Passer au contenu principal

Ce n'est pas mon genre


Après un automne enlevant pour le mouvement des femmes et la reconnaissance de nos réalités parfois tordues et hypersexualisées, voilà que la déception des derniers jours se mêle à l'espoir au féminin envisagé.

En effet, les membres de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) ont élu pour présidente une personne trans, et la vice-présidente, elle, (qui ne semble pas connaître l'Histoire) est pour sa part fièrement queer. Tant mieux pour vous autres, mesdames. S'assumer, c'est important.

Et voilà que le lendemain, on apprend que Québec solidaire (QS), le parti politique clairement féministe depuis sa création, a écarté de son discours « égalité entre les sexes » pour employer la formule « égalité et diversité des genres ». Ayoille.

Euh... vous excuserez, mesdames, le fait que je ne sois qu'une simple femme, née de sexe féminin, hétérosexuelle, blanche (grisâtre) qui plus est - sans doute rien de plus plate et de banal pour plusieurs par les temps qui courent -, mais je croyais sincèrement qu'il y avait déjà des groupes représentant les droits des trans et des queers, sous diverses appellations comme LGBTQ2+.

Je croyais également que le mouvement féministe était là pour défendre les droits des femmes, pas celui des genres.

Tomato, tomato? Pas vraiment.

S'il y a une chose essentielle qui distingue clairement les deux sexes, dans une perspective binaire, et entre lesquelles il existe effectivement un continuum de l'identité sexuelle, c'est bien la testostérone (on en reparlera un autre tantôt de cette fameuse neuro-hormone) dont on reconnaît scientifiquement les effets sur le comportement humain.

Et je continue de croire, aussi ordinaire cela puisse paraître, que la lutte des femmes doit être représentée par une femme qui a vécu ce qu'est le fait d'être de sexe féminin depuis sa naissance, avec 7 à 9 fois moins de testostérone dans le corps.

Ce n'est pas mon genre, mais là, FFQ et QS, vous venez complètement de me perdre.

Messages les plus consultés de ce blogue

Je me souviens... de Ludmilla Chiriaeff

(photo: Harry Palmer) La compagnie de danse classique, les Grands Ballets canadiens, a été fondée par une femme exceptionnelle qui a grandement contribué à la culture québécoise, Ludmilla Chiriaeff (1924-1996), surnommée Madame. Rien de moins. Femme, immigrante, visionnaire Née en 1924 de parents russes à Riga, en Lettonie indépendante, Ludmilla Otsup-Grony quitte l’Allemagne en 1946 pour s’installer en Suisse, où elle fonde Les Ballets du Théâtre des Arts à Genève et épouse l’artiste Alexis Chiriaeff. En janvier 1952, enceinte de huit mois, elle s’installe à Montréal avec son mari et leurs deux enfants – elle en aura deux autres dans sa nouvelle patrie. Mère, danseuse, chorégraphe, enseignante, femme de tête et d’action, les deux pieds fermement ancrés dans cette terre d’accueil qu’elle adopte sur-le-champ, Ludmilla Chiriaeff est particulièrement déterminée à mettre en mouvement sa vision et développer par là même la danse professionnelle au Québec : « Elle portait en

Mobilité vs mobilisation

On aime parler de mobilité depuis quelques années. Ce mot est sur toutes les lèvres. C’est le nouveau terme à la mode. Tout le monde désire être mobile, se mouvoir, se déplacer, dans son espace intime autant que possible, c’est-à-dire seul dans son char, ou encore dans sa bulle hermétique dans les transports collectifs, avec ses écouteurs sur la tête, sa tablette, son livre, son cell, des gadgets, alouette. On veut tous être mobile, être libre, parcourir le monde, voyager, se déplacer comme bon nous semble. On aime tellement l’idée de la mobilité depuis quelque temps, qu’on a même, à Montréal, la mairesse de la mobilité, Valérie Plante. On affectionne également les voitures, les annonces de chars, de gros camions Ford et les autres - vous savez, celles avec des voix masculines bien viriles en background - qui nous promettent de belles escapades hors de la ville, voire la liberté absolue, l’évasion somme toute, loin de nos prisons individuelles. Dans l’une de ces trop nombre

Pour en finir avec Cendrillon (2)

Pour clôturer leur saison 2022-2023 en grand, les Grands Ballets canadiens de Montréal nous proposent un autre classique insupportable, sexiste et passé date, un « ballet classique chatoyant », un « spectacle magique pour toute la famille », Cendrillon . Ben voyons donc.  Il existe maintes versions de ce conte très ancien, inspirant différents films, ballets, pantomimes et opéras. Plusieurs œuvres chorégraphiques ont vu le jour durant les périodes préromantique et romantique du XIXe siècle, il y a de cela plus de 200 ans. Et le ballet Cendrillon qui s’inscrivit au répertoire classique, sur la musique de Sergueï Prokofiev, est lui aussi basé sur le conte de Charles Perrault (1628-1703), tradition orale jetée sur papier à la fin du XVIIe siècle et repris par les frères Grimm au XIXe siècle. Déjà, ça part mal.  Bien connu du grand public, le récit met en scène une orpheline, petite « chatte des cendres » qui, grâce à ce mariage avec un prince charmant, parvient enfin à se sortir de la mi