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Francos : besoin de personne...


C’est le beau Fred qui m’a appelée : « J’ai un cadeau. Es-tu disponible ? » « Euh… Je suis pas mal tout le temps dispo pour des cadeaux. C’est quoi ? »

Deux billets pour le spectacle de Cœur de pirate, et ses invités, à la Place des arts, dans le cadre des Francos. Son date l’avait laissé tomber, ou quelque chose du genre. Moi, date, pas date, j’y va… Pensez-vous sincèrement que je vais arrêter de faire des choses dans la vie simplement parce que je suis seule ? Pas du tout. Lors de mon premier vrai voyage solo, j’avais 19 ans… Ce n’est pas maintenant que je vais me gêner.

Je suis donc allée à la Place des arts, hier soir, seule comme une grande, m’installant confortablement dans le ventre de la grande salle Wilfrid-Pelletier (La Place des arts… et des hommes).

Disons seulement que le public de Cœur de pirate est hétéroclite et très jeune. C’était plein de fillettes de 7 à 12 ans qui gigotent sur leur siège et piochent sur le banc d'en avant, mais passons.

Cœur de pirate, c’était bien, sans plus, sans magie. On a eu droit à quelques moments décousus avec ses invités de la soirée, entre autres, le Quatuor Esca, le duo Milk & Bone (j’ai cru au début qu'il s'agissait d'une parodie de Florence Longpré mais non…) et la belle présence de Safia Nolin. (Je laisse le soin aux autres de faire une montée de lait sur l’accoutrement et les vêtements de Nolin…)

Le véritable clou de la soirée, pour moi, le moment magique, s’est déroulé en première partie du spectacle, avec la chanteuse, guitariste, pianiste et auteure-compositrice-interprète, Marie-Ève Roy. Les petites filles dans la salle, impatientes de voir leur vedette à elles, avaient hâte qu’elle finisse : « Aaahhh! Ça achèves-tu son affaire, là !? » Alors que, pour ma part, je m’impatientais pour qu’elles se taisent toutes…

Marie-Ève Roy nous a présenté, tout en douceur, quelques pièces de son album Multicolore, comme Je pleure je ris, La valse de l’insomnie – durant laquelle un bébé dans la salle s'est mis à pleurer. « C’est parfait », a lancé l’artiste -, ou encore Je n’ai besoin de personne.

Ses interventions étaient franches, senties, teintées d’une pointe d’humour, évoquant entre autres des épisodes cocasses et farfelus au sein de son groupe punk majoritairement masculin, les Vulgaires Machins.

Elle a également parlé de son voyage « à l’autre bout du monde » pour se retrouver elle-même, reconnecter avec sa féminité, tout en évoquant le vertige de l’affranchissement.

Je crois que la femme s’est définitivement trouvée…

Je n’ai besoin de personne 
Pour aller quelque part 
Je suis solide comme un homme 
Sur la ligne de départ 

Je n’ai besoin de personne 
Pour m’être fidèle 
Pour tirer les ficelles 
Besoin de personne pour être belle 

Seule devant la glace 
Je comprends le temps qui passe 
Quand je vois que je m’efface lentement... 

(Extrait de Je n’ai besoin de personne)

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