Passer au contenu principal

La vraie victoire de Justin


Manifestement, M. Justin Trudeau, lors de son beau discours rempli de phrases creuses et insignifiantes, le soir de sa « victoire », ne semblait pas comprendre la réalité, la « gravité » de la situation. Il a clairement « choisi d’avancer » dans la même direction, celle qui mène vers des belles images et le vide abyssal.

Faudrait que quelqu’un lui explique, au beau Justin, qu’il devrait sans doute arrêter de parler de « mandat clair », alors que son pays est complètement divisé, morcelé, fragmenté.

D’une part, le taux de participation, à ces dernières élections, était de 65,94%. C’est donc dire que le tiers des Canadien-ne-s et des Québécois-e-s, soit une personne sur trois sur cet immense territoire, ne s'est pas présentée aux urnes, et n’a donc voté ni pour lui ni pour personne.

D’autre part, il faudrait lui montrer un beau tableau avec des chiffres… Car si l’on avait une vraie démocratie et que tous les votes comptaient vraiment – en l'occurence, un mode de scrutin mixte compensatoire reflétant réellement le vote des électrices et des électeurs –, les Libéraux obtiendraient dans les faits 112 sièges, au lieu des 157 actuels, le Parti conservateur, lui, formerait un gouvernement minoritaire, avec 117 sièges plutôt que 121, tandis que le NDP remporterait 54 sièges, au lieu des 24 actuels (c’est plus que le double), le Bloc Québécois, 26 au lieu de 32, le Parti vert, 22 sièges, et non 3 (changement significatif, mettons), et même Mad Max siègerait à Ottawa, avec 5 autres candidats. (Source : Mordus de politique, 22 octobre 2019; 13ième minute.)

Sans oublier que les intentions de vote auraient été tout autre, avec un tel mode de scrutin, nombreux citoyens n'ayant plus à voter CONTRE un parti en appuyant un autre dont ils ne veulent plus... Disons que tout cela mis ensemble changerait la donne et les couleurs de la carte électorale.

C’est donc ça, en fait, la vraie victoire de Justin Trudeau. Monsieur le Premier ministre est mort de rire. Crampé en deux, il voit bien que ce système a berné tout le monde, système qu'il tient évidemment à maintenir, malgré ses belles promesses de 2015... tout comme M. Legault, soit dit en passant - La réforme du mode de scrutin plus complexe que prévu, admet Legault. Yeah right. Ça parle, ça parle, ces hommes...

Au final, obtenir si peu de votes, si peu d’appuis de la population en général, dans la vraie réalité, les chiffres et les statistiques, mais M. Trudeau peut néanmoins continuer à gouverner, à faire le beau, à pavaner dans des « bains de foule », à faire des beaux sourires, de jolis selfies et des discours vides.

Admettez qu'il y a de quoi rire et, dans son cas, célébrer… du moins pendant quelques mois.

***

Rouge, Hochelag' ?

C’est également avec stupéfaction que l’on constate que mes concitoyen-ne-s de la circonscription Hochelaga ont voté en grand nombre pour le Parti libéral... À l’exception de la pointe Est de l’île de Montréal et de la circonscription de Rosemont d'ailleurs, qui demeure aux mains du NPD, la ville au grand complet apparaît rouge. Là encore, il serait intéressant de voir la carte avec ses différentes couleurs, en fonction d'un mode de scrutin compensatoire… Ça ferait une belle mosaïque multicolore, à l'image de la métropole.

Messages les plus consultés de ce blogue

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en

Pour en finir avec Cendrillon

Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit