Mais voilà que l’étau se resserre sur la liberté d’expression, de pensée et d’enseignement par une force incroyable qui provient de la masse d’étudiants réunis tous ensemble, ces mêmes élèves qui sont là précisément pour apprendre à penser, à critiquer, à débattre de concepts et d’idées.
Mais non, c'est plutôt la peur qui les habite, la peur d'être confrontés, brusqués, de subir un choc des idées, par l'incapacité même de remettre simplement des textes dans leur contexte historique.
Des étudiants en littérature qui ont peur des mots, c’est comme une médecin de famille qui serait effrayée de faire une piqûre ou bien une intervention sur un corps étranger – (lire Les mots tabous, encore de Isabelle Hachey, La Presse, 29 jan. 2021).
Ces mêmes étudiants universitaires en littérature ne pourront sans doute jamais lire le Journal d’Anne Frank au complet, puisque le mot tabou s’y trouve, ou encore les œuvres des frères de Goncourt – vous savez, le fameux prix littéraire français qui porte le nom d'Edmond – pour la même raison.
Lorsque la simple lecture de mots offusque toute une génération, l'avenir d’un peuple s’obscurcit épouvantablement.
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Ajout :
Nos universités entre la peur et l'ignorance (Joseph Facal, Journal de Montréal, 30 jan. 2021)
Le petit index d'indignation personnel (Yves Boisvert, La Presse, 30 jan. 2021)