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Affaires de femmes et autres guerrières

L’avez-vous vu passer ? La grande dame de la danse Ludmilla Chiriaeff a récemment été désignée l’une des « personnages historiques du Québec » aux côtés de deux autres femmes. (Oui, Je me souviens… de Ludmilla Chiriaeff, sur ce blogue, 22 sept. 2017. Je dis ça comme ça.) 

Sur la propagande multiculturaliste et antiféministe pancanadienne intitulée « L’inspiration au féminin », lire la chronique de Jean-François Lisée La pub antiféministe du 8 mars (Le Devoir, 16 mars 2022).

Catherine Dorion quitte l’Assemblée nationale. Comment dire… (criquet, criquet). Laissons plutôt la parole au journaliste Antoine Robitaille : « La manière dont Catherine Dorion a fait de la politique "institutionnelle" – comme elle le dit avec dégoût – avait quelque chose de juvénile. Plusieurs ont cru y voir une "enfant terrible", alors qu’elle ne fut peut-être, surtout, qu’une sorte d’enfant-roi en mal d’attention. » 

Parmi ces « 8 moments marquants de Catherine Dorion à l’Assemblée nationale », nommez-en un qui a réellement contribué à améliorer la vie ou le sort économique des pauvres, des femmes, des laissés-pour-compte, des citoyens en général, tant dans sa circonscription que dans la société québécoise. Il a surtout été question de son habillement ; du théâtre, du show pour obtenir de l’attention de « sa gang ». Juvénile, puéril, et autres enfantillages d’adolescente égocentrique. 

Déficit de places en garderies – Ma place au travail viendra au Salon bleu tous les jeudis. Merveilleux, mesdames. Faites-vous entendre. Allez brasser la cage à M. Legault ! Le « Mère Teresa » de M. Legault et les femmes (La Presse, 22 mars 2022).

Il y a des femmes invisibles et il existe (encore et toujours) « Le travail invisible » (Le Devoir, 5 avril 2022). Faut sans cesse mettre la lumière sur cette réalité. C’est toujours à recommencer. 

Depuis le début de cette horrible guerre en Ukraine, on a découvert beaucoup de femmes courageuses, fort nombreuses. Soulignons entre autres Yelena Osipova, artiste et activiste de 77 ans qui a manifesté en Russie avec une pancarte disant « What sort of government is scared of a little old lady holding placards? », la journaliste russe Marina Ovsiannikova, elle aussi avec sa pancarte, à la télé (et on s'inquiète sérieusement pour sa sécurité), ainsi que la députée ukrainienne Kira Rudik – il faut l’entendre débattre avec aplomb dans The Tyrant: Will Vladimir Putin spark another world war? | Under Investigation (60 Minutes Australia, 16 mars 2022). 

Finalement, question de rire un bon coup, malgré tout, malgré toutes les atrocités de la guerre, la crise climatique, la 6è vague, l'interminable port du masque, la crise du logement, alouette : À toutes celles et ceux qui n’ont pas encore compris que cette façon de parler et d’interviewer les femmes est ridicule, visionnez cette vidéo « Et si l’on posait les mêmes questions aux femmes et aux hommes ? ». C’est très français (« morning routine »), mais également hilarant. 

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Photo : Sylvie Marchand, art de rue éphémère de l'artiste Miss Me, rue Ste-Catherine Est/angle Ste-Elisabeth, Montréal, 2018.

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Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en

Pour en finir avec Cendrillon

Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit