« Ce qui nous soulève? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive. Les soulèvements adviennent comme des gestes : les bras se lèvent, les cœurs battent plus fort, les corps se déplient, les bouches se délient. Les soulèvements ne vont jamais sans des pensées, qui souvent deviennent des phrases : on réfléchit, on s’exprime, on discute, on chante, on griffonne un message, on compose une affiche, on distribue un tract, on écrit un ouvrage de résistance. » - Extrait du texte de George Didi-Huberman, commissaire de l’exposition Soulèvements, présentée à la Galerie de l’UQAM, jusqu’au 24 novembre prochain.
À voir donc, pour tous ces corps en mouvement, pour ces photos de Françoise Sullivan exécutant Danse dans la neige (1948) dans une posture de battante, et, autre moment très fort, cette vidéo de Michèle Lalonde récitant « Speak White », durant cette Nuit de la poésie de mars 1970, avec une force tellurique qui secoue les cordes sensibles des hypersensibles, et sans doute des autres aussi.