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Messages

Affichage des messages du novembre, 2019

Un Vendredi fou

Ce n’était même pas une manif officielle, il y a quelques jours à peine. Selon certaines manifestantes, tout cela a commencé par la simple idée d’organiser une friperie, en ce Vendredi fou, journée bien connue pour sa surconsommation de biens, de bébelles et de vêtements. Mais les événements ont apparemment fait boule de neige et le mot a circulé via différentes organisations, cégeps, universités et Extinction Rebellion Québec (XR). La marche, qui rassemblait tout au plus quelque 200 participants, a donc débuté peu après 15h, partant de la Place des Festivals à Montréal, empruntant la rue Sainte-Catherine à l’envers du trafic habituel, sous le regard étonné, quelques rires, selfies  et insultes de nombreux passants/consommateurs. Or, coup de théâtre, d’autres activistes de l’organisation XR les attendaient au coin des rues Peel et Sainte-Catherine, dans un sit-in plutôt surprenant, s’étant collé une main, littéralement (avec de la «  Super Glue  » apparemment), aux vitrines d

Le problème avec la Grande Bibliothèque

Il a beaucoup été question, ces derniers temps, des différents problèmes que rencontre la Grande Bibliothèque, ou Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), située à Montréal : les punaises dans les fauteuils, le financement de l’établissement, l’abolition des expositions, l’achat de nouveaux livres, de cartes et de documents, etc. Or, un problème majeur avec cette superbe institution dont nous sommes très fiers que personne ne semble relever, encore moins corriger : l’absence de silence. Eh oui, le bruit y est effarant. Il fut un temps, au Québec, comme ailleurs dans le monde, durant lequel entrer dans une bibliothèque publique était aussi sacré que de mettre le pied dans une église. C’est fini, ce temps-là, chers amis. Fini, le silence et l’attitude révérencieuse envers les livres, le savoir, la lecture, la connaissance. La Grande Bibliothèque ressemble aujourd’hui, malheureusement, à une énorme foire de quartier, un immense café où tout le monde peut jaser, sociali

Christophe le philosophe

On va l’appeler Christophe, car il serait sans doute fâché de savoir que j’ai écrit à propos de lui en utilisant son vrai prénom. C’est l’homme le plus sauvage, marginal et en retrait, pour ne pas dire « déconnecté » de la société que je connais, et ce, en plein centre-ville de Montréal, pas dans un shack quelque part dans le bois. Pas de Facebook, pas de réseaux sociaux, pas d’ordi, pas même de téléphone. Il ne vote pas, ne lit pas les journaux, croit en toutes sortes de théories complotistes (mais passons) et sait à peu près ce qui se passe au Québec, comme ailleurs dans le monde, en discutant avec des gens qu’il rencontre ici et là. Son temps, lui, il le passe à lire : « Combien d’heures lis-tu par jour, "Christophe" ?, lui ai-je demandé au printemps dernier. - Ah mon doux, je dirais en moyenne 8 heures par jour. - Huit heures ! - Environ. Ça, c’est une bonne journée de lecture. Des fois, c’est plus, des fois, c’est moins. - C’est ça, ça te donne une moyenne… »

La culture narcissique

C’est devenu la nouvelle norme et, pour certains d’entre nous, un supplice au quotidien. Tous les jours, dans les espaces publics, la rue, le bus, le métro, partout quoi, des gens se regardent infatigablement la face dans leur glace-cellulaire-portable. Ils se contemplent attentivement, s’admirent grassement, sans gêne aucune. Complètement hypnotisés par leur visage, médusés, enivrés, saoulés d’eux-mêmes, ils aiment de surcroît ce qu’ils voient. Ils y croient. Elle est là, leur sublime image, presque palpable. Ils la regardent, la boivent encore et encore, insatiables qu’ils sont de leur propre reflet. S’ils pouvaient l’atteindre, le saisir, l’embrasser, ce serait alors l’extase narcissique absolue. Entre deux égoportraits, ils absorbent également un nombre époustouflant de publicités, tant sur leur « livre à faces » qu’autres cyberespaces navigables à portée de la main. Une dame, elle, regarde des pubs sur Candy Crush pour bénéficier de nouvelles armes de destruction massive con

En rafale… (16 nov 2019)

