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Le problème avec la Grande Bibliothèque


Il a beaucoup été question, ces derniers temps, des différents problèmes que rencontre la Grande Bibliothèque, ou Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), située à Montréal : les punaises dans les fauteuils, le financement de l’établissement, l’abolition des expositions, l’achat de nouveaux livres, de cartes et de documents, etc.

Or, un problème majeur avec cette superbe institution dont nous sommes très fiers que personne ne semble relever, encore moins corriger : l’absence de silence. Eh oui, le bruit y est effarant.

Il fut un temps, au Québec, comme ailleurs dans le monde, durant lequel entrer dans une bibliothèque publique était aussi sacré que de mettre le pied dans une église. C’est fini, ce temps-là, chers amis. Fini, le silence et l’attitude révérencieuse envers les livres, le savoir, la lecture, la connaissance.

La Grande Bibliothèque ressemble aujourd’hui, malheureusement, à une énorme foire de quartier, un immense café où tout le monde peut jaser, socialiser, parler, tant sur leur maudit cellulaire qu’avec leurs amis à côté, et discuter ainsi à voix haute comme bon leur semble, sans oublier les insupportables sonneries de téléphone et autres gadgets électroniques : bip, bip, bip…

Ça parle, ça rit, ça crie, ça courre dans les escaliers, ça s’installe confortablement dans les fauteuils, voire carrément par terre sur le tapis, comme s’ils étaient chez eux, dans leur salon. Parfois, le bruit provient des employés eux-mêmes… Mais où sont passés les chuchotements occasionnels nécessaires du bon vieux temps ? Vous rappelez-vous c’est quoi, chuchoter dans une bibliothèque ?

Si le silence est d’or, alors la Grande Bibliothèque aurait grand intérêt à investir dans cette denrée rare. Ce serait un réel enrichissement pour tous les usagers. En d’autres mots : Vos gueules ! On lit, sapristi !

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