Chaque fois que je la croisais quelque part, dans une manif, une marche ou un rassemblement quelconque, je scandais toujours son prénom « Manon ! Manon! Manon ! », un poing de militante bien haut dans les airs. C’est à cause d’elle – ou grâce à elle, allez savoir –, que je me suis politisée il y a de cela plus d’une décennie. Manon Massé était partout dans mon ancien quartier, omniprésente dans le misérable Centre-Sud de Montréal. Je la croisais tantôt dans la rue, tantôt dans le métro, en bicycle, ou encore au Comité social du Centre-Sud, un centre communautaire où l’on trouvait des services de toutes sortes comme de l’aide alimentaire pour les pauvres, les moins nantis, les poqués, les amochés, les dépressifs, les endeuillés par suicide et autres miséreux de ce quartier défavorisé. Pendant des années, cette femme se présentait à chaque élection «provinciale» sans succès, sans jamais remporter la victoire. Par la même occasion, ses pancartes électorales étaient ...
Parce que les Québécoises sont debout, mais à bout - chronique d'une femme à boutte