« Encore ! C’est quoi, c’est rendu une gazette hebdomadaire, son affaire, elle-là, là ? » On verra, on verra… *** Dernièrement, j’ai eu la chance de regarder un « canal de sports » à la télé, pendant une bonne trentaine de minutes… Maudit que ça parle, des gars, quand ça jase de hockey ensemble ! Et le plus sérieusement du monde en plus... #secouterparlerentreeux Les événements avec armes à feu demeurent stables . C’est toujours rassurant de lire une nouvelle comme ça, vous ne trouvez pas ? Le problème avec la STM, ce ne sont pas les arrêts de service, les bris techniques, les interruptions ou même les inondations, c’est que ce sont d’abord «  des idées qui nous transportent  » … Faudrait se montrer un peu plus pragmatique si on veut que ça avance, cette transition énergétique. À la une d’un quotidien distribué gratuitement à la porte du métro, il y a une belle annonce en haut de la page « Le Sexe C’est la Santé - Dysfonction érectile » de Revita Medical , « Leader mondial d

Mauvaise période

Il n’est pas question, ici, des Canadiens ou même d’un match de hockey – désolée mesdames et messieurs –, mais bien du commentaire du maire de Saint-Barnabé, M. Michel Lemay. En avez-vous entendu parler ? C’était dans Le Nouvelliste récemment. Monsieur le maire de Saint-Barnabé, lors d’une belle assemblée dans son comté, sans doute fâché par la tournure des évènements mettant en lumière ses propres « irrégularités », a parlé de « mauvaises décisions » de certaines personnes « qui n’étaient pas dans leur assiette, qui étaient dans leur période ce soir-là », faisant bien sûr allusion que certaines femmes devaient être menstruées lors du vote. Et vous savez ce que c’est, des femmes menstruées ? Sans doute toutes en même temps en plus ? Vous imaginez le désordre, le « chaos hystérique » qui devait régner dans la municipalité ! En plus du « climat toxique » déjà existant, apparemment. On en est encore là. Eh oui, ça existe encore. Qu’est-ce que vous croyez ? Que nous avons évolué et q

En rafale… (nov 2019)

Après Le #moiaussi de la danse , et s’inspirant du milieu du théâtre, vous ne croyez pas que celui de la danse devrait lui aussi tenir un Chantier féministe portant sur la place des femmes en danse ? - Parité au théâtre : des recommandations formulées . Je suis même prête à apporter ma drill , mon coffre à outils pis mon lunch… « Cette prétendue supériorité d’un sexe sur l’autre, longtemps admise comme pure évidence, a la vie dure. Le mouvement #MoiAussi n’a fait que révéler la pointe d’un iceberg de misogynie que plusieurs n’ont guère envie de voir immerger. Encore aujourd’hui, louées soient-elles pour leur sensibilité et bien rarement pour leur cerveau. » - Odile Tremblay, Ébranler les colonnes du temple  ( Le Devoir , 7 nov. 2019). (Pas de question, ça résume pas mal bien le cœur du sexisme qui persiste insidieusement, sournoisement. N'a qu'à regarder les chiffres.) Bon, c’est officiel, mesdames et messieurs, depuis le 1 er novembre dernier, c’est le temps des Fêtes. T

Ordre vs désordre (2)

En plus de l’ordre public, social, sociopolitique, etc., on retrouve également, dans l’histoire de la médecine, les concepts d’« ordre » et de « désordres » internes du corps humain, en particulier, vous l’aurez compris, celui de la femme. Ordre et désordres corporels  En Occident, la santé est essentiellement définie par l’absence de maladie. On utilise même l’expression le « silence des organes » pour désigner « l’absence de maladie, d’infirmité ». (1) Dit autrement, lorsque l’individu apparaît en bonne santé, tout semble « en ordre » dans le corps, les organes sont alors « tranquilles », « silencieux ». À l’inverse, la maladie, elle, est un signal que le corps s’agite, que les viscères, les humeurs ou encore les organes eux-mêmes s’excitent, « parlent » ou bien « se déplacent » dans le corps. C’est pour ainsi dire le désordre interne. Soulignons, à ce propos, que le mot disorder , en anglais, sert à désigner un trouble de la santé perturbant l’état stable (ou homéostasie) de