Jeudi dernier, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé un congé temporaire de TPS sur plusieurs produits et des chèques de 250$ prévus au printemps prochain. « Les Canadiens en arrachent », nous dit-on, en raison de l’inflation.
Dans un décor digne d’une infopub quétaine vantant les mérites d’un autre gadget de cuisine parfaitement inutile, le premier ministre canadien, flanqué de la ministre des Finances Chrystia Freeland (qui opine toujours du chef), tenaient à distribuer des « cadeaux » à même la carte de crédit des contribuables canadiens. Car nous ne sommes pas dupes - enfin, pas complètement. C’est nous, les contribuables, qui payons pour ces très coûteuses mesures électoralistes de M. Trudeau. Un « cadeau » empoisonné.
Ainsi donc, chers concitoyens, que vous le vouliez ou non, « les Canadiens auront droit à un congé temporaire de TPS sur l’épicerie, les repas au restaurant, la bière, le vin et plusieurs autres articles pendant deux mois, à partir du 14 décembre. » Est-ce que ce sont là des mesures ciblées ? Aucunement.
Car nous autres, les pauvres et les moins nantis de la société, nous n’allons plus au restaurant depuis fort longtemps. Trop cher ! Manger au restaurant est un luxe, surtout si vous devez aller à la banque d’aide alimentaire pour finir le mois.
Des livraisons de repas à la maison maintenant ? Êtes-vous tombés sur la tête ! Vous avez faim ? Besoin d’une petite collation ? Sortez le pain et le beurre de peanut, viarge. Pas la carte de crédit ! Vous vivez dans une autre réalité.
Car pour ceux qui en arrachent vraiment, il y a des années que les postes « vin », « resto », « livraisons à la maison », « vêtements neufs » et « produits de luxe » ont disparu de notre maigre budget. Tout le monde n’a pas les moyens de boire de la bière, du vin et autre alcool lorsque le budget est déjà dans le rouge.
Or, le gouvernement canadien ne veut pas « aider » les citoyens qui en ont réellement besoin, mais bien faire plaisir au plus grand nombre de Canadiens afin de sortir le parti libéral de l’impasse et du pétrin. Ces mesures théâtrales (chères à Justin) sont, une fois de plus, des tactiques électoralistes du gouvernement libéral trudeauiste afin de plaire aux mieux nantis, aux gens qui sont déjà très confortables et, évidemment, à la fameuse « classe moyenne ». Et si ce n’était que cela.
Mais attendez, ce n’est pas tout ! Pour ajouter à l’insulte, des chèques de 250$ libres d’impôt, généreusement offerts par le gouvernement fédéral (lire à même nos poches et nos impôts) seront envoyés « à tous les Canadiens ayant gagné un revenu annuel net inférieur à 150 000$ en 2023 ». C’est du beau.
En quoi des chèques totalisant 500$ changeront-il la vie d’un couple touchant chacun un revenu net de 145 000$, par exemple, au printemps 2025 ? Est-ce que ce montant changera quelque chose à leur niveau de vie ? Ou plutôt à leur prochain voyage dans le Sud ? Pfft !
En quoi ces mesures aucunement ciblées vont-elles aider les personnes moins nanties de la société, les pauvres, les personnes sans-abri, les indigents, les gens dans la rue et tous ceux qui survivent sous le seuil de la pauvreté et qui, eux, en arrachent réellement ?
En quoi 250$ va-t-il nous aider à trouver un logement salubre et abordable, à Montréal, comme ailleurs dans le beau Canada ?
Comment cette soi-disant aide nous permettra-t-elle de faire face à la pénurie de logements, aux hausses exorbitantes du coût des loyers et aux abus de pouvoir de nombreux propriétaires qui profitent du contexte actuel dans cette brutale loi du marché de l’offre et de la demande ?
L’homme de 6 milliards de dollars (qu’on n’a pas)
Au total, ces annonces électoralistes fédéralistes trudeauistes vont coûter à l’ensemble des contribuables canadiens plus de 6,3 milliards de dollars canadiens que nous n’avons tout simplement pas dans notre compte de banque. Nous sommes déjà endettés.
Demandez aux pauvres, aux indigents et aux moins nantis de notre société s’il nous est possible de gérer notre budget de la sorte. Poser la question, c’est y répondre. Pas besoin d’être comptable ni économiste pour savoir que l’endettement, qu’il soit personnel ou collectif, n’est ni viable ni une « mesure » économique efficace.
Mais pour se sortir de l’impasse politique qui paralyse la Chambre des communes depuis des semaines, le premier ministre du pays d’à côté, Justin Trudeau, est prêt à nous mettre encore plus dans le rouge. Il est temps d’en sortir.