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Observations pandémiques


En temps normal, à Montréal, lorsqu’un gars monte dans le métro en portant une cagoule ou un masque, on débarque. On sait d’emblée qu’il y aura de la marde. Il s’apprête à faire le smatte, quelque chose d’illégal, à foutre le bordel, bref, c’est sûr qu’il y aura de la casse. En temps de pandémie, chers amis, c’est le contraire. C’est celui qui ne porte pas de « couvre-visage » qui fait que… on dégage ! Surtout s’il tient une cannette de bière entre les mains… « Bon ben, bye là ! » Changement de wagon…

On attend le métro à Berri. La dame à côté de moi porte un masque « fait maison ». Non, non, pas en tissu, en tricot. Oui, oui, vous avez bien lu, un masque tricoté pas du tout serré mais avec de la belle laine « arc-en-ciel ». Tabar…! « Euh… des grosses mailles, madame, vous ne pensez tout de même pas que ça fonctionne, ça là, là, hein ? Que ça bloque les gouttelettes et les aérosols !? » 

Une dame à l’arrêt d’autobus me parle de la station Berri-de-Montigny… Elle n’avait pas pris de transport en commun depuis le changement de nom en 1988. Mais comme elle ne peut plus conduire… « Pas grave madame, vous allez vous retrouver. Les stations ont peut-être changé de nom mais pas d’endroit. » 

Un homme monte dans le métro et, en quelques secondes à peine, l’habitacle empeste l’eau de cologne quétaine, intense et fort nauséabond. Imaginez si on ne portait pas de masque. 

Un couple dans le bus se bécotte allègrement, en riant, portant chacun un masque. C’est très tendance cette année : le baiser masqué. 

Un homme dans le bus porte un masque de marque prisée, Hugo Boss ou quelque chose du genre, alors que la majorité des usagers portent celui offert gratuitement par la STM (et, dans certains cas, reçu par la poste – « merci »). « Bravo champion, mais t’es quand même dans le bus avec nous autres, mon homme », ai-je songé. 

Une femme dans le métro porte des gants bleus chirurgicaux. Elle touche au poteau, à la porte, au siège, encore au poteau, et ensuite… se gratte la face. Pas mal sûre qu’elle se sent protégée et à l’épreuve de tout avec ses super gants chirurgicaux. 

L’autre lui, juste en face de moi, porte également un masque et des gants chirurgicaux. Il pitonne sur son téléphone pour ensuite se le mettre dans la face… « Euh… Ah pis laissez faire ! » 

La dame dans le métro met sa main devant sa bouche juste avant de tousser alors qu’elle porte un masque. C’est bon signe, on n’a pas encore perdu nos bons réflexes d’avant. 

Si vous aimez vivre dangereusement, essayez de vous moucher dans les transports collectifs… Y’a pas à dire, les gens sont à cran.

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