des ans, des amis comme des connaissances, qui choisissaient des femmes qu’ils trouvaient plus ou moins intelligentes afin de mieux briller à leurs côtés, le but, conscient ou non, étant évidemment de ne jamais se sentir dépassé, pire, inférieur à leur partenaire. Il faut dominer pour mieux régner.  La domination maquillée  Le surhomme, par définition, est un être exceptionnel agissant selon une force incroyable, une puissance remarquable. Pour y parvenir, le surhomme doit forcément se démarquer du lot, mieu