Au printemps dernier – merci à la pandémie –, Radio-Canada avait débrouillé sa chaîne d’information continue, RDI. Mais depuis le 30 juin dernier, c’est fini, RDI pour tous. Il faut maintenant s’abonner.
Fuck les pauvres !, et l’accès à l’information gratuite, enfin presque.
Or, que voulez-vous qu’il arrive de plus, pour débrouiller une chaîne d’information d’État accessible à tous ? On est en pleine pandémie ! … La deuxième vague s’en vient sûrement – peut-être même un tsunami, mais bon, il est difficile de voir la vie en rose ces temps-ci, ni une quelconque couleur de l’arc-en-ciel, d’ailleurs.
En plus de cette crise sanitaire sans précédent, du moins de notre vivant, n’oublions pas la crise climatique qui se poursuit. Car, de ce côté, il n’y a toujours rien de réglé. Ou ai-je manqué quelque chose ?
Et c’est sans parler de la crise économique… Quoi ? Il n’y a pas de crise économique, vous dites ? Attendez quelques mois encore, ça va péter de tous bords tous côtés. Non seulement nos gouvernements dépensent des trillions de dollars ici et là pour « faire rouler l’économie », mais plusieurs travailleurs et commerçants, au centre-ville de Montréal comme ailleurs, en arrachent sérieusement et savent pertinemment qu’ils ne pourront pas tenir ainsi jusqu’à Noël.
Alors je demande sérieusement, à notre société d’État, quelle crise de plus faudrait-il pour avoir accès à de l’information crédible, pertinente et vérifiée ? De quessé qui devrait arriver de plus pour offrir cette information, dont nous avons tous besoin, aux moins nantis de la société ?
Vous croyez que les pauvres et les indigents sont tous branchés et câblés ? Eh bien, détrompez-vous. Certains d’entre nous, pauvres miséreux qui survivons sous le seuil de la pauvreté au Québec – c’est-à-dire moins que la fameuse PCU alors que nous travaillons – n’avons ni câble, ni télé, ni tablette, ni abonnement, ni téléphone intelligent, encore moins une connexion Internet en tout temps sur notre minable cellulaire.
Et saviez-vous que les services des bibliothèques publiques demeurent très réduits depuis le début de cette pandémie ? L’accès aux journaux est impossible en ce moment, et celui à des postes Internet se limite à 30 minutes. Et oubliez les cafés, dans bien des cas, c’est juste pour emporter…
Alors on fait quoi maintenant ? On s’informe où au juste ? Sur les réseaux sociaux ? Êtes-vous malades !
Et RDI, n’est-ce pas un des nombreux fruits de notre société d’État servant précisément à « mieux [n]ous informer » ?
Car pour plusieurs d’entre nous, les émissions de télé accessibles sur la chaîne de Radio-Canada avec des vedettes et des animateurs insignifiants, on n’en a rien à cirer, vous voyez. On veut de l’information, nous autres. On désire se renseigner. Ne manque que la vraie accessibilité, pour toutes et tous, même les pauvres.
Et je crois même qu’il s’agit là de votre mandat et responsabilité, « quoi qu’il arrive ».