C’est l’histoire d’un peuple qui s’excuse sans cesse d’exister. Incapable de se tenir deboutte et de se faire respecter, le peuple mou perd chaque jour du terrain dans son presque pays, dans sa propre société.
Ici, de nouveaux arrivants qui connaissent seulement l’anglais et des citoyens mous qui s’empressent de leur parler in English pour se montrer respectueux, pour les accommoder. Là-bas, des affiches et des pancartes devant des commerces en chinois, en arabe ou en espagnol seulement et le peuple mou adore ça. Ça fait vraiment plus exotique, multiethnique, multiculturaliste, et ce, à quelques pas de la maison seulement. Pas besoin de partir, de voyager, on peut juste aller se promener au centre-ville de Montréal ou à la Plaza St-Hubert. La belle affaire. Les avantages de la mollesse...
Au centre-ville de Montréal, des citoyens mous n’hésitent pas à changer de langue dès qu’on s’adresse à eux en anglais, au lieu d’exiger d’être servis en français. Le mot « exiger », d’ailleurs, n’existe pas dans le vocabulaire du peuple mou. Ça prend une colonne vertébrale pour exiger quoi que ce soit dans la vie et, vous l’aurez compris, le peuple mou n’en possède pas.
Un peu plus loin, des pancartes et des affiches annonçant des aubaines spectaculaires sont en anglais seulement. Ce sont des super « sales ». Cependant, la langue officielle du peuple mou est le français. Pas grave. Il ne faudrait surtout pas faire de vague ni de chicane en plein centre-ville de Montréal. Le peuple mou n’aime pas la confrontation, ni les interminables argumentations. Il préfère de loin se taire et s’entendre avec tout le monde. C’est si beau le silence, c’est comme l’accordéon. « Pas de chicane dans ma cabane, pas de cochon dans mon salon » est son dicton.
Le peuple mou célèbre toutes les cultures du monde entier sauf la sienne. Il en a honte. Il ne veut surtout pas l’imposer aux nouveaux citoyens, par respect pour... les autres. Il est même capable de se mettre un foulard sur la tête juste pour faire comme ses voisines voilées, histoire qu’elles ne se sentent pas seules, isolées, stigmatisées.
Le peuple mou s’excuse constamment d’exister. Il ne réalise pas encore qu’il va bientôt disparaître pour de bon, noyé par cet immense courant migratoire sans précédent. Il ne réalise pas encore qu’il se fait manger tout rond, avaler pour de bon. Et bientôt, très bientôt, croyez-moi, il ne restera plus que la peau et les os du peuple mou, du peuple québécois.
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« J’ai bon espoir que la majorité des Québécois préféreront l’harmonie et la paix à la division et la chicane. » – André Pratte, journaliste fédéraliste.
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« Climat de mollesse, de sénilité précoce, de mensonge organisé et télévisé, de bouillie pour les chats commentée et analysée jour après jour par nos grands intellectuels. C’est une maladie du cerveau, de l’âme et du cœur. Nous sommes tous atteints, c’est inévitable. »
– Pierre Falardeau (1946-2009), indépendantiste, La liberté n’est pas une marque de yogourt
