J’errais dans la ville comme une chienne perdue, à la recherche d’absolument rien, du sens de la vie et d’un dix cennes (c’est une longue histoire).
C’est au coin de Duluth et de St-Dominique que j’ai aperçu le visage. « Mais je connais cette face, moi. C’est de qui, déjà, ce visage ?, ai-je pensé. L’artiste new-yorkaise, là… Comment elle s’appelle déjà ? »
Je me suis approchée de l'œuvre, l'artiste était là, assise par terre, devant sa murale. « Mais n'êtes-vous pas l'artiste de New York ? », lui ai-je lancé, à la fois surprise et confuse de la voir là devant moi. « I don't speak French », a-t-elle rétorqué. « What the fuck ? », ai-je poursuivi. Elle a éclaté de rire et c'est là qu'on a commencé à se comprendre pis à jaser...
Sara Erenthal, la Street Artist from New York, était donc de passage à Montréal. Elle terminait à peine cette murale, produite par le Musée du Montréal Juif, lorsque je l'ai croisée en compagnie de son « helper », Benjamin si je me souviens bien - j’étais trop énervée de rencontrer l’artiste de rue en question.
« J’ai travaillé dix jours là-dessus ! », m’a-t-elle confié, vraisemblablement fatiguée. Et là, c’était l’heure du sealer, du scellant oui, question de peaufiner, de préserver.
J’ai voulu prendre une photo de l’artiste devant son œuvre, mais elle a insisté pour qu’on la prenne ensemble. « Ah non, ai-je rouspété, j’haïs me faire prendre en photo ! » C’était non négociable apparemment, alors, for the record, j’ai deux photos dans mes archives avec Sara Erenthal…
Elle repart demain, m’a-t-elle dit. Mais la murale, elle, reste évidemment à Montréal. Allez la voir en passant, c'est une artiste fort intéressante. Non, l'artiste elle-même ne sera plus dans la ruelle.
Quelques heures plus tard, en passant, j'ai également trouvé un dix cennes...
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À propos de l'artiste...
Visitez son compte Instagram (voir récentes photos sur le Plateau Mont-Royal)
L’article de Rima Elkouri, L’art de la fuite, La Presse+, 5 mai 2018.
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« Je ne cherche pas, je trouve » - Picasso
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