Passer au contenu principal

Résolution (non-négociable) pour la télévision


C’est le temps des résolutions, et j’en ai une cruciale à proposer aux médias en général, mais principalement aux artisan-e-s de la télévision - surtout après ce Bye bye conçu entièrement par un immense Boys Club (vous devriez avoir honte, messieurs) : On veut des femmes à la télévision en 2019 !

C’est simple, non ?

Des femmes en charge, des femmes qui conçoivent, pilotent, animent des émissions, des femmes qui déménagent, qui brassent la cage et la barraque.

On veut des émissions conçues, écrites, réalisées, animées, name it, par des femmes, avec une, deux, trois animatrices et leurs complices. Des émissions qui traitent d’art, de culture, de politique, d’économie, de tout ce qui passe dans l’actualité, quoi, et ce, dans une perspective féminine, voire féministe.

Car il y en a mauditement marre de tous ces hommes (blancs, évidemment) qui parlent sans cesse, inlassablement, trop même, à la télévision.

Vous n’êtes pas tannées, vous autres ? Sincèrement ?

Faut-il encore les énumérer, ces émissions de télé et de radio pilotées par des hommes (un, deux, ou même quatorze) ? Tout le monde en parle, Deux hommes en or, Les francs-tireurs, Infoman – qui se transforme en piètre marionnette pour politiciens le 31 décembre -, Laflaque, La soirée est (encore) jeune, et les autres, sans oublier toutes ces émissions de sport, chargées de la « norme-testostérone ».

Y’en a marre aussi des maudites vedettes - du vedettariat tout court, soit dit en passant, mais il semble que ce soit encore dans l’air du temps -, de l’interminable autopromotion, des émissions creuses de frenchage, des wannabes, et de tous les autres en devenir.

Nous, les gens ordinaires, le peuple oui, on a d’autres priorités que la « célébrité », les émissions de vedettes à toutes les sauces imbuvables, et l’art factice de générer des clics, entre autres, amorcer un virage environnemental drastique au plus sacrant, et éventuellement, se donner un pays.

Alors, en attendant qu’on parle enfin des vraies affaires, je vous lance des titres, comme ça, question, peut-être, d’inspirer les artisan-e-s de la télé ou d’autres gros joueurs de l’industrie (Bonjour M. Lespérance), sait-on jamais…

Les grandes yeules (une gang de femmes qui s’obstine chaque semaine, c’est-à-dire qu'elles discutent, échangent et se prennent la tête sur différents sujets d’actualité à la télé)

La bande des bitchs (« ’Est malade, elle ! Ça ne passerait jamais à Radio-Canne. »)

La grande baveuse et ses emmerdeuses (une émission pilotée par Nathalie Petrowski bien entendu, qui, chaque semaine, accompagnée de ses précieuses complices, cassent toutes ensemble la barraque de l’actualité. Imaginez comment on serait nombreux à écouter ça !)

Deux femmes en ta… (au lieu de Deux femmes en or, ça existe déjà – c’est un film quétaine, non ? Et ça remplacerait enfin le titre immonde, Deux filles le matin, tsé, l’émission de fifilles, le matin en plus, même pas le soir)

Ou encore, La journée est (pas mal) avancée (même principe que l’émission des boys, mais ce sont des femmes à place qui jasent ensemble pour ne rien dire d’important du tout).

Somme toute, des émissions hautement féminines, parsemées d’informations pertinentes, de rubriques intéressantes, de capsules journalistiques, humoristiques, socio-politiques, économiques, etc., bref, l’actualité vue par des femmes, simonac ! Ce n’est pourtant pas compliqué, non ? Les hommes y seraient également invités – calmez-vous le pompon un instant, les garçons -, et ce, à 40%, là où commence la fameuse zone paritaire. Si c’est bon pour nous…

Pensez-y, donc. Car il serait grand temps d’arriver au 21ième siècle et de voir enfin des femmes, de toutes les couleurs, grandeurs, formats, etc. à la télévision, pas vrai ? On est bien en 2019 là, non ?

Alors enwoyez, déguédinez !

Messages les plus consultés de ce blogue

Les fausses belles femmes

Après les Femmes poupées, femmes robotisées , voilà maintenant de fausses belles femmes dans un factice concours de beauté. Totalement artificielles, ces femmes, vous comprenez, ces différentes images ayant été générées par l’intelligence artificielle (IA) - (lire  Miss AI - Un podium de beauté artificielle ). Pour faire simple, il s’agit en réalité d’une vraie compétition toute féminine de la plus belle fausse femme créée par des hommes. Vous me suivez ? Non, on n’arrête pas le progrès. Ce sont majoritairement des hommes qui se cachent derrière la fabrication de ces images de fausses femmes. Des créateurs masculins qui passent sûrement d’innombrables heures devant un écran d’ordinateur à créer la femme idéale (ou de leurs rêves, allez savoir), à partir, on s’en doute, de leurs désirs, fantasmes, idéaux et propres standards de beauté – la beauté étant dans les yeux de celui qui regarde évidemment. Une beauté exclusivement physique, rappelons-le.  Même le jury est artificiel – ...

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre...

Pour en finir avec Cendrillon

Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit ...

« Femme Vie Liberté » Montréal 2024 (photos)

Deux ans après la mort de Mahsa Amini, décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour le port « inapproprié » de son voile, le mouvement iranien « Femme Vie Liberté » se poursuit...  ----- Photos  : Sylvie Marchand, Montréal, 15 sept. 2024  À lire  :  Malgré la répression, de nombreuses Iraniennes ne portent pas de hijab ( La Presse , 14 sept. 2024)  Iran : deux ans après la mort de Mahsa Amini, la répression « a redoublé d’intensité » (Radio-Canada, 15 sept. 2024)

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle p...