Le résultat des élections américaines avait complètement gâché la fin de l'année 2016. Pas de verre cassé éparpillé sur le plancher, et, comble de malheur, un présumé agresseur sexuel déséquilibré montait sur scène triomphant, peu après minuit, sur la toune des Stones You Can't Always Get What You Want. « What the f... is going on?! Mais y'où c'est, bon sang, qu'on s'en va...? », n'ai-je cessé de pester depuis.
Mais voilà qu'un an plus tard, les vents ont complètement changé de direction, et l'année 2017, ma foi, se termine sur des perspectives pas mal plus prometteuses. Comme quoi, faut demeurer optimiste, prendre la parole, parler haut et fort, s'indigner.
Non seulement toutes ces vagues, que dis-je, ces tsunamis de dénonciations depuis le début de l'automne ont eu, dans nombreux cas, de véritables portées, des effets concrets, mais grâce à la force du nombre, on croit enfin les femmes (voir "NOW is female"). Plusieurs hommes ont par la même occasion découvert, et c'est tant mieux, les vraies coulisses du pouvoir pervertissant différents milieux de travail et les rapports de force inégaux inhérents avec lesquels les femmes doivent composer élégamment (lire, sans trop se plaindre, par crainte de passer pour une emmerdeuse).
La cerise sur le sundae? Le magazine américain Time a nommé « Personnalité de l'année » toutes ces femmes et ces hommes qui ont brisé le silence, The Silence Breakers, ceux et celles qui ont trouvé la force et le courage de dénoncer leurs agresseurs.
Depuis 1923, quelques femmes seulement ont paru sur la couverture du célèbre magazine. Wallis Simpson en 1936 notamment - la "femme fatale divorcée deux fois" pour laquelle Édouard VIII abdiqua, renonçant ainsi au trône -, la Reine Élizabeth II en 1952, Corazon Corino, première femme élue présidente des Philippines, en 1986, et Angela Merkel en 2005, sans omettre « Les Américaines » au grand complet (American Women) en 1975.
Faut dire que le titre « L'homme de l'année » (Man of the Year), maintenu par le Time jusqu'en 1998, n'a sans doute pas aidé la cause des femmes. On pourrait ajouter à cela le manque de reconnaissance du travail accompli par les femmes en général, mais ça, c'est un autre dossier.
L'année 2017 aura-t-elle été charnière, voire historique, pour le mouvement des femmes? - (lequel, soit dit en passant, est loin d'être « en construction »; d'innombrables femmes ont mis l'épaule à la roue depuis le 19ième siècle en Amérique.) Seule l'histoire nous le dira.
Chose certaine, vivement 2018 (Impeachment! Impeachment! Impeachment!), en plus de tenir nos propres élections, ici au Québec, à l'automne.
Soulignons finalement les paroles de la toujours pertinente Gloria Steinem, lors de la Marche des Femmes à Washington le 21 janvier dernier, au lendemain de l'investiture présidentielle américaine, rassemblement qui a grandement donné le ton à l'année pour les femmes du monde entier: "We will not be quiet; we will not be controlled...". Non, mesdames et messieurs, nous ne serons pas silencieuses en 2018 non plus.
Et si vous avez besoin d'un p'tit remontant pendant la période des fêtes, eh bien, (re)visionnez son discours. Encore meilleur et beaucoup plus nourrissant qu'une bûche de Noël. : :
(Sur la photo: l'Américaine Juli Briskman fait un doigt d'honneur à Trump en octobre dernier, et perd son emploi. Quelles gonades cette femme! Elle dit ne rien regretter, malgré tous les messages misogynes reçus. My kind of lady.)
Et si vous avez besoin d'un p'tit remontant pendant la période des fêtes, eh bien, (re)visionnez son discours. Encore meilleur et beaucoup plus nourrissant qu'une bûche de Noël. : :
(Sur la photo: l'Américaine Juli Briskman fait un doigt d'honneur à Trump en octobre dernier, et perd son emploi. Quelles gonades cette femme! Elle dit ne rien regretter, malgré tous les messages misogynes reçus. My kind of lady.)