Passer au contenu principal

La flamme indépendantiste


On nous répète ad nauseam, depuis quelque temps, que les Québécois sont rendus « ailleurs », qu’ils ne veulent plus entendre parler d’indépendance, qu’ils ont « d’autres priorités ». On ignore qui, exactement, en est arrivé à ce constat, d’une part, et, de l’autre, où se trouve cet « ailleurs » précisément. Or, une chose est sûre, rien n’est mort. 

Non, la flamme indépendantiste n’est pas morte. Elle sommeille en nous tous, indépendantistes. Et bon nombre de Québécois sont encore ici, répondent présents, lèvent la main bien haut sur la question de l’indépendance et n’attendent qu’un vrai mouvement. Plus qu’un simple élan, un mouvement puissant, un soulèvement, une vague haute et forte qui nous portera vers l’atteinte ultime pour notre peuple, notre pays. 

« Notre mouvement est un géant endormi », affirme le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon dans sa publicité électorale. Il entend le réveiller. Eh bien, allons-y, réveillons-nous, levons-nous. Nous formons tous, chacun d’entre nous, une partie de ce géant endormi. 

Et n’attendez surtout pas, chers compatriotes, des têtes d’affiche pour venir nous secouer ou encore des « artistes » pour nous propulser vers l’avant, comme jadis, autrefois, dans le bon vieux temps. C’est fini ce temps-là. De ce côté, c’est le silence radio. Ces soi-disant « artistes » sont beaucoup trop occupés à jouer aux vedettes, à promouvoir leur petite personne, à régler leurs comptes nombrilistes et leurs misérables chicanes intestines insignifiantes, au détriment des vrais combats du peuple, des grands projets collectifs. 

Être maîtres et libres chez nous implique d’abord de s’afficher fièrement, de s’affranchir des obstacles actuels comme des vieux épouvantails fédéralistes d’antan, afin de décider pour nous-mêmes, une fois pour toutes. Et à quelques jours des élections au Québec, en cette année du 100ième anniversaire de naissance de René Lévesque de surcroît, l’occasion semble parfaite, peut-être même idéale, pour exprimer clairement cette flamme qui nous habite tous, indépendantistes, pour réaffirmer notre conviction profonde, pour s’assumer pour vrai et ramer tous dans la même direction. 

Il n’en tient donc qu’à nous, à chacun d’entre nous, d’exhiber ce feu qui nous anime, et non seulement à un chef de parti – même si le capitaine a clairement brillé par son éloquence et son intelligence durant les récents débats télévisés. 

Alors non, rien n’est mort. La flamme indépendantiste est bel et bien vivante. Nous sommes ici et nulle part « ailleurs ». Oui, nous désirons ardemment l’indépendance du Québec, notre pays. Ça se passe ici, maintenant. Et le plus important, pour réanimer ce géant, c’est chacun de nous. 

*** 

Extrait de La liberté n’est pas une marque de yogourt (Typo, 2009) : 

« Le bateau coule et des passagers veulent discuter de l’aménagement intérieur de la chaloupe. Ramons câlice ! On discutera ensuite de la couleur de la casquette du capitaine ou de la forme des rames. L’indépendance n’est pas le paradis. Ce n’est pas la solution à tous les problèmes. Mais il s’agit de choisir enfin. Ou le statut de nation annexée à jamais, ou la liberté. […] L’important, c’est ce qu’il y a dans la tête et dans le cœur des matelots. S’il n’y a rien, tant pis. Mais s’il y a une volonté à toute épreuve, une détermination sans faille, une vision claire, le chef va suivre. L’important, c’est l’équipage, le peuple, pas le chef. L’important, c’est chacun de nous. » 

– Pierre Falardeau (1946-2009)


Messages les plus consultés de ce blogue

Les fausses belles femmes

Après les Femmes poupées, femmes robotisées , voilà maintenant de fausses belles femmes dans un factice concours de beauté. Totalement artificielles, ces femmes, vous comprenez, ces différentes images ayant été générées par l’intelligence artificielle (IA) - (lire  Miss AI - Un podium de beauté artificielle ). Pour faire simple, il s’agit en réalité d’une vraie compétition toute féminine de la plus belle fausse femme créée par des hommes. Vous me suivez ? Non, on n’arrête pas le progrès. Ce sont majoritairement des hommes qui se cachent derrière la fabrication de ces images de fausses femmes. Des créateurs masculins qui passent sûrement d’innombrables heures devant un écran d’ordinateur à créer la femme idéale (ou de leurs rêves, allez savoir), à partir, on s’en doute, de leurs désirs, fantasmes, idéaux et propres standards de beauté – la beauté étant dans les yeux de celui qui regarde évidemment. Une beauté exclusivement physique, rappelons-le.  Même le jury est artificiel – ...

Les Grands Ballets canadiens et la guerre commerciale américaine

La guerre commerciale «  made in USA  » est commencée. De toutes parts, on nous invite à boycotter les produits et les services américains. Quoi ? Vous songiez aller en vacances aux États-Unis cette année ? Oubliez ça ! Il faut dépenser son argent au Canada, mieux encore, au Québec. Dans ce contexte, on nous appelle également à boycotter Amazon (et autres GAFAM de ce monde) ainsi que Netflix, Disney, le jus d’orange, le ketchup, le papier de toilette, etc. – nommez-les, les produits américains –, en nous proposant, et ce un peu partout dans les médias québécois, des équivalents en produits canadiens afin de contrer la menace américaine qui cherche ni plus ni moins à nous affaiblir pour ensuite nous annexer. Les Américains sont parmi nous  Pourtant, les Américains sont en ville depuis longtemps. Depuis 2013, en effet, les Grands Ballets canadiens de Montréal (GBCM) offrent une formation américaine ( in English, mind you , et à prix très fort qui plus est) sur notre territo...

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre...

Pour en finir avec Cendrillon

Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit ...

«Boléro» (2024), l’art de massacrer la danse et la chorégraphe

  Réalisé par Anne Fontaine ( Coco avant Chanel ), le film  Boléro  (2024) porte sur la vie du pianiste et compositeur français Maurice Ravel (Raphaël Personnaz) durant la création de ce qui deviendra son plus grand chef-d’œuvre, le  Boléro , commandé par la danseuse et mécène Ida Rubinstein (Jeanne Balibar). Alors que Ravel connait pourtant un certain succès à l’étranger, il est néanmoins hanté par le doute et en panne d’inspiration.  Les faits entourant la vie de Maurice Ravel ont évidemment été retracés pour la réalisation de ce film biographique, mais, étrangement, aucune recherche ne semble avoir été effectuée pour respecter les faits, les événements et, surtout, la vérité entourant l’œuvre chorégraphique pour laquelle cette œuvre espagnole fut composée et sans laquelle cette musique de Ravel n’aurait jamais vu le jour.  Dans ce film inégal et tout en longueur, la réalisatrice française n’en avait clairement rien à faire ni à cirer de la danse, des fai...