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Lâchez les œuvres d’art, chers militants !

Depuis quelques années, ces histoires n’ont cessé de défiler. Pour des raisons obscures, mais aussi par simple imitation – les êtres humains aiment imiter leurs compères, leurs congénères et certains colons –, des militants écologistes s’en prennent à des œuvres d’art dans différents musées du monde entier, les aspergeant de peinture, de sauce tomate, de farine ou d’autre substance raffinée ou colorée, pour ensuite se coller les mains quelque part sur une vitre ou un plexiglass à proximité. 

Le but ? Obtenir l’attention médiatique à leur cause environnementaliste, écologique ou autre. Soit. On comprend l’urgence. Maintenant, pourriez-vous s’il vous plaît vous calmer le pompon, chers militants ? 

La question se pose certainement : pourquoi s’en prendre à des œuvres d’art, bordel ? Que viennent faire Monet, Van Gogh, Degas, Klimt, Vermeer ou encore de Vinci dans toute cette affaire de GES et de réchauffement planétaire ? 

Qu’ont-ils fait de mal, eux, « contre » le climat, l’agriculture ou la planète entière ? Autrement dit, en quoi ces actes de vandalisme dans des musées servent-ils votre cause, diantre ? Vous trouvez cela conséquent avec votre discours écologiste, asperger des toiles de peinture ou de sauce tomate ? Sincèrement, faudrait nous expliquer. 

Militer, certes, on comprend. Militer pour la cause environnementale ? Tout à fait. Mais si, au moins, chers militants écologistes, vous vous en preniez à des compagnies pétrolières ou à des multinationales foutrement polluantes, on comprendrait l’angle, la logique ou même la démarche sociopolitique. 

Mais là, des toiles et des œuvres d’art, vraiment ? Rien à voir. C’est du grand n’importe quoi. Faut arrêter tout ça. Maintenant.

Non seulement vous nuisez à votre cause mais à toutes les autres ! Vous nuisez aux militants et au militantisme en général. Définissez les contours de votre rébellion et dénichez de meilleures cibles pour vos actes de désobéissance civile, voire de vandalisme. 

Qu’ils soient morts ou vivants, foutez la paix aux artistes et aux œuvres d’art, bon sang !

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Image : Capture d'écran - Des militants écologistes aspergent de soupe "La Joconde", Le Devoir, 28 janvier 2024.

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