Comme bien des gens, mon corps a basculé par en arrière en apprenant le changement de cap de Québec solidaire. Comme une gifle, une claque en pleine face, un coup de poing sur la gueule…
Alors que le parti appuyait et défendait depuis des années « la recommandation du rapport Bouchard-Taylor, celle de proscrire les signes religieux pour les agents de l'État ayant un pouvoir de coercition (policiers, gardiens de prison, juges et procureurs de la Couronne) », « les militants ont [pourtant] voté par une écrasante majorité pour changer de position et s'opposer à toute interdiction sur le port de signes religieux. » - (Signes religieux: volte-face à Québec solidaire, La Presse)
« Hein ?! » Y’as-tu juste moi de complètement perdue dans ce dossier ? …
Selon le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois : « Les peuples fiers et forts n'ont pas besoin d'exclure pour se sentir fiers. »
Euh, d’accord... Mais faudrait d’abord m’expliquer c’est quoi au juste la définition et les critères d’un peuple fier et fort, et ensuite déterminer si le peuple québécois correspond bien à cette définition.
Car pour ma part, considérant que mon peuple est en dépression majeure depuis plusieurs années, pas certaine qu’on entre là-dedans…
Un peuple incapable de mettre des limites, un cadre clair à l’intérieur duquel opérer et évoluer en société ? Là encore, je ne suis pas certaine de bien vous suivre…
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées, vous me direz ? Certes, tout le monde a le droit de changer son fusil d’épaule. Cela implique également les électeurs et les électrices, incluant bibi.
Et ce choix de QS de s’opposer à toute interdiction des signes religieux éloigne bel et bien le parti des principes fondamentaux que tiennent à défendre les Québécoises et les Québécois, comme le soulignait Michel David, du Devoir, dans sa chronique Allo, ici la Terre!
De telles décisions ne font que marginaliser le parti davantage, et, dans une société fort consensuelle comme la nôtre, ça ne passe tout simplement pas. Et là, c’est bien dommage, mais ça commence à sentir très fort la « gau-gauche », sans parler des dérapages de quelques député-es qui devraient définitivement apprendre à rouler leur langue sept fois avant de parler.
Le parti orange pâlit. Et si ça continue ainsi, ce sont les solidaires eux-mêmes qui ressusciteront le Parti québécois…