Si vous étiez sur une plage cette semaine, ou encore dans le coma, ou bien tout simplement dans une retraite de yoga complètement déconnectée de la société – bande de chanceuses ! –, peut-être avez-vous manqué le dernier dérapage de la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Gabrielle Bouchard.
Loin d’être une liste exhaustive, voici pour vous quelques exemples d’articles et de chroniques parus ces derniers jours à ce sujet : La FFQ prend ses distances de sa présidente / Que se passe-t-il à la Fédération des femmes? / Une Fédération des femmes 3.0 / Le ton et la manière, et j’en passe, sans oublier quelques caricatures...
Marie-Andrée Chouinard, dans son éditorial d'aujourd'hui dans Le Devoir, Des œufs et des roses, pose elle aussi la question que tout le monde se demande depuis des mois : « À partir de quand la FFQ est-elle passée d’organisation porteuse d’un consensus à un groupuscule délesté de ses membres ? »
À partir de quand, en effet, la débâcle a-t-elle débuté ? À quel moment précis la FFQ est-elle tombée entre les mains d’une poignée d’extrémistes mettant de l’avant leurs propres intérêts, des causes individuelles qui leur tiennent à cœur et à corps au lieu des enjeux qui concernent ou préoccupent la majorité des Québécoises ?
Ce ne sont pourtant pas les sujets qui manquent (la violence faite aux femmes, les féminicides, la parité, la pauvreté, l'équité salariale, name it) mais l'angle que retient ou qu'emprunte généralement leur présidente dévoile à la fois son manque de connaissances, son incapacité à rallier les gens derrière des causes féministes communes tout comme son immaturité à diriger une telle fédération, gazouillant misérablement tout ce qui lui passe par la tête.
Non seulement Thérèse Casgrain doit se retourner dans sa tombe, mais pour plusieurs d’entre nous, féministes, c’est la honte. Oui, la honte de constater qu’une importante organisation, un pilier du mouvement féministe au Québec, qui a su militer pour les droits des femmes et se construire une véritable crédibilité au fil des ans, a pu être minée de la sorte en si peu de temps, de l’intérieur qui plus est, et ce par une simple poignée d’individus.
L’autre question qui nous vient ensuite à l’esprit : Jusqu’à quand allons-nous tolérer ce manège, endurer cette débandade et observer ce déraillement ? Car la patience doit elle aussi avoir des limites. Oui madame.
Les choix qui s’imposent apparaissent pourtant fort simples : soit le conseil d’administration de la FFQ vire leur présidente, soit le gouvernement coupe les vivres de l'organisation, le financement de la FFQ.
Et bientôt, très bientôt, il faudra bien que quelqu’un-e, quelque part, mette ses culottes, se tienne enfin deboutte et tranche la question pour le bien de toutes et surtout, pour la survie de la fédération. Est-ce que ce sera le C.A. ou notre bon gouvernement qui finance ce groupuscule ?