Je capote. Je dirais même que je suis déchirée à l’intérieur. La grande Petrowski quitte La Presse ? Au revoir ? ... What the fuck ? Ça ne se peut pas. Ben voyons don' ! Ce n’était même pas une possibilité dans mon esprit. Ce journal, à mes yeux, ne peut fonctionner sans Petrowski. La grande dame de la culture québécoise fait partie des meubles, du paysage urbain, et Déesse sait qu’on en a grandement besoin.
Oui, on a toujours besoin, et peut-être même plus que jamais, de femmes comme Nathalie Petrowski, une grande gueule qui n’a pas froid aux yeux, qui n’a pas peur de se mouiller, avec son franc-parler, de critiquer, de s’insurger sur la place publique, malgré les tomates qui lui seront forcément balancées. Alors oui, je capote. C’est tout mon intérieur qui pleure. Méchant « cadeau » de Noël… Ah non c’est vrai, fuck Noël.
Même que je dis que les fans de Petrowski, les vrai-e-s, celles et ceux qui ont bu tous ses mots, lu et relu ses textes, ceux qu'on trouve du moins – avez-vous lu ce qu’elle écrivait à propos de Guy Cloutier en 1980 ? On appelle ça du flair, mesdames et messieurs, du flair -, bref, nous, les fans finis de Petrowski, aurions dû être avisés au préalable, histoire de se préparer psychologiquement. Voilà ce que je dis, moi. Mais là, on apprend ça comme ça… « Ah ben tabar... ! » Alors oui, je capote.
Je n’ai pas toujours été d’accord avec la grande critique québécoise, mais qu’importe, cela n’a aucune importance, je l’aime. Oui, je vous le dis, j’aime profondément Nathalie Petrowski. Mon amour pour elle est (presque) inconditionnel. Et j’espère de tout cœur qu’on entendra encore ses interventions ici et là, car on en a drôlement besoin.
Malgré ma peine immense, et les nombreux sacres qui l’accompagnent – tristesse et colère vont toujours de pair -, je vous laisse néanmoins avec mon Hymne-à-la-joie-Nathalie-Petrowski. Oui, ça existe. Elle le sait, je lui ai déjà envoyé – sans doute plus d’une fois d’ailleurs, car oui, j’ai gossé la grande dame « quelques » fois cette année -, notamment, après une certaine critique d’un certain boys club (Ah non, elle ne va pas recommencer avec ses maudits Grands Ballets !) …
Bref, c’est sur le rythme de Minifée, vous vous souvenez ? Et je vais continuer à le chanter, comme une belle dinde, ne serait-ce que pour appeler au loin cet oiseau rare, entendre sa voix, son chant, où qu’elle se trouve dans le paysage, car ce sera toujours de la grande musique à mes oreilles.
Nathalie ! Petrowski !
Nathalie ! Petrowski !
Depuis qu’on la connaît
On ne s’ennuie jamais
Avouez que c’est pratique
D’avoir une vraie critique
Nathalie ! Petrowski !
C’est chic d’avoir une vraie critique
Nathalie ? Petrowski ?
La voilà !
Fuck la retraite, Mme Petrowski. Voilà ce que je dis, moi. Pas de retraite pour la grande Petrowski.