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La religion CH (3)


Le hockey, ce n’est pas seulement « notre fierté », c’est une religion. « Notre » religion. La religion de tout un peuple, LA religion des Québécois qui désirent, d’un côté, une société laïque, et, de l’autre, une religion sportive. Le combo gagnant, quoi. Alors évidemment que ça fait partie des « Priorités » de notre gouvernement. Évidemment que notre PM François Legault mise gros, très gros même, sur ce symbole fort, le seul, l’unique, le véritable culte au Québec. 

Culte, croyance et adhésion 

Le PM lui-même l’a exprimé haut et fort, en suant comme un bon au micro, tout en faisant des blagues à ses camarades et en s'épongeant le front par la même occasion, durant sa conférence de presse : « Le hockey, c’est plus qu’un sport au Québec. » Mets-en. 

« Bon, on le sait, là. Nos grands héros québécois… quand on parle de Maurice Richard, Guy Lafleur… Ce sont des joueurs de hockey. […] » Et ces hommes, dans les faits, sont bien plus que des héros. Ce sont des saints, des dieux, des divinités, qui demeurent et demeureront pour toujours, éternellement, au Temple de la renommée, et auxquels il faut encore se vouer, croire et s’attacher. – La religion CH (2) 

« Ça fait que le peuple québécois est fier d’être Québécois. On l’a vu avec la pandémie. Pourquoi les Québécois ont plus écouté les consignes qu’ailleurs ? Pourquoi les Québécois se sont plus fait vacciner qu’ailleurs ? C’est parce que… on se serre les coudes quand ça va pas bien. » 

Et ça, c’est de l’or en barre en politique. 


Se serrer les coudes... pour 2022 

Se serrer les coudes, ça crée de la cohésion, un fort sentiment de communion en vue des prochaines élections. Ça crée un peuple « docile » et « obéissant ». Ça forme du tissu social. Ça donne aussi un but commun, des objectifs d’équipe, pour avancer, progresser et évoluer dans la même direction. « Pas de chicane », y’en a pour tout le monde. 

Ce n’est pas une simple diversion de notre gouvernement, c'est un investissement. On mise gros sur l’adhésion de tout un peuple. On cherche ainsi à maintenir l’esprit d'équipe cultivé pendant la pandémie (comme durant les séries). La forte adhésion d'un peuple envers le chef d'une nation comme d'un coach, ça vaut cher, politiquement parlant. 

Voilà la priorité du gouvernement caquiste, maintenir et fortifier cette large adhésion et cohésion de groupe qui existe au Québec. Entretenir la flamme nationaliste pour pas trop cher, à coups de petites promotions nationalistes, en misant sur notre sport national, un divertissement, en réalité, mais qui rallie le monde, les sociétés, comme dans une vraie religion. 

Fabriquer de la fierté bleu-blanc-rouge, entretenir la nostalgie des héros d’une époque autrefois glorieuse (qui fut aussi la jeunesse de M. Legault, soulignons-le), bâtir ainsi de l’espoir, de la fierté nationale, en investissant maintenant dans l'avenir, des « p’tits gars » pis des « p’tites filles » qui iront jouer parmi les grands... dans la Ligue nationale. 

Alors pourquoi parlerait-on d’indépendance du Québec pendant qu'on peut simplement jaser de sport et se sentir juste assez fier pour ne plus rien désirer de plus ? Et ça, pour un gouvernement caquiste, avoir une majorité silencieuse heureuse, fière et adhérente, c’est beaucoup plus important que toutes les crises qui existent, climatique, économique, logement, sanitaire, sociale, et le reste.

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