Le Français Dominique Pelicot admet être « un violeur » et avoir drogué son épouse pour ensuite l’offrir en pâture, parfaitement inconsciente, à des dizaines d’hommes, de purs inconnus, venus la violer chez elle, dans sa propre maison, dans sa propre chambre. « Elle ne méritait pas ça », reconnait-il aujourd’hui. On se demande quelle femme (ou homme) mériterait cela au fait ? On aimerait bien savoir.
L’accusé principal dans cette affaire, Dominique Pelicot, recrutait des agresseurs potentiels sur un site internet français (Coco.fr), maintenant fermé, dans un « salon de discussion » (clavardage en ligne) intitulé « à son insu ». Par ce titre d’entrée dans un groupe de clavardage en ligne, il semble clair que tous ces hommes savaient pertinemment que ces viols sollicités par le mari se feraient « à son insu », c’est-à-dire sans le consentement de cette femme.
Maintenant accusés de viol, ces hommes ont invraisemblablement agressé sexuellement, parfois plus d’une fois, une femme complètement inerte et inconsciente. Est-ce cela, en fait, la « victime parfaite », une femme qui ne bouge pas, qui ne parle pas, complètement paralysée, une « poupée de chiffon » s’apparentant à une morte et qui ne se rappellera plus rien de surcroît ?
On peine à croire qu’une femme droguée ou anesthésiée, en apparence comateuse, voire demi-morte, puisse exciter sexuellement des hommes. Or, nous savons que cela existe ainsi que toutes sortes de déviances et perversions sexuelles.
Drogues, sommeil et état comateux
Cette tactique de prédation n’est pas nouvelle. Ils sont nombreux à droguer, intoxiquer ou anesthésier des femmes afin de les agresser en toute tranquillité. Sédatifs, GHB (drogue du viol), anxiolytiques ou autres puissants tranquillisants sont utilisés pour assommer leurs victimes, endormir leurs proies, ces drogues agissant sur le système nerveux central en engourdissant le cerveau, en ralentissant le fonctionnement du corps et en annihilant toutes réactions possibles. La victime se trouvant ainsi immobilisée, paralysée et inconsciente, aucune fuite n’est possible. Pendant ce temps, l’agresseur, lui, a le champ libre.
La méthode n’est pas nouvelle, donc. On se souviendra entre autres du comédien américain Bill Cosby qui droguait des femmes à l’aide d’un puissant sédatif hypnotisant afin d’assoupir ou d’endormir ses victimes pour ensuite les violer sans être importuné.
Plus près de nous, et pas plus tard qu’en août dernier, le médecin Stephan Probst et sa conjointe Wendy Devera ont été reconnus coupables de viol collectif sur une jeune femme, l’« éminent spécialiste en médecine nucléaire » n’hésitant pas à lui administrer « de la drogue à son insu ».
D’autres agresseurs, eux, profitent plutôt du sommeil de leur victime pour mieux les embrasser, les toucher, les agresser sexuellement ou encore photographier leurs parties intimes sans leur consentement. Ce fut le cas notamment de cet ingénieur de « bonne moralité », Simon Houle, qui « avait plaidé coupable d’avoir dévêtu une jeune femme endormie, d’avoir inséré ses doigts dans ses parties intimes et d’avoir pris plusieurs photographies d’elle. » Tout cela encore « à son insu ».
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Cette morbide affaire des « viols de Mazan » a été révélée au grand jour après que Dominique Pelicot s’est fait prendre dans une épicerie en train de prendre des photos sous la jupe de diverses femmes, toujours à leur insu, bien sûr. On ne saurait trop souligner l’intervention et l’acharnement du gardien de sécurité qui, ce jour-là, a non seulement fait son boulot de manière exemplaire, mais a aussi insisté auprès d’une des femmes, comme on l’entend dans la vidéo, pour qu’elle porte plainte à la police, les autres victimes ayant plutôt choisi de quitter les lieux sans parler ni porter plainte. Sans cette intervention à l’origine de cette enquête et l’insistance de cet homme à retenir Pelicot jusqu’à l’arrivée des policiers, il est fort probable que Dominique Pelicot aurait continué son petit stratagème d’une violence extrême à l’insu de son épouse Gisèle.