« Ici la colère est primordiale, car c’est elle qui met en mouvement; la désobéissance qu’elle engendre s’avère salvatrice. » – Écrire après #MoiAussi, Marie Hélène Poitras, Le Devoir, 8 fév. 2020.
« For once he won’t be sitting comfortably. For once he will know what it’s like to have power wrapped around his neck. Today is not a referendum on #MeToo. This is taking out the trash. » – Rose McGowen, sur son compte Twitter, le 24 fév. 2020, après le verdict de culpabilité du monstrueux prédateur Harvey Weinstein.
« La honte ! » – Adèle Haenel quittant d’un pied ferme la cérémonie des César. (Quelle sortie, chères amies ! Quel courage, cette femme ! Et que dire de cette posture… Voir la caricature de Terreur Graphique, dans Libération, 29 fév. 2020)
Blanche Gardin avait pourtant bien expliqué le ridicule de la situation : « Aux Molières, Blanche Gardin tacle les défenseurs de Roman Polanski » (Visionnez ces 46 secondes de pure, et à la fois hilarante, vérité.)
Évidemment, LE texte au grand complet de l’écrivaine française Virginie Despentes, « ZHE text » à lire et à relire : « Désormais on se lève et on se barre » (Libération, 1er mars 2020) : « Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. »
Soulignons également une phrase ou deux qui s’appliquent à beaucoup, beaucoup trop de milieux de travail, compagnies, institutions publiques, départements universitaires, et j’en passe : « C’est toujours la loi du silence qui prévaut. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés. » (Le cadenas psycho-socio-économique)
Pendant ce temps, en Russie : « Ils te disent : “On a de vrais crimes sur lesquels on doit enquêter, pas des chicanes de famille”. Ils ont l’habitude que les femmes abandonnent leurs plaintes sous la pression de la famille et de la société. » – Guzelle, victime de violence conjugale. (Lire le texte de Tamara Alteresco, Violences dans les foyers russes : lorsque l’État tolère l’horreur.)
« Dans toutes les religions, dans quantité de pays, la manière dont on traite les femmes est terrible. » – Céline Galipeau, journaliste et première femme chef d’antenne à Radio-Canada. Céline Galipeau: prise de conscience, Marc Cassivi, La Presse, 3 mars 2020. (« Jésus vous aime »)
À nouveau, sur l’importance de la colère des femmes : « Quand j’ai eu l’idée, j’étais en colère. En colère contre moi-même, précise Mélanie Vincelette. Ça fait vingt ans que je travaille en édition et je me suis rendu compte que, dans ma bibliothèque personnelle, j’avais seulement 10 % de livres écrits par des femmes. Je me suis demandé : est-ce de ma faute ? » Douze mois de mots de femmes, Natalia Wysocka, Le Devoir, 2 mars 2020.
« Vous pensez que tout est réglé au Québec ? Vous devriez entendre les femmes que je reçois dans mon cabinet. Le nombre de femmes qui se font frapper et violenter par leur conjoint ! C’est ahurissant ! J’écoute beaucoup de femmes, moi… » – une médecin de famille québécoise avec qui je discutais la semaine dernière.
Le mot de l’année en 2017, selon un dictionnaire américain, était « féminisme ». En 2019, selon le Petit Robert, c’est « féminicide » … Est-ce signe de progrès ou pas ?
Mots de femmes ou maux de femmes ?
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« Vint un temps où le risque de rester à l’étroit dans un bourgeon était plus douloureux que le risque d’éclore » – Anaïs Nin (1903-1977)