Passer au contenu principal

Rumeurs de la rue d’Orléans (2)


 « Pis ? On vas-tu battre des records de participation aujourd’hui ? », demandais-je joyeusement à la dame, à la table de bénévoles, dimanche dernier, avant de me diriger vers l’isoloir. « Non madame ! », s’exclama-t-elle. « À peine 34,84 % des citoyens se sont rendus aux urnes à l’issue du scrutin dimanche » à Montréal. 

Denis « Gros Ego » Coderre affirmait haut et fort, avec toute l’arrogance qu’on lui connaît, que Montréal (qu’il aime tant) avait « besoin de changement ». Mais pas assez, apparemment, pour siéger dans l’opposition. Monsieur ne voulait-il pas, dans les faits, revenir à son poste de « gros boss des bécosses » de la métropole, et pas vraiment travailler pour « sa ville » ?

RDI avait enfin débrouillé sa chaîne d’information en continu pour les élections municipales ! – (La pauvreté télévisuelle) Oh wow, quelle excitation ! Quelle soirée enlevante ! Deux heures de pur plaisir. « Valérie! Valérie! Valérie! »  

Tous les Français que je connais à Montréal (dans Hochelag' aussi, c’est plein) s’entendent tous pour dire qu’il y a « trop de Français à Montréal ». « Ah ouin ?! Vous autres aussi vous trouvez ça… du coup ? »

Quel tollé tout de même provoqué par le PDG unilingue anglais d’Air Canada, Michael Rousseau. Quelques questions demeurent pourtant : Pourriez-vous svp, sir, nous parler de votre mère (francophone), ainsi que de votre épouse (francophone elle aussi) et de votre rapport aux femmes en général, Mister Rousseau ? I’m just curious. 

Quoi ? Oh wait! Michael Rousseau a commencé à apprendre le français. Finalement, « when the pressure is on », on finit toujours par trouver du temps dans son « very busy schedule », pas vrai ? Unilinguisme de Michael Rousseau: Chrystia Freeland écrit au C. A. d’Air Canada. Ça prenait une autre femme, anglophone de surcroît, avec du vrai pouvoir, celle-là, en position d’autorité, nulle autre que la vice-première ministre du Canada. Chrystia! Chrystia! Chrystia! 

Le mot qui coure, dans le quartier, depuis quelques semaines, est que la pandémie est terminée. Euh, non. 

Bon, certains ont enfin compris comment gérer le problème : « COVID-19: Singapour ne va plus payer les frais médicaux des non-vaccinés » – « "Les personnes qui ne sont pas vaccinées représentent une majorité conséquente de ceux qui ont besoin de soins intensifs, et contribuent de façon disproportionnée à la pression sur nos infrastructures sanitaires", a souligné le ministère de la Santé dans un communiqué lundi. Mais à [compter] du 8 décembre, les autorités vont commencer à facturer les patients atteints du Covid et qui ont refusé le vaccin. » (Bioéthique: qu’est-ce qu’on fait avec les résistants?

Dans le métro de Montréal, c’est maintenant la directrice de la santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin, qui fait le message de porter un masque « couvrant le nez et la bouche », même si on est pleinement vacciné. Est-ce que ce message s’avère plus efficace auprès des récalcitrants ? Pensez-vous qu’ils se disent : « Ah, là, c’est sérieux ! C’est la voix de la science et de la crédibilité qui nous dit de le porter » ? (Les antimasques sont parmi nous

Est-ce que la Dre Drouin est sur TikTok ? 

Le monde n’a pas tiré les leçons de la pandémie, selon un rapport. La conclusion : la pandémie a révélé un monde « inégal, divisé et irresponsable ». Bref, de retour à la même réalité… Bravo tout le monde. (Le retour à l’anormal

----- 
Photo : S. Marchand, « Pierres précieuses dissimulées dans Homa », art de rue, artiste inconnu, Hochelag, Montréal, 5 nov. 2021

28 
Mes pierres précieuses 
J’aime les couleurs et c’est précieux 
C’est précieux et quand je serai grande je voudrais avoir une collection. 
Survie : survivre dans les bois 
Action qui apporte de la joie : Faire du skateboard.

Messages les plus consultés de ce blogue

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre

Femmes consommables

Elles ne datent pas d’hier, ces maudites pubs à marde. Mais lorsque j’ai aperçu celle-ci, au début de l’été, cette gigantesque publicité de bières au métro McGill, j’ai pensé, comme une vraie hurluberlue habitant toujours la planète Utopie  : «  Pfft ! Ça ne passera jamais ! Dans l’temps de l’dire, ces affiches seront recouvertes de collants "pub sexiste" que les féministes apposent ici et là, au centre-ville de Montréal. Check ben ça… ! » Je suis repassée maintes fois devant depuis, jamais vu un seul collant, sapristi. Neuf femmes consommables, mesdames et messieurs – neuf ! un vrai harem –, bien fraîches évidemment, et de préférence « à prendre » sur le bord d’un lac quelque part pendant vos vacances : la Brise du lac , la Ci-boire , la Matante , la Désirée , la Chipie , la Valkyrie , la Joufflue , la Belle Mer – quelqu’un devrait définitivement aller consulter –, ou encore la Nuit blanche – j’imagine que, comme Brise du lac , elle aussi n’est que de passage… I

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en