Il est toujours fascinant d’observer les absurdités, les aberrations et les inepties de notre société, comme de certains de nos militants. Et je ne parle pas ici des « Queers for Palestine », un non-sens en soi.
Au cours des deux dernières années, plusieurs militants n’hésitaient pas à sortir dans la rue, à manifester fièrement avec des pancartes écrites exclusivement en anglais entre les mains – « Think global, think international » – afin de réclamer la reconnaissance de l’État palestinien par le Canada, tout en brandissant un drapeau palestinien et en arborant des « melons d’eau » sur leur veste et leur sac, un symbole d’appui à la lutte palestinienne. Alors que plusieurs sont prêts à s’afficher publiquement pour une cause, à prendre la rue pour défendre d’autres nations – fort bien – qu’en est-il, pendant ce temps, de notre propre nation ?
Il semblerait que brandir un drapeau québécois et des affiches en français seraient beaucoup moins cool. Parler de nationalisme québécois, de protéger et de reconnaître la nation québécoise relèverait, elle, à l’inverse, du grand n’importe quoi, pire, du racisme. Lorsqu’il s’agit de notre propre culture, de la survie de notre nation québécoise, pas de marche ni de manif nationaliste, pas de drapeau ni de macarons de fleur de lys à l’horizon. À l’instar du Canada, ce magnifique et gigantesque pays à côté qui célèbre et accueille toutes les cultures du monde sauf la nôtre, nous semblons nous préoccuper beaucoup plus de la situation sociopolitique aux États-Unis et, étrangement, de la reconnaissance des autres nations.
On nous dit que le « nationalisme » ne serait plus à la mode depuis longtemps. On nous a aussi dit, pendant des décennies, qu’il fallait penser « global », « international ». Il ne serait ni à la mode ni pertinent d’être nationaliste. Selon certains, d’ailleurs, le mot à lui seul serait même synonyme de racisme, d’intolérance, de xénophobie, de la haine des autres. Vous ne trouvez pas cela étrange, vous autres ?
Or, on le sait, les modes viennent et disparaissent aussi vite qu’elles étaient apparues, pour ensuite refaire surface quelques décennies plus tard. Eh bien, nous y sommes. Un peu partout sur la planète, les nations et les peuples reprennent leurs droits et affichent fièrement leurs couleurs. Oui, c’est le retour des nations et du nationalisme.
Nationalisme 101
Nationalisme : « Doctrine, mouvement politique fondé sur la prise de conscience par une communauté de former une nation en raison des liens ethniques, sociaux, culturels qui unissent les membres de cette communauté et qui revendiquent le droit de former une nation autonome. »
D’abord, on note une « prise de conscience par une communauté de former une nation ». Oui. Ensuite, il y a ce désir de s’unir et de revendiquer ensemble « le droit de former une nation autonome. » Et comment ! Plus que jamais, chers Québécois, nous avons tout intérêt à agir maintenant afin de protéger notre identité, notre culture, notre langue, notre peuple québécois.
Nous sommes présentement au milieu d’un large courant migratoire, servant essentiellement à nous noyer, à nous assimiler. La grande noyade de notre peuple est bel et bien entamée. Il en est de même, d’ailleurs, avec l’anglicisation de notre nation, elle aussi sérieusement commencée. Venez faire un tour au centre-ville de Montréal pour l’entendre de près, la constater. Même à l’UQAM (université jadis de tous les combats nationalistes), plusieurs affiches sont strictement en anglais et plusieurs francophones se parlent entre eux… in English. « Think big, baby, think global, think international ! »
OUI, la nation québécoise est en péril. Il y a urgence dans la demeure afin de mettre fin à cette noyade de notre peuple et cette immigration de masse gérée par les forces fédérales et fédéralistes. Plusieurs nouveaux arrivants vous le diront : ils sont complètement indifférents à notre cause. Plusieurs n’en ont absolument rien à faire du français, de notre culture, de notre histoire. Et plusieurs immigrants vous le diront eux-mêmes d’emblée et très franchement si vous leur demandez : ils ont choisi le Canada.
Bon nombre d’entre eux rêvaient du Canada depuis longtemps. Ils souhaitent devenir Canadiens, prêter serment et allégeance au roi et vivre au Canada, en résidant ici sur le territoire québécois. Et ils ont raison. On est bien au Canada, pas vrai ? Et c’est ainsi qu’ils se définissent et qu’ils s’affichent – Canada First –, en portant fièrement une feuille d’érable rouge sur leur casquette, leur chandail et leur sac (juste à côté du macaron de pastèque).
OUI, chers amis, il est urgent d’agir et de faire du Québec un pays, avec nos propres frontières, notre culture et notre seule langue officielle, le français. OUI, il est plus que temps de reconnaître la nation québécoise, d’être enfin « maîtres chez nous », véritablement, en se donnant un vrai pays. Le temps presse, chers compatriotes. La survie de notre peuple en dépend. Et à moins d’un an des prochaines élections au Québec, il est temps de s’organiser, de se mobiliser, d’être vus, d’être présents partout.
Êtes-vous nationalistes, chers Québécois ? Eh bien, affichez-vous ! Sortez votre drapeau, vos couleurs nationalistes et votre fleur de lys, car ça risque d’arriver très vite.
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Photo : Sylvie Marchand, autocollant OUI sur support à vélo, Montréal, oct. 2025.
