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La télé gratos (pour les pauvres)

Sans aucun abonnement télé sur aucune plateforme payante comme Netflix, Tou.tv, Crave, etc., que peut-on regarder à la télé ? Pas grand-chose, vous me direz. Or, voici quelques bijoux dénichés ici et là, sur diverses plateformes, et ce gratuitement, dont personne ne parle dans les médias. 

D’abord, comme pauvre, il faut commencer par utiliser toutes les offres « essai gratuit » que l’on retrouve sur diverses plateformes payantes, comme tou.tv ou encore sur Prime Tv, où vous avez droit à « un mois gratuit ». Cela vous permet ainsi de consulter et d’explorer tout le contenu offert et, si vraiment nécessaire, de vous abonner pour un mois supplémentaire seulement. 

Ensuite, il faut évidemment apprendre à gosser, fouiller et chercher sans cesse les nouveautés sur la télé publique. Sur tou.tv, par exemple, vous trouverez quelques documentaires très intéressants comme Louise Harel : l’indomptable voix (2025, 52 min.), ou encore, Afghanistan: L’enfer des femmes au pays des talibans (2025, 53 min.). Même si la narration française du journaliste est quelque peu pompeuse (on est Français ou on ne l’est pas), on entre néanmoins à l’intérieur de ce pays fermé, de cet État islamique ultra rigoriste. Et ça fait peur en titi. Il faut absolument voir et entendre ces ignobles talibans qui espèrent sortir leur pays du marasme économique en misant très « fort » sur… le tourisme international. C’est ahurissant. Il y a même un de ces dirigeants talibans qui déclare sans rire ni sourire que « l’Afghanistan est le pays le plus sûr et sécuritaire après la Suisse ». Même si ce régime est pathétique à souhait, plusieurs scènes sont essentielles à voir concernant la réalité des femmes afghanes.

Sur CBC Gem, maintenant, attachez votre ceinture fléchée, chers Québécois, car le multiculturalisme si cher aux fiers Canadiens anglais y règne en grand. Or, fait particulièrement intéressant et mentionné nulle part dans les médias, plusieurs séries québécoises sont disponibles gratuitement sur CBC, alors qu’elles sont accessibles sur Radio-Canada avec abonnement seulement à l’Extra de tou.tv. « What ? » 

Pour illustrer, la série québécoise Après (tourné en français avec la toujours talentueuse Karine Vanasse) est disponible en français sur CBC, et ce gratuitement, alors que sur tou.tv vous devez payer un « extra » pour être abonnée à leur plateforme Extra. Quoi ? Un non-sens radio-canadien. Welcome to Canada. Évidemment, CBC avise les téléspectateurs anglophones au préalable, avant de visionner After : « Content has English subtitles. Content in French. » 

Vous y trouverez aussi diverses séries tournées ici même à Montréal, en anglais, avec des acteurs bilingues d’ici, comme l’excellente série Plan B, ingénieuse traduction, vous l’aurez compris, de Plan B en français. Les trois séries de Plan B in English sont excellentes. Et plusieurs scènes qui se passent supposément à « Toronto » ont été tournées à Montréal. 

Mon cœur palpite pour Cœurs noirs 

Mais la meilleure série accessible gratuitement, et dont personne ne parle nulle part, est sans aucune doute l’excellente série française Cœurs noirs, disponible sur le site de Télé-Québec (et sur Prime Vidéo, avec un abonnement). 

L’histoire se déroule en Irak, en 2016, « aux abords de Mossoul, toujours aux mains de Daech ». On suit alors un commando des forces spéciales françaises « chargé de capturer les combattants français de l’État islamique ». C’est palpitant, carrément. 

ET la deuxième saison est elle aussi disponible depuis quelques mois, et ce, gratuitement et sans aucune publicité. Car, fait étrange et particulier, ils ont omis d’intégrer les pauses publicitaires et la traduction française des quelques scènes qui se déroulent en arabe. Mais bon, ne leur dites pas tout de suite car ça se regarde comme un charme, sans aucune interruption ni pub de char nulle part. Et comme on sait pertinemment depuis le début qui sont les « gentils » et qui sont les « méchants », on comprend très bien ce qui se passe dans cette histoire de Français à la guerre contre les djihadistes.

Certaines scènes militaires sont drôlement bien chorégraphiées, voire élégantes, et une scène en particulier relève invraisemblablement de… la nage synchronisée. Cette « mise à l’eau » est de toute beauté. Bravo les gars. Dans la deuxième saison, il y a même un chien, Tyson, à leurs côtés. Ces mecs sont pleinement humains et remplis d’humanité.

« Traumavertissement », cependant, pour les cœurs sensibles, féministes et laïques : il y a beaucoup de femmes portant un voile intégral comme le niqab. C’est très choquant à voir pour les vraies féministes occidentales… au cas où vous auriez besoin de vous préparer un « espace sécuritaire » au préalable ou juste un gros sac de chips pour gérer votre stress.

En revanche, même si l’histoire de Cœurs noirs se déroule au sein d’un commando typiquement et majoritairement masculin (« Allez, les gars ! »), les quelques rôles féminins dans ce groupe armé français sont non seulement substantiels mais essentiels, centraux à toute cette histoire franco-iraqienne. Plusieurs femmes ont des rôles de pouvoir – et ça fait du bien à voir et à entendre. Et faut-il aussi mentionner la meuf, Sab (brillante Nina Meurisse), tireuse d’élite (sniper) rigoureuse, courageuse et hallucinante à voir ? 

C’est ce qui arrive lorsque les scénarios, même les plus guerriers, sont co-écrits par un homme et une femme, comme c’est le cas pour Cœurs noirs. Ça fait de la maudite bonne télé, en français et gratuite en plus !


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