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Messages

Affichage des messages du avril, 2024

L’art de freiner la mobilité durable

Le 18 avril dernier, plus d’un millier de travailleurs du milieu culturel sont allés manifester bruyamment devant les bureaux du ministre responsable de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, à Montréal. Parmi les slogans scandés : « Pas de futur sans culture » et « Les artistes, c’est pas gratis ! »   Durant ce grand rassemblement réclamant une hausse des fonds accordés aux arts, la comédienne Sophie Cadieux a également pris la parole  : « Nous avons cette satanée habitude de bétonner au Québec. Des lieux, des agoras, des salles, des scènes, des expériences, mais quand vient le temps d’habiter ces lieux, mystérieusement on n’a plus les moyens… » Il est effectivement beaucoup plus facile (et payant) pour un politicien d’inaugurer un nouveau « centre des arts » quelque part au Québec, de couper un beau ruban, ou encore de prendre une jolie photo lors de la première pelletée de terre d’un projet, que d’annoncer des fonds qui serviront à animer lesdits lieux bétonnés, en l’oc

« Parlez-vous français ? »

Sans grande surprise, «  Le français perd du terrain dans les commerces à Montréal  » : « Des données rendues publiques lundi par l’Office québécois de la langue française (OQLF) démontrent que les clients de la métropole québécoise sont accueillis 71 % du temps en français uniquement, une baisse de 13 points de pourcentage en 13 ans. » Une baisse de 13 points, donc, un recul du français notable, en plus du « Bonjour/ Hi  » qui se répand tel un virus dommageable.  Mais selon l’Office québécois de la langue française, « [c]ela n’empêche cependant pas les clients d’être servis en français. » Ah non ? Êtes-vous sûrs et certains ? Vous êtes allés où, au juste, pour votre étude ?  « Toujours selon l’OQLF, seuls 2,6 % des commerçants visités sur l’île dans le cadre de l’étude n’ont pas pu s’exprimer dans la langue de Molière. Dans 7,3 % des cas, l’usage du français a été "provoqué", c’est-à-dire que l’observateur a dû demander d’être servi en français. Pour 90,1 % des usagers, c’es

La courageuse J.K. Rowling

La richissime auteure de la célèbre saga Harry Potter, J.K. Rowling, pourrait très bien choisir de se taire et de vivre tranquille dans sa big mansion de multimillionnaire, loin des critiques et des attaques gratuites en ligne. Mais cette femme a le courage de ses idées, est capable de les exprimer intelligemment et de dire tout haut ce que bien des gens pensent tout bas. On ne peut que saluer son courage. L'autre saga En juin 2020, J.K. Rowling a simplement souligné sur les réseaux sociaux qu’il existe bel et bien un mot pour désigner des « personnes qui ont des menstruations » ( people who menstruate ), soit des femmes. Les réactions n’ont pas manqué de fuser, incluant plusieurs illustres acteurs des films Harry Potter qui ont décrié son intervention, la jugeant « anti-trans ». (Lisez un résumé de cette saga ; Décryptage – J. K. Rowling, Daniel Radcliffe, Emma Watson… et le mouvement trans ) La célèbre écrivaine britannique savait pourtant, dès le départ, que toute cette affair

Ces jeunes femmes ultra voilées

Elles sont de plus en plus nombreuses sur l’île de Montréal. Un peu partout, dans la ville, elles se multiplient dans l’espace public. Elles sont clairement visibles à toutes celles et ceux qui lèvent les yeux de leur cellulaire. Et cette visibilité soudaine, est-elle intentionnelle ?  Ces jeunes femmes portent, non pas le hidjab, le voile islamique, mais bien l’abaya – soit un long vêtement traditionnel musulman couvrant tout le corps féminin. Couvertes de la tête au pied, ces jeunes femmes sont ultra voilées. Elles sont dans le métro ou se promènent au centre-ville de Montréal. Mais celles que l’on voit régulièrement fréquentent pour leur part un cégep à proximité. Elles ont quoi, 17, 18, 19 ans ?  En France, ils ont définitivement réglé ce problème. En août 2023, lors de la rentrée scolaire, la France avait annoncé l’interdiction du port de l’abaya et des vêtements religieux dans les écoles françaises . De fait, c’est l’ancien ministre français de l’Éducation nationale Gabriel Atta

«Rénovations de vedettes» et crise du logement

Dans l’une de ses récentes chroniques télé, le populaire chroniqueur Hugo Dumas écrivait qu’il allait « éviter » les nombreuses émissions de « rénovations de vedettes » proposées à la télévision ce printemps. Pour cause ? « Non merci à leurs problèmes mineurs de gens très à l’aise financièrement. Si j’étais de très mauvaise foi, je soulignerais le "mauvais timing" de ces émissions qui débarquent alors que le Québec vit une crise du logement sans précédent. Mais je n’irai pas là, quand même. »  Non ? Moi, oui. Suis-je pour autant de « très mauvaise foi » ? Mais non, Monsieur le chroniqueur. Juste très réaliste. Les deux pieds ancrés dans la dure réalité depuis de nombreuses années. Et cette pénible réalité, cette crise du logement sans précédent touche tout le Québec, pas juste Montréal. À preuve : «  Le Québec a besoin de 620 000 logements de plus d’ici 2030 pour retrouver un niveau d’abordabilité souhaitable. Pour y arriver, il faut doubler le rythme des mises en chantier,