Chaque année, c’est la même chose qui se produit. Chaque année, quelques jours avant le 8 mars, on se lève avec l’impression de jouer dans le film Le jour de la marmotte (1993). Chaque année, on a beau se démener, crier, décrier, dénoncer, l’année suivante, c’est encore le même scénario qui recommence, les mêmes images incongrues, choquantes, qui apparaissent sous nos yeux. On nous prend vraiment pour des idiotes.
Encore cette année, le gouvernement canadien, sous la houlette du ministère Femmes et Égalités des genres Canada (FEGC), nous fait la même jambette intellectuelle, la même promotion vide de sens.
Et puis accompagnant leur joli texte sur cette célébration des droits des femmes, ce même ministère supposément « féministe » nous balance en plein visage des images intenables, insupportables, voire carrément indécentes, contenant à tout coup l’image d’une (très jeune) femme voilée, qui a l’apparence d’une fillette voilée. Mais vous déconnez ?
« À l’échelle mondiale », justement - parlons-en, Mesdames -, d’innombrables femmes doivent se battre au quotidien pour se libérer de ce voile. Au nom du port obligatoire du voile islamique, des femmes sont arrêtées, battues, torturées, violées, emprisonnées. La « promotion des droits des femmes et les efforts continus requis pour garantir leur pleine participation dans tous les aspects de la société », comme l’écrit le ministère FEGC, inclut précisément de libérer ces femmes de cet abject objet matériel qu’est le voile, afin qu’elles puissent enfin s’émanciper, comme les hommes, loin de cet instrument d’oppression utilisé contre les jeunes filles et les femmes dans différents pays du monde entier.
Mais le Canada, lui, qui célèbre aveuglément, bêtement et ad nauseam, d’un océan à l’autre, ce « multiculturalisme » à toutes les sauces, demeure encore cette année incapable de reconnaître la fonction fondamentalement sexiste et discriminatoire du voile islamique. Et sous le couvert de l’EDI (équité, diversité et inclusion) apparait toujours, invariablement, dans les images gouvernementales, l’image de « la femme voilée » comme figure exemplaire, comme symbole suprême de notre « ouverture » aux autres, et donc, de notre pureté morale pancanadienne. Mais quelle foutaise ! Pire, quelle propagande sexiste !
Parlez-en aux femmes qui ont vécu sous le joug du voile obligatoire d’un régime islamique. Demandez aux Iraniennes ou encore aux Afghanes – qui survivent en silence, depuis 2021, sous une prison vestimentaire appelée burqa – ce qu’elles pensent de vos belles affiches faisant la promotion stupide du voile islamique.
Pour beaucoup de femmes à travers le monde, le voile est non seulement un affront, mais un outil d’emprisonnement de leur corps, de leur féminité. Mais le gouvernement canadien, lui, poursuit naïvement sa mission d’en faire la promotion. À quand une affiche d’une femme portant un niqab ?
Ces images sexistes ne font aucun sens et réconfortent seulement une poignée de pseudo-féministes gauchistes muticulturalistes du ministère Femmes et Égalités des genres Canada. Et il demeure tout de même incroyable qu’à chaque année, nous ayons à recommencer. Chaque année, quelques jours avant le 8 mars, nous devons nous époumonner, chanter la même chanson, la même rengaine et complainte, envoyer les mêmes lettres, écrire les mêmes plaintes pour promouvoir réellement les droits des femmes. De toutes les femmes dans le monde.
« Encore en lutte » les femmes ? Et comment ! Il faut cesser de faire la promotion d’un outil de stigmatisation visible et reconnu à travers le monde pour invisibiliser le corps et les cheveux des femmes. Il faut une fois pour toutes dévoiler et libérer les femmes qui subissent l’oppression de cet odieux patriarcat religieux.