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Jouer à la guerre


Ça existe. On peut jouer à la guerre. Aussi ridicule cela puisse paraître, il existe même des règles pour encadrer ce jeu : des pauses, des trêves, des cessez-le-feu, des horaires à respecter. Qui, par ailleurs, n’a jamais lu L’art de faire la guerre de Sun Tzu ? 

Enfant, on peut posséder des petits bonhommes armés de mitraillettes, des chars d’assaut, des armes, des grenades, de l’équipement de ravitaillement, bref, on peut jouer à la guerre. Un jeu pour garçons, évidemment, pendant que les petites filles, elles, s’amusent avec des cuisines, des poupées et des maisonnettes rose bonbon remplies de Ken, de Barbie, de licornes et de princesses. 

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Les femmes sont-elles capables de détruire ainsi ? Rêvent-elles elles aussi d’envahir des territoires, des pays, des nations ? Désirent-elles dominer les autres afin de s’approprier des maisons, violer des hommes et posséder plus de pouvoir ? Peut-être. Or, aucun nom ne me vient en tête. 

La guerre demeure essentiellement un « jeu » de mâles alpha. D'ailleurs, y a-t-il masculinité plus toxique qu’un tyran assoiffé de pouvoir, un dictateur en manque de reconnaissance mondiale qui joue à la guerre ? 

Car le phallus est ici central, l’arme étant un symbole hautement phallique servant à faire la démonstration de sa toute-puissance (voir entre autres la caricature de Chapleau « L’atout de Poutine », ou encore lire Qui tient le plus gros bout du bâton [lire phallus]? de Richard Martineau. 

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Jeune, Vladimir Poutine, lui, qui a grandi dans la misère, rêvait d’être Max von Stierlitz, le James Bond soviétique. Bagarreur, il ne craignait jamais de se battre dans la cour d’école, malgré sa petite taille. 

Espion plutôt ordinaire pour le KGB, il fut par la suite « fixeur » pour un maire magouilleur et corrompu de Saint-Pétersbourg, avant de gravir tous les échelons de l’appareil gouvernemental, entre autres, au service du président Boris Eltsine. 

L’art de la guerre, selon Sun Tzu, repose précisément sur « l’importance fondamentale de la ruse, et la nécessaire pratique de l’espionnage ». Poutine excelle dans ces deux éléments. Dangereux psychopathe narcissique, il joue selon ses propres règles – faut voir comment il écarta l’ex-président Boris Eltsine, qui l’avait pourtant nommé président du gouvernement, lui ouvrant ainsi toute grande la voie vers le pouvoir, le soir même de son « élection ». (Visionnez le documentaire Poutine, l'espion devenu président

Le pire reste malheureusement à venir.

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