À chaque fois, c’est pareil. À chaque manif, c’est la même chose. Les gens arrivent lentement, l’air inquiet, incrédule, un tantinet désorienté. « Cherchez-vous la manif, monsieur ? », demandais-je à l’homme au regard inquisiteur, en train de siroter un p’tit corsé dans les Jardins Gamelin. Consterné, il déclara tout de suite être « déçu du peu de gens présents ». « Ne vous inquiétez pas, monsieur. Dans quelques minutes, vous verrez, comme par magie, tout cela se mettra en branle. Ils sortiront de partout et de nulle part, et cette manif, soudainement, comme si de rien n’était, prendra forme. » « Hum... On verra si vous avez raison, mais permettez-moi d’en douter », répondit-il. « Bon, un autre défaitiste, crisse », pensais-je sans mot dire. Quand c’est rendu que même les gens qui participent à des manifs sont pessimistes, c’est que ça va mal à la shop de l’espoir et des grands changements à venir. En attendant la synergie, du momentu...
Parce que les Québécoises sont debout, mais à bout - chronique d'une femme à boutte