Passer au contenu principal

«Ni Dios, ni patrón, ni marido»


Il existe peu de documents, malheureusement, sur l’incroyable féministe anarchiste Virginia Bolten (1876-1960). Le moindre écrit évoquant cette femme et son œuvre nous apparaît alors une fête, une véritable réjouissance. Notons au passage que le livre Ni dieu ni patron ni mari (dont il est question dans le journal Le Devoir, 29 jan. 2022) n’est toujours pas disponible à la Grande Bibliothèque, le trésor national des pauvres et des ouvrières... 

Nous devons donc, pour le moment, nous contenter d’une citation tirée de l’ouvrage : 

« Il faut, oh ! faux anarchistes que vous êtes, que vous compreniez que notre mission ne se réduit pas à élever vos enfants et à laver votre crasse et que nous aussi avons le droit de nous émanciper et d’être libres de toute forme de tutelle, qu’elle soit sociale, économique ou maritale. »

*** 

De manière très générale, je n’affectionne pas particulièrement la musique country, encore moins les longues barbes hirsutes. Pourtant, mon cœur fond littéralement pour l’artiste Chris Stapleton, en entrevue à 60 minutes. Un vrai artiste.  

*** 

Parlant (encore) d’artiste… Les artistes crèvent de faim, au Québec, et plusieurs sont sérieusement en détresse, mais pas mal tout le monde s’en fout (jusqu'au jour où l'on aura besoin d’eux et des techniciens pour la Fête nationale ou un gros show à la Place des Festivals). 

Or, artistes et artisans ne sont pas synonymes de « grosses vedettes riches et insignifiantes qui ne font que l’autopromotion de leur marque à la télévision ». Ce n’est pas du tout la même affaire. Que se soit en danse, en musique, au théâtre, à l'opéra, nommez-les, il faut pratiquer inlassablement son art, son métier, en y investissant beaucoup de temps, d’effort et d’énergie. On recommence : 

Hors des écrans, forte baisse des revenus des artistes (Catherine, Lalonde, Le Devoir, 13 jan. 2022) 

Visionnez Les artistes en difficulté financière à Zone économie (RDI, avec le beau Gérald) 

Je n’aurais pas voulu être un artiste (chronique de Chantal Guy, La Presse, 28 jan. 2022) 

Quand le rideau tombe à jamais (La Presse, 29 jan. 2022)

Les arts vivants doivent demeurer vivants. Mais où est la ministre de la Culture, bon sang ?


Messages les plus consultés de ce blogue

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre

Femmes consommables

Elles ne datent pas d’hier, ces maudites pubs à marde. Mais lorsque j’ai aperçu celle-ci, au début de l’été, cette gigantesque publicité de bières au métro McGill, j’ai pensé, comme une vraie hurluberlue habitant toujours la planète Utopie  : «  Pfft ! Ça ne passera jamais ! Dans l’temps de l’dire, ces affiches seront recouvertes de collants "pub sexiste" que les féministes apposent ici et là, au centre-ville de Montréal. Check ben ça… ! » Je suis repassée maintes fois devant depuis, jamais vu un seul collant, sapristi. Neuf femmes consommables, mesdames et messieurs – neuf ! un vrai harem –, bien fraîches évidemment, et de préférence « à prendre » sur le bord d’un lac quelque part pendant vos vacances : la Brise du lac , la Ci-boire , la Matante , la Désirée , la Chipie , la Valkyrie , la Joufflue , la Belle Mer – quelqu’un devrait définitivement aller consulter –, ou encore la Nuit blanche – j’imagine que, comme Brise du lac , elle aussi n’est que de passage… I

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en