Ce n’était même pas une manif officielle, il y a quelques jours à peine. Selon certaines manifestantes, tout cela a commencé par la simple idée d’organiser une friperie, en ce Vendredi fou, journée bien connue pour sa surconsommation de biens, de bébelles et de vêtements. Mais les événements ont apparemment fait boule de neige et le mot a circulé via différentes organisations, cégeps, universités et Extinction Rebellion Québec (XR).
La marche, qui rassemblait tout au plus quelque 200 participants, a donc débuté peu après 15h, partant de la Place des Festivals à Montréal, empruntant la rue Sainte-Catherine à l’envers du trafic habituel, sous le regard étonné, quelques rires, selfies et insultes de nombreux passants/consommateurs.
Or, coup de théâtre, d’autres activistes de l’organisation XR les attendaient au coin des rues Peel et Sainte-Catherine, dans un sit-in plutôt surprenant, s’étant collé une main, littéralement (avec de la « Super Glue » apparemment), aux vitrines de deux grands magasins, soit American Eagle et H&M, tous deux bien connus des jeunes pour leur fast fashion.
Cinq jeunes filles, des mineures âgées entre 13 et 17 ans, se trouvaient à l’intérieur de la vitrine principale d'American Eagle, tandis que sept manifestants, eux, apparaissaient, debout, au deuxième étage de la boutique H&M, tous visibles de la rue Sainte-Catherine.
La police était évidemment présente, mais aucune intervention n’a eu lieu avant plusieurs heures, pendant que les autres manifestants, eux, exécutaient un sit-in dans la rue.
Fait particulièrement intéressant, American Eagle a complètement été évacué, vers 17h15, à la demande des autorités policières, tous les clients et les employés ayant été priés de quitter le magasin de trois étages, privant ainsi l’entreprise américaine de dizaines de milliers de dollars en ventes de marchandises pendant plusieurs heures.
Les policiers ont par la suite installé des bâches devant la vitrine pour empêcher les gens de voir les jeunes activistes, et surtout, de les encourager, avant de les « décoller » de la vitre en présence de quelques ambulanciers.
Des employées du American Eagle, rencontrées dans un café à proximité, toutes des étudiantes, étaient pour leur part plutôt mécontentes des événements, cette intervention leur faisant ainsi perdre des heures de travail, et donc de « précieux revenus » pour leurs achats des Fêtes. Deux d’entre elles sont d'ailleurs allées arguer leur point de vue avec des membres de XR sur la main. Enfin, du monde qui se parle en pleine face…
Les cinq jeunes activistes ont été relâchées par les policiers vers 19h, accompagnées de leurs parents. Selon une des mères présentes, les filles n’ont pas « officiellement » été arrêtées par la police, mais l'entreprise pourrait poursuivre les manifestantes pour pertes de revenus. Et comme il s’agit de mineures, les parents seraient alors directement impliqués dans la poursuite.
Fou, vous dites, ce Vendredi d'achats compulsifs ?
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Fil de presse :
Manifestation contre le Vendredi Fou au centre-ville de Montréal
Extinction Rebellion frappe contre le Vendredi fou
Le Vendredi fou pris pour cible par des environnementalistes
(Photo: Sylvie Marchand)