Un de mes voisins adore son char. Il aime en fait leurs deux voitures – le couple en possède chacun une – mais il affectionne plus particulièrement son véhicule à lui, une mini-fourgonnette Dodge Grand Caravan bourgogne et ringarde qu’il nettoie plusieurs fois par semaine, même l’hiver. Tel un rituel réglé au quart de tour, monsieur sort dehors, prépare son équipement, l’étale au sol. Muni d’une éponge, d’un sceau et d’un long boyau d’arrosoir, il lave soigneusement sa bagnole en l’arrosant abondamment. Il la frotte, la récure, la bizoune ici, l’astique là, passe l’aspirateur à l’intérieur, ouvre bien grandes toutes les portes, l’aère pendant des heures, tout cela en faisant retentir le son de son démarreur à distance plusieurs fois durant l’opération – Bip, bip ! Bip ! … Bip, bip, bip ! … Bip ! « O.k., c’est beau, on a compris. Tu laves ton gros char, mon homme ! », me dis-je à moi-même chaque fois qu’il lave sa maudite van. Oui, il m’énarve. Mais au-delà de...