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Lean in ?


Lean in ?
Oui mais faites attention aux décolletés par exemple mesdames.

Lean in ? 
Oui je veux bien, mais as-tu vu le gros bureau entre les deux qui sépare la femme de l’homme ? Elle doit avoir l'air de sa secrétaire pour élever monsieur et son gros ego.

Lean in ?
On voudrait bien mais il y a un incorrigible Boys Club qui se tient dans la porte, fiers comme des paons, la queue brillant de ses belles couleurs flamboyantes, faisant tantôt la roue en se citant lui-même, courant tantôt dans tous les sens comme des poules pas de tête, lamentablement arrogants, condescendants et toujours sur la défensive quand vient le temps de parler aux femmes.

Lean in ? 
Euh… oui, mais surveillez les mains longues, le harcèlement et ces phallus qui sortent spontanément des pantalons apparemment. (Qui souffrent réellement de "l’envie du pénis" vous croyez ? Ça ressemble plutôt à « l’envie d'exhiber mon pénis à tout prix », alors que personne n’a rien demandé, messieurs.)

Lean in ? 
Oui, mais assurez-vous d’être blanche et d’avoir un nom commun qui n’évoque pas trop l’ethnicité car les femmes immigrantes et autochtones sont doublement discriminées en emploi.

Lean in ?
Vous voulez dire se mettre à genou ? Car la fellation semble souvent requise pour obtenir des rôles ou postes importants. En avez-vous entendu parler ?

Lean in ?
Et si on commençait par l'Assemblée nationale ? Qui refuse d'adopter clairement la parité. Deux des chefs, MM. Couillard et Legault, ne se sont même pas présentés pour voter. C'est du beau. Du beau discours encore une fois. (Voir aussi cet article de la Presse canadienne)

Lean in ? 
Certainement, mais savez-vous combien de femmes se font « remettre à leur place » lorsqu’elles tentent le coup. Qui plus est par des imbéciles, des incompétents, des arrogants, parfois les trois en même temps. Bonne chance.

Lean in ?... Give me a break. 

Et si on cessait de reprocher aux femmes de manquer de confiance, d’ambition, d’être peureuses, trop « insécures » et tout le tralala ? Et si on arrêtait de les culpabiliser sans cesse, de les ridiculiser, de les infantiliser en leur offrant d’insipides ateliers comme « Boostez votre confiance » dans un beau programme « L’effet a » - pour ambition (féminine évidemment) - avec entre autres Mme Isabelle Hudon qui a elle-même aidé à financer un Boys Club ou deux, sans jamais se poser la vraie question : qui bénéficie réellement de cet argent ? Qui en profite véritablement ? Des femmes ? … Non, Mme Hudon. Fallait faire vos devoirs et une petite recherche dans les coulisses sur l’instrumentalisation des femmes. Ou avez-vous vous-même été assujettie, utilisée ? Ça emmerde, pas vrai ? Pour une femme d'affaires, c'est assez lamentable cette blanche naïveté avec perles au cou... Mais qu’importe aujourd’hui puisque d'autres "féministes-entrepreneuriales" ont pris la relève, et votre beau « réseau de contacts » du pouvoir blanc et votre ambition (féminine toujours) ont été rentables, profitables, vous propulsant jusqu’au poste d’ambassadrice du Canada en France. Wow. Bravo. Mais je vous pose tout de même la question en passant Mme Hudon, même si vous n’avez jamais répondu à mes courriels : « qui serez-vous [vous] dans 100 jours » ?

Et si au lieu de s’en prendre constamment aux femmes, on revoyait la définition du pouvoir (blanc), ses termes, ses conditions et les moyens de s'y rendre ? Et si on dénonçait plutôt les magouilles des hommes en position de pouvoir qui en abusent constamment ? Et si on demandait plutôt aux hommes de se tasser un tantinet, de faire de la place, de partager l’espace et le gros bureau, en plus de doser ces comportements virils qui ont fini par incarner ce pouvoir et les moyens pour y parvenir ?

Lean in ? How about Back off ! ... Il me semble que ça ferait un maudit beau titre de livre ça, pas vrai ? « L'effet b » que ça s'appellerait. Mais c’est sans doute beaucoup moins payant pour les féministes entrepreneuriales (majoritairement blanches, les dents aussi - elles sourient tout le temps ces femmes, c'est-y pas beau de voir ça). Ça fait vendre des livres, des séminaires, des ateliers, du coaching, la dinde et le dindon de la farce, l’infantilisation des femmes.

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Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en

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Il existe de nombreuses versions de « Cendrillon, ou, la Petite Pantoufle de verre », comme Aschenputtel,  ou encore « Chatte des cendres »... passons. Mais celle connue en Amérique, voire dans tous les pays américanisés, et donc édulcorée à la Walt Disney, est inspirée du conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du 17 e  siècle. D'ores et déjà, ça commence mal. En 2015, les studios Walt Disney ont d'ailleurs repris leur grand succès du film d'animation de 1950, en présentant  Cinderella  en chair et en os, film fantastique (voire romantico-fantasmagorique) réalisé par Kenneth Branagh, avec l'excellente Cate Blanchett dans le rôle de la marâtre, Madame Trémaine ( "très" main , en anglais), généralement vêtue d'un vert incisif l'enveloppant d'une cruelle jalousie, Lily James, interprétant Ella (elle) dit Cendrillon (car Ella dort dans les cendres, d'où le mesquin surnom), Richard Madden, appelé Kit