Le milieu de la danse au Québec est un milieu toxique, chiche, administré à forte majorité par des hommes, des « gestionnaires » masculins complètement déconnectés de la réalité du XXIe siècle, sans grande vision ni véritable connexion avec les arts, encore moins avec la mémoire des femmes, pourtant majoritaires sur le terrain, ces femmes mêmes qui ont créé, œuvré, construit les compagnies de danse qu’ils dirigent.
En 2017, on écrivait « Je me souviens… de Ludmilla Chiriaeff », alors que la Maison de la danse à Montréal avait été nommée « Wilder », histoire de souligner le premier propriétaire des lieux... Toute une vision. Une belle gang de champions. Au revoir, la mémoire des femmes.
En 2022, Ludmilla Chiriaeff fut nommée personnage historique au Québec. Il n’est jamais trop tard.
Et aujourd’hui, en 2024, alors que les Grands Ballets canadiens de Montréal eux-mêmes devraient célébrer la fondatrice de leur compagnie, Ludmilla Chiriaeff, le directeur, Marc Lalonde, parle plutôt de son gros « budget », « considérable » pour le centenaire de « Madame ». (Lire Le centenaire oublié de Ludmilla Chiriaeff, Le Devoir, 22 fév. 2024)
Mais où est l’émotion, la fierté, le senti ? Où est la célébration de cette femme par tout le milieu de la danse qui a largement bénéficié de la vision et du travail de Madame ?
Honte aux Grands Ballets canadiens de Montréal. Encore.