Passer au contenu principal

La courageuse J.K. Rowling


La richissime auteure de la célèbre saga Harry Potter, J.K. Rowling, pourrait très bien choisir de se taire et de vivre tranquille dans sa big mansion de multimillionnaire, loin des critiques et des attaques gratuites en ligne. Mais cette femme a le courage de ses idées, est capable de les exprimer intelligemment et de dire tout haut ce que bien des gens pensent tout bas. On ne peut que saluer son courage.

L'autre saga

En juin 2020, J.K. Rowling a simplement souligné sur les réseaux sociaux qu’il existe bel et bien un mot pour désigner des « personnes qui ont des menstruations » (people who menstruate), soit des femmes. Les réactions n’ont pas manqué de fuser, incluant plusieurs illustres acteurs des films Harry Potter qui ont décrié son intervention, la jugeant « anti-trans ». (Lisez un résumé de cette saga ; Décryptage – J. K. Rowling, Daniel Radcliffe, Emma Watson… et le mouvement trans)

La célèbre écrivaine britannique savait pourtant, dès le départ, que toute cette affaire entourant son intervention pourrait vite virer à la controverse et devenir « très mauvais » (« this could be very bad ») pour elle et ses proches. Malgré cela, en dépit des mauvaises réactions, des dangers et des menaces que ses mots allaient susciter, Rowling s’est lancée dans la mêlée. On peut l’imaginer, la sécurité de sa famille est depuis menacée.

Est-ce être « anti-trans » que de nommer des faits biologiques ou encore le sexe biologique d’une personne ? Est-ce être transphobe que de rappeler une évidence de la science de la biologie qui différencie les hommes et les femmes dès leur conception ? 

Est-ce « anti-trans » d’affirmer que tout cela va beaucoup trop vite ? Que des décisions altérant des corps en développement sont prises très rapidement, sur le coin d’une table ou d’un bureau de médecin, et qu’il existe un réel danger de ne plus pouvoir revenir en arrière ? 

Qui, durant son adolescence, n’a pas eu une seule (très) mauvaise idée, concernant son identité ou son apparence physique ? 

L'Alberta

En janvier dernier, la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a annoncé que les chirurgies d’affirmation de genre pour les jeunes de 17 ans et moins seraient interdites ainsi que les thérapies hormonales pour les jeunes de 15 ans et moins. Le premier ministre du Canada Justin Trudeau s’est empressé de fustiger les politiques de Danielle Smith qualifiant ces nouvelles règles « les plus anti-LGBT de tout le pays ». Vraiment ? Pourtant, beaucoup de gens au Québec trouvent ces nouvelles politiques de la politicienne albertaine très raisonnables. Sommes-nous tous « anti-trans » pour autant ?

Demander le consentement parental pour les élèves de 15 ans et moins qui souhaitent changer de nom ou de pronom à l’école, ou encore informer les parents d’un changement de prénom pour les ados de 16 et 17 ans, vous trouvez cela exagéré, vous ? 

Interdire les inhibiteurs de puberté et l’hormonothérapie pour les enfants de 15 ans et moins (qui n’ont pas encore commencé ces traitements), vous ne trouvez pas cela raisonnable ? 

« Le gouvernement albertain interdira aussi la participation d’athlètes féminines trans à des compétitions féminines. » Ça semble logique, non ? Vous savez les avantages physiques, musculaires notamment, que procurent des années de testostérone dans le corps ? Pourquoi ne pas créer une ligue pour les athlètes trans, alors ? 

« Seul le temps dira si je me suis trompée », affirme J.K. Rowling qui continue cette lutte féministe malgré tout. Et d’ici là, nous ne pouvons que saluer son courage bien bas. Quelle femme, tout de même !

Messages les plus consultés de ce blogue

Les fausses belles femmes

Après les Femmes poupées, femmes robotisées , voilà maintenant de fausses belles femmes dans un factice concours de beauté. Totalement artificielles, ces femmes, vous comprenez, ces différentes images ayant été générées par l’intelligence artificielle (IA) - (lire  Miss AI - Un podium de beauté artificielle ). Pour faire simple, il s’agit en réalité d’une vraie compétition toute féminine de la plus belle fausse femme créée par des hommes. Vous me suivez ? Non, on n’arrête pas le progrès. Ce sont majoritairement des hommes qui se cachent derrière la fabrication de ces images de fausses femmes. Des créateurs masculins qui passent sûrement d’innombrables heures devant un écran d’ordinateur à créer la femme idéale (ou de leurs rêves, allez savoir), à partir, on s’en doute, de leurs désirs, fantasmes, idéaux et propres standards de beauté – la beauté étant dans les yeux de celui qui regarde évidemment. Une beauté exclusivement physique, rappelons-le.  Même le jury est artificiel – à l’excep

Pour en finir avec Cendrillon

Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre

« Femme Vie Liberté » Montréal 2024 (photos)

Deux ans après la mort de Mahsa Amini, décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour le port « inapproprié » de son voile, le mouvement iranien « Femme Vie Liberté » se poursuit...  ----- Photos  : Sylvie Marchand, Montréal, 15 sept. 2024  À lire  :  Malgré la répression, de nombreuses Iraniennes ne portent pas de hijab ( La Presse , 14 sept. 2024)  Iran : deux ans après la mort de Mahsa Amini, la répression « a redoublé d’intensité » (Radio-Canada, 15 sept. 2024)

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